31 mai 2008

Enseignement et responsabilité

Dès que l’on parle du corps enseignant, la doxa impose de dire aussitôt que les professeurs sont admirables et qu’ils s’impliquent totalement dans leur travail … ô combien noble et difficile ! La critique ne fait pas partie du « politiquement correct ». Pourtant, il est absolument certain que l’on trouvera, au sein du corps enseignant, la même proportion d’individus inefficaces que celle que l’on trouve dans toutes les autres activités humaines. La recherche du zéro défaut est une pratique courante dans le monde de la production. Or, s’il est des domaines où cette exigence s’impose avec encore plus de force, c’est dans l’enseignement, dans la médecine et dans la justice. Le zéro défaut, dans l’industrie, est un impératif économique. Dans le domaine de l’enseignement, de la santé et de la justice, c’est un impératif moral. Les médecins sont, aujourd’hui, confrontés aux conséquences de cette exigence, à savoir que leur responsabilité peut se trouver engagée en cas d’erreur. Il doit en être de même pour les enseignants. La responsabilité du professeur doit être interpellée lorsqu’un élève ne réussit pas. Actuellement, un élève ayant des difficultés se voit pénalisé par le Conseil des professeurs qui lui impose soit une réorientation, soit un redoublement, voire une exclusion. Et, jamais, la responsabilité du (des) professeur(s) n’est envisagée. Il s’agit là d’une anomalie grave. Lorsque l’on connaît l’importance de l’acquis dans la construction de l’esprit humain, il devient essentiel que l’enseignement soit sans défaut. Le principal responsable, lorsqu’un élève arrive en 6ème sans maîtriser la lecture ou l’écriture, est d’abord le professeur qui n’aurait jamais dû accepter cet échec. C’est cette acceptation qui constitue la faute. On sait, dans le monde de la production, que la réparation d’un défaut détecté dans le produit fini coûte de dix à cent fois plus cher que lorsque ce même défaut est identifié en cours de fabrication. Le coût social d’un enfant sortant de la scolarité en échec sera, de la même façon, toujours beaucoup plus élevé que le coût de n’importe quelle mesure prise pour aider cet enfant à s’en sortir. La finalité de l’enseignement est qu’aucun enfant n’échoue. Ce devrait être un impératif engageant la responsabilité de l’enseignant. Enfin, bien sûr, il en est de même pour la justice où le zéro défaut est aussi un impératif. La responsabilité des juges en est un également. Au même titre qu’Outreau ou que les irradiés d’Épinal, l’échec scolaire doit engager la responsabilité des acteurs.

