28 mars 2016

Le précipice

Nous vivons tranquillement en fermant les yeux et les oreilles, alors que des bombes, qui ne sont pas terroristes, sont allumées sous nos pieds. Tout d’abord, les Banques centrales font marcher, sans retenue, la planche à billets, sans avoir la moindre idée de ce que vers quoi cela conduit le monde. Cette masse monétaire, au lieu d’être dirigée vers les entreprises dans l’espoir de voir l’investissement repartir, est captée par une petite partie de la population, appelée spéculateurs, acteurs enragés de sphère financière, qui transforme une société de production en société du pari, donc en économie de casino. Ensuite, la numérisation et la robotisation diminuent la quantité de travail fournie par les humains, qui vont grossir encore et encore les rangs de ceux qui, n’ayant plus de travail, sont au chômage. La numérisation accélérée du travail fait qu'il sera bientôt plus facile de trouver un client que de trouver un emploi.Bref, nous sommes au bord du précipice ... et nous nous préparons à faire un pas en avant !

19 septembre 2015

Une société sans croissance

Au début était le troc. Dans une opération comme cela, point n’était besoin de fixer un prix ni d’avoir de la monnaie. Dans un troc, chacun des acteurs estimait la valeur du bien qu’il voulait échanger, estimée en fonction du service rendu et, lorsque les acteurs étaient d’accord sur la valeur des biens, l’échange avait lieu. Le troc suppose la simultanéité pour les deux acteurs de l’achat et de la vente. L’apparition de la monnaie a supprimé cette simultanéité, les actes de vente et d’achat pouvant être différés dans le temps. Lorsqu’un des acteurs reçoit de la monnaie en échange de son produit, il peut différer son acte d’achat dans le temps. Ceci a été la première grande innovation dans le commerce. Mais ceci suppose que l’acteur vendeur décide du prix de vente de son produit sans avoir à rechercher un consensus direct avec un acheteur potentiel. La seconde innovation du commerce est d’avoir basé la fixation du prix sur la loi de l’offre et de la demande. Plus la demande est importante, plus le prix monte. Plus le prix descend, plus la demande augmente. Cela est du au fait que l’offre de produit est insuffisante pour satisfaire la demande de tous les acheteurs potentiels. Sans insister davantage sur ces deux principes du commerce, interrogeons nous sur ses conséquences. La désolidarisation de l’acte d’achat et de vente pose aux acteurs la question de savoir comment se procurer la monnaie d’échange. Les acteurs se partagent alors en deux catégories : ceux qui produisent et ceux qui vendent leur force de travail, c’est-à-dire les entrepreneurs et les salariés. La société, dans son ensemble, ayant une croissance démographique, doit donc produire et acheter en quantité croissante. C’est le début de la croissance économique. La création de la monnaie a eu une autre conséquence, celle d’ouvrir le choix des actes d’achats aux différents produits proposés par les fabricants. L’achat de survie est alors remplacé par l’achat de désir qui devient un étalon de mesure de la position sociale. La course à l’argent devient la source principale de la croissance. L’innovation devient, quant à elle, un facteur important de la production et de la vente. Se créé alors un cercle « bénéfique » : innovation, demande croissante, production croissante, croissance économique, enrichissement des acteurs, demande croissante. On entend aujourd’hui des voix s’élever pour prôner une société sans croissance. C’est-à-dire une société où l’enchainement vertueux ci-dessus serait arrêté. La question se pose alors de savoir ce qui doit être supprimé dans ce processus pour l’arrêter : L’innovation, c’est-à-dire la recherche et développement ? L’adéquation de l’offre et de la demande ? Faut-il trouver le moyen de supprimer l’achat de désir ? On saisit mal ce que serait une telle société. L’expérience montre à l’envi que la croissance faible ou nulle entraîne une augmentation massive du chômage. Alors, que veut-on : décroissance et chômage ?