23 mai 2008

Chez le senior, tout est bon … à jeter

Le niveau d’emploi des seniors (c’est-à-dire des salariés ayant plus de 50 ans !) est au cœur de la polémique sur la durée de cotisation aux caisses de retraite. Les syndicats s’accrochent, pour refuser les 41 ans de cotisation, au fait que les seniors sont mis à la retraite (avec ou sans leur accord) à 55 ans, ce qui leur interdit d’avoir un nombre d’années de cotisation suffisant pour pouvoir toucher leur retraite à taux plein. Ainsi, disent ces mêmes syndicats, l’allongement de la durée de cotisation revient à diminuer le niveau des retraites. Ce raisonnement a un fond de vérité. Les entreprises, poussées dans ce sens par le gouvernement des années quatre-vingt, ont pris l’habitude de mettre en retraite forcée leurs seniors dès l’âge de 55 ans, et ceci avec des incitations financières pernicieuses. Font partie de la doxa actuelle les fausses certitudes qu’un senior est cher, peu flexible et qu’il est difficile de le recycler. Regardons d’un peu plus près ce qu’il en est. En matière de salaire, il existe une très mauvaise habitude qui est de faire évoluer celui-ci en fonction de l’ancienneté. Si l’on peut comprendre que l’inflation soit prise en compte dans l’évolution du salaire, par contre l’ancienneté n’est pas un critère pertinent. Seules l’évolution des responsabilités et de l’efficacité doivent intervenir dans la détermination du niveau de rémunération. Dans ces conditions, si un senior bénéficie d’un salaire élevé, ce dernier est la juste rétribution d’une contribution à l’efficacité de l’entreprise. Le remplacement d’un tel senior par un salarié plus jeune et moins efficace se traduit alors par une perte au niveau des résultats de l’entreprise. Ainsi, se séparer des seniors devient une pure et simple perte de rentabilité et de compétitivité. Le licenciement d’un salarié qui n’atteint pas ses objectifs d’efficacité n’a rien à voir avec l’age de ce dernier. Certes, il arrive, dans les entreprises, que de jeunes loups ambitieux essaient de pousser dehors de vieux « chnoks », mais cela n’arrive que parce que ces « vieux chnoks » se sont endormis et leur efficacité, donc leur légitimité, devient contestable, voire handicapante. Que ceux-là soient poussés dehors, ce n’est que justice. Bien sur, on trouve aussi, parmi les jeunes loups ambitieux, de vrais cons. Quant à la prise en compte de l’inflation, elle s’applique à tous les salariés, jeunes et moins jeunes. Dans le fonctionnement d’une entreprise, une des clés de son efficacité est d’avoir les bons collaborateurs au bon endroit au bon moment. Elle doit donc, en permanence, se préoccuper de la meilleure affectation de ses salariés et de corriger celle-ci, si elle n’est pas optimale. C’est ce que l’on appelle la flexibilité du travailleur. Ce critère doit être (s’il ne l’est pas déjà) une condition de la variation salariale. Remarquons qu’un niveau de salaire dépendant de l’efficacité et de la flexibilité existe dans la grande majorité du secteur privé. La prise en compte de l’ancienneté est une caractéristique du secteur public. C’est pourquoi les syndicats y tiennent tant.
Il reste le problème de l’employabilité des seniors, c’est-à-dire de la formation. Certains seniors ont plus de difficultés pour acquérir de nouvelles connaissances que les jeunes salariés. Encore qu’il serait gravement erroné de faire de ce constat une généralité. Il y a beaucoup de seniors dont l’agilité intellectuelle est plus importante que celle de bien des jeunes. Le vrai problème me paraît être celui de la motivation. Une formation n’est efficace que si l’apprenant est motivé. Or, un senior qui sait qu’il fait partie désormais d’une catégorie d’employés jugés négativement à cause de son age est souvent démotivé. Il faut trouver une méthode de formation adaptée aux seniors et la solution se trouve, vraisemblablement, dans l’utilisation des techniques du e-learning. Ces techniques demandent de mettre en place un coaching des apprenants, fonction qui consiste à entretenir leur motivation et qui peut être utilement affectée aux seniors les plus expérimentés. Les entreprises ont, pour beaucoup d’entre elles, mis au point une formation pour les jeunes embauchés. Rien n’empêche qu’elles fassent de même pour les seniors ayant besoin d’un recyclage. Plus largement, la formation des seniors doit s’intégrer dans un processus de formation tout au long de la vie qui n’est pas, à ce jour, opérationnel. L’amélioration du taux d’emploi des seniors en France, qui est un des plus bas d’Europe, passe par la mise en œuvre d’une formation efficace tout au long de la vie professionnelle. Ainsi, l’employabilité des seniors est un problème qui n’a pas grand-chose à voir avec la durée de cotisation aux caisses de retraite. Lier les deux problématiques est une façon de « noyer le poisson » pour refuser l’allongement de la vie active.

21 mai 2008

L’indignation sélective

Les Français et une grande partie de la population mondiale se sont indignés de l’attitude de la Chine au Tibet et ils ont manifesté cette indignation au cours du périple de la flamme olympique. Il n’est pas dans ce propos de contester la compassion pour le peuple tibétain soumis à une dictature oppressante, mais on peut s’étonner de la relative indifférence envers les souffrances du peuple birman. Pourquoi cette différence ? Pourquoi cette indignation sélective ? Serait-ce parce qu’Hergé n’a pas écrit « Tintin en Birmanie », à défaut d’avoir écrit « Tintin au Tibet » ? Nos émotions seraient-elles à ce point soumises au dictat du marketing ? Il n’y a pas d’apocalypse au Tibet alors que ce qui s’est passé en Birmanie est plus grave que le tsunami de l’océan Indien. La dictature chinoise est opprimante, mais elle n’a aucune commune mesure avec la paranoïa sanglante de la dictature militaire Birmane. Les Américains ont envahi l’Irak sur un mensonge, alors que la population – la vérité oblige à le dire – subissait moins de massacres hier que depuis la chute du dictateur ! Pourquoi n’y a-t-il pas d’intervention en Birmanie ? S’il y a une cause qui justifie le droit d’ingérence, c’est bien la Birmanie. Alors, pourquoi cette passivité ? Malheureusement il est absolument obligatoire que cette hypothétique ingérence se fasse sous l’égide des Nations Unies et il est certain que la Chine et la Russie opposeraient un veto à cette intervention. Qui se ressemble se protège !! La dictature birmane trouve ses appuis auprès des dictatures chinoise et russe. La hyène birmane est protégée par le chacal chinois.

20 mai 2008

L’immédiat au détriment de l’avenir

Paraphrasant Cioran, la France est comme une putain dans une ville sans trottoirs : elle ne sait plus où aller. En dehors d’une petite minorité de favorisés qui se moquent éperdument du sort du reste de la population (les addicts des stock-options, les spéculateurs et les traders, les héritiers de grandes fortunes, …), les Français vivent dans l’angoisse du lendemain et, en conséquence, limitent leurs préoccupations au très court terme, ce qui les prive de toute envie de construire des projets. Sans projet, l’avenir se vide de tout intérêt et, seul, le présent accapare les actes et les pensées. À travers l’opacité du présent, les contours de l’avenir sont difficiles à distinguer. Les difficultés du présent agissent comme un phare qui aveugle et plonge le futur proche dans une obscurité profonde et menaçante. La situation économique de la majorité de la population devenant de plus en plus difficile, le présent maintient ainsi les Français dans l’obsession du jour d’après. La morosité actuelle n’a pas d’autre cause. Prisonniers du cocon de l’actuel, les individus se concentrent uniquement sur leurs anxiétés personnelles en gommant toute attention à un intérêt général qui ne coïnciderait pas exactement avec leurs besoins immédiats. L’individualisme et l’égoïsme s’exacerbent. La lutte des classes projetait les hommes vers un avenir où les injustices avaient disparu. Ne parlait-on pas de lendemains qui chantent ? Aujourd’hui le mécontentement populaire, nourri davantage de jalousies et d’angoisse que d’envie de changements, se contente de réclamer des améliorations catégorielles immédiates. Le rôle du politique étant de faire partager une vision de l’avenir et d’expliquer les actions nécessaires pour y parvenir, cette focalisation sur l’immédiat a pour conséquence un éloignement, une méfiance, une opposition grandissante du peuple envers le politique. Il faut bien admettre que le politique ne fait rien pour sortir le peuple de sa morosité égocentrique. L’opposition reste incapable de se forger une conviction et ne peut produire qu’un texte dit « de refondation », véritable prosopopée abstruse, qui n’est qu’un amalgame de banalités contradictoires n’ayant pour objectif que de « ratisser » large comme l’on dit (le parti socialiste est dit réformiste, message pour F. Bayrou ; il porte un projet de transformation sociale radicale, message pour O. Besancenot), et continue de s’enliser dans le jeu des ambitions démesurées personnelles. La majorité et le gouvernement, quant à eux, sont incapables de formuler clairement la voie dans laquelle ils engagent le pays et ne comprennent pas qu’une suite de réformes non situées dans une vision d’avenir est plus anxiogène que mobilisatrice. Lorsque ceux qui les guident ne savent pas où ils vont, il n’est pas étonnant que les Français, en état de déréliction, ne croient plus en l’avenir. Il n’y a pas de bon vent lorsqu’on n’a pas de port. On peut craindre que l’individualisme ne conduise à l’isolement qui, à son tour, va générer un sentiment d’inquiétude qui poussera l’individu à rechercher autour de lui ceux qui lui ressemblent, développant ainsi le phénomène communautaire. La communauté n’est pas nécessairement dangereuse lorsqu’elle est le lieu de construction de projets et de manifestations d’entr’aide. Par contre, lorsque la communauté développe des sentiments obsidionaux et devient un lieu d’affrontement avec la société, alors cette dernière est en danger.

16 mai 2008

Le challenge socialiste

Le Parti Socialiste entreprend (du moins, on le souhaite) une rénovation de sa doctrine et de sa vision de la société. Il n’est que temps, mais le succès n’est pas garanti. En effet, la condition nécessaire (mais non suffisante) est que les socialistes abandonnent une fois pour toutes leurs anciens démons, à savoir :

• la méfiance (voire la haine) du patron d’entreprise, pour reconnaître que sans entreprise, il n’y a pas de salut car il n’y a pas d’emploi productif ;
• la méfiance viscérale envers le secteur privé et la « déification » du secteur public, alors que le seul secteur privé est en mesure d’enrichir le pays ;
• la condamnation de la richesse (voire de la réussite) au nom de l’égalité revendiquée pour les plus pauvres, faisant ainsi un amalgame mortifère entre égalité et équité ;
• l’État providence, vieille théorie keynésienne qui n’a plus court dans un monde ouvert et mondialisé ;
• les tentations protectionnistes, ce qui revient à rester aveugle aux évolutions du monde.

Cette liste n’est pas exhaustive, car il faudrait y ajouter les rivalités des courants réformiste (Strauss-Kahn, Delanoë, Rocard), gauchiste (Fabius, Mélenchon, Emmanuelli), rénovateur (Valls, Montebourg, Peillon), ségoléniste (qui déjà ?) qui enlise le Parti Socialiste dans le marais des sacro-saintes synthèses sans ambition, sans goût et sans couleur. Le Parti a perdu la confiance populaire. Pour s’en convaincre, il suffit de se souvenir que le grand Ouest, qui est resté à l’abri des invasions guerrières, des traumatismes de désindustrialisation, a voté en majorité pour la gauche aux élections présidentielles et que l’Est français (populaire) qui a connu les souffrances de la reconversion industrielle a voté pour la droite et l’extrême droite. Le temps passé par les socialistes à analyser les raisons de leur échec aux présidentielles est du temps perdu, tellement le diagnostic est facile à faire : la doctrine du Parti Socialiste est vieille de 35 ans !! Le monde a changé et les socialistes ont fermé les yeux. Il est à craindre que l’échec ne soit au bout du chemin, tellement le document actuel dit de Déclaration de Principe et daté du 23 Avril 2008 établi par le Parti est un tissu de banalités, voire de contradictions. Le texte est publié sur Internet (www.fonctionnement.parti-socialiste.fr/declaration-de-principe/). La lecture de ses 22 articles est consternante. Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

15 mai 2008

Qui dira enfin la vérité ?

Qui dira enfin la vérité ? Qui osera affirmer que l’inefficacité dramatique de l’Éducation Nationale est le résultat de l’aveuglement de pédagogues « diafoirus » qui ont joué avec l’avenir de nos enfants au bénéfice de leur renommée ou de leur mégalomanie ? À quoi servent des méthodes pédagogiques si ce n’est à garantir une transmission performante du savoir ? Or, lorsqu’un nombre grandissant d’élèves du primaire arrivent en classe de 6ème sans maîtriser l’écriture et la lecture, il est légitime de dire que l’enseignement en primaire n’est pas efficace. Lorsque 150.000 élèves quittent le système scolaire durant le secondaire sans aucun diplôme, il est légitime de dire que l’enseignement en secondaire n’est pas performant. Lorsque 20% des étudiants quittent l’enseignement supérieur au bout d’un an, la preuve est donnée que l’enseignement secondaire souffre de graves lacunes. Il est donc urgent d’abandonner des méthodes pédagogiques qui ont fait faillite, de renvoyer dans leur foyer tous ces maîtres à penser la pédagogie et de réformer les méthodes d’enseignement. Malgré l’urgence de ces réformes, il n’est pas sûr qu’elles soient engagées. Car l’Éducation souffre d’un autre mal tout aussi grave : un syndicalisme rétrograde, accroché à des principes d’un autre âge, qui refuse de voir l’évolution du monde et qui prive ainsi les enfants de France d’un système éducatif moderne et efficace. Il ne sert à rien de mener 80% d’une classe d’âge au baccalauréat si 20% d’entre eux n’ont aucune chance de réussir dans l’enseignement supérieur. Évoquer le besoin permanent de nouveaux besoins est une façon commode de dédouaner la responsabilité des enseignants. La solution n’est évidemment pas dans l’augmentation permanente de ces moyens. Le budget de l’Éducation Nationale a doublé en 15 ans. En quinze ans, la qualité de l’enseignement s’est effondrée. Il y a donc une l’évidence : nous avons fait fausse route, emmenés par de mauvais prophètes.
Et pendant ce temps-là, les politiques s’amusent à des jeux politiciens de bas étage !

09 mai 2008

Les contresens du Parti Socialiste

Le Parti Socialiste a entamé sa longue marche de rénovation qui doit le conduire à redécouvrir et formaliser ses idéaux politiques et rénover son organisation. Manifeste(s), congrès, livres multiples sont autant de bornes jalonnant ce chemin. Il est à craindre, cependant, que tous ces efforts soient vains, entachés qu’ils sont par une erreur fondamentale : le parti a choisi une tactique consistant à construire un programme et à l’imposer au futur candidat à la présidentielle. C’est prendre le problème à l’envers. Tous les grands hommes d’État n’ont jamais eu besoin de la béquille d’un parti pour se construire une vision politique et l’incarner aux yeux du peuple : Louis XIV, Napoléon, Léon Blum et Jean Jaurès, Charles De gaulle. C’est autour du leader que se construit la dialectique et non l’inverse. C’est le leader qui doit prendre le parti et non le parti qui doit adouber le candidat. L’homme d’État, candidat à la Présidence de la République, est habité par une ambition nationale qui ne demande rien aux partis politiques. Tant que le candidat à la Présidence se permettra d’essayer de soudoyer le leader d’un autre parti pour tenter de ratisser plus large, comme le pitoyable essai de S.Royal tentant de persuader F. Bayrou de devenir son Premier Ministre, cela signifiera que le candidat sacrifie sa vision à l’opportunisme électoral et n’est donc pas digne de la fonction. Les éléments d’une vision comportent obligatoirement une doctrine économique cohérente (Keynes, Friedman, Prescott). C’est encore un travail à faire au sein du Parti Socialiste. Ce dernier proclame que le socialisme s’incarne dans l’économie sociale de marché. Cela ne veut strictement rien dire et ressemble étrangement aux fameuses synthèses socialistes. Le seul but d’une économie est d’avoir une croissance économique qui permette à chacun de trouver un travail, seul outil de valorisation de l’homme. La question est donc : quelle politique économique pour obtenir cette croissance, compte tenu des contraintes du monde actuel (mondialisation, écologie, paupérisation, spéculation, …). Malheureusement, le Parti Socialiste souffre de la néfaste habitude de la synthèse. À vouloir à tout prix construire un programme qui recueille un consensus sincère ou forcé, le parti construit en nivelant par le bas et en éliminant ainsi tout enthousiasme en ne faisant que des frustrés. Décidément, les socialistes ne sont pas prêts d’avoir un nouveau Mitterrand, capable de faire de la France l'inspiration d'une Europe qui retrouve enfin son rayonnement scientifique et culturel.

05 mai 2008

Aveuglement

Tout le monde sait (je dis bien tout le monde) que la somme des intérêts particuliers ne fait jamais (je dis bien jamais) l’intérêt général. Tout le monde … sauf les syndicats. Campés dans leurs revendications corporatistes et catégorielles, jamais ils ne tiennent compte du fait que certains intérêts ou « droits acquis » catégoriels portent préjudice à l’ensemble de la Nation. Refuser toute évolution de l’Éducation Nationale, quelle que soit la couleur du gouvernement, conduit aux graves préoccupations actuelles sur l’efficacité de cette éducation. La conséquence est un recul spectaculaire de la place de la France dans l’économie mondiale à cause des performances insuffisantes de la recherche et de l’innovation dans le domaine industriel. Refuser l’allongement de la vie active pénalise l’économie générale du pays, la croissance étant directement liée à la quantité globale de travail fournie par l’ensemble des citoyens. Accrochés à leurs convictions idéologiques, à leurs impératifs électoraux et à la crainte de voir surgir des « coordinations » de tous poils, les syndicats refusent de regarder ce qui se passe dans les autres pays européens qui ont, depuis longtemps déjà, compris que le monde change à grande vitesse et que les retardataires seront impitoyablement sanctionnés. Dans tous les domaines, la France doit accroître son efficacité c’est-à-dire, compte tenu de son endettement colossal et du déficit grandissant de sa balance commerciale, faire mieux avec moins de moyens. Faire mieux pour regagner des parts de marché, avec moins de moyens pour faire des économies et désendetter le pays, c’est ce que nous devons à nos enfants. La France a besoin d’entrer en sédation. La France a un besoin urgent de syndicats responsables. Il n’est plus possible de supporter un syndicat qui, s’obstinant dans le refus systématique et de principe, pousse son opposition jusqu’à combattre la révision du code du travail au prétexte que cela entraîne un effort d’apprentissage !! On croit rêver.