29 juillet 2015

Tragédie grecque

La Grèce est le pays qui a inventé la Démocratie, cette organisation politique qui fait, aujourd’hui, la fierté des pays européens. Nous ne devrions jamais l’oublier. C’est pourtant ce qui a bien failli arriver lors des dernières négociations sur l’aide à apporter à ce pays en ruine. La seconde guerre mondiale a plongé effectivement ce pays dans le chaos administratif, mis en place un régime qui a porté la concussion et la corruption au rang de sport national. Au moment de son entrée dans l’Union Européenne et dans la zone euro, le gouvernement a honteusement menti aux européens sur la sincérité de ses comptes. Il a dilapidé les fonds européens en embauchant massivement des fonctionnaires pour faire artificiellement baisser le niveau de chômage et pallier au fait que personne ne payait ses impôts. En fait, l’Europe le savait pertinemment mais a lâchement fermé les yeux. Lorsque la situation est devenue insupportable, les plans d’aide se sont multipliés, portés par l’Europe, le FMI et la BCE. Ces plans n’avaient qu’un seul objectif : faire entrer la Grèce dans les rangs de l’austérité. L’objectivité consiste à admettre que la Grèce est un pays sans aucune production industrielle, qui ne vit que grâce à ses importations. Les seules activités économiques du pays sont le tourisme et la consommation. Les armateurs ont depuis longtemps émigré à Londres pour éviter de payer l’impôt national. Le travail au noir est une calamité économique. Telle est la situation d’un pays avec une dette de près de 180% du PIB. Depuis que la Grèce va de plan d’austérité en plan d’austérité, son PIB a chuté de 25%. L’aide à apporter à un pays dans une telle situation n’est sûrement pas de la punir en la plongeant dans la décroissance. Or, c’est la conséquence inévitable du dernier projet de soutien apporté par les européens. Le plan de « sauvetage » ou d’austérité qui augmente fortement la TVA va faire chuter la consommation et l’augmentation des prix aura un impact négatif sur le tourisme. Le PIB ne peut que diminuer et la récession perdurer. Le prêt accorder par l’Europe ne servira, dans sa plus grande part, qu’à rembourser le FMI et les banques européennes. Sans impact sur la production nationale. Le véritable objectif du plan est de permettre à la Grèce de rembourser les banques européennes qui ont « acheté » de la dette Grecque à un taux supérieur à celui utilisé par la BCE envers les banques européennes pour acheter une partie de cette dette. C’est donc une escroquerie monétaire, voulue par l’Allemagne qui a cherché à faire un exemple de rigueur budgétaire, oubliant que la Grèce a accepté en 1953 l’effacement d’environ 50% de la dette de guerre allemande. La Grèce ne peut s’en sortir que si elle crée, pratiquement de toute pièce, une production industrielle, ce qu’elle ne peut faire seule et sans investissement. Ce n’est pas d’un prêt dont elle a besoin, mais d’investissements étrangers. Il faut donc annuler tout ou partie de la dette grecque, rééchelonner le reste pour donner du temps, que les européens investissent dans l’industrie grecque. Parallèlement, il faut que le gouvernement grec rétablisse la justice fiscale en faisant la chasse aux fraudeurs (principalement l’Eglise, les armateurs, le travail au noir). Unité d’action : la paupérisation, unité de lieux : la Grèce, unité de temps : les deux ans qui viennent …

25 mai 2015

Théorie du tout ?

Faisant suite à la Relativité restreinte qui est construit sur l’existence d’une vitesse limite, celle des photons lumineux dans le vide, A. Einstein s’est trouvé en contradiction avec l’hypothèse de Newton portant sur l’existence d’une force de gravité s’exerçant instantanément entre deux corps massifs, quelle que soit leur éloignement. C’est ainsi qu’il a remplacé cette force par l’influence d’une géométrie de l’espace due à son contenu massique. C’est la Relativité Générale, supprimant l’interaction instantanée entre deux corps et la remplaçant par l’effet d’une déformation de l’espace. Cela semblait supprimer une contradiction majeure de la théorie de Newton, la transmission d’une force à vitesse infinie, ce qui est incompatible avec la Relativité Restreinte. Or, voilà que la physique quantique démontre et prouve l’existence d’une action (faute de trouver un autre mot) à distance instantanée : l’intrication entre particules. Il arrive que se produisent (et on sait fabriquer) deux particules qui se comportent comme s’il s’agissait d’un même objet, entrainant le fait que toute modification apportée à l’une d’entre elles entraîne la même modification sur l’autre quelle que soit la distance entre ces deux objets, semblant ainsi contredire la notion de vitesse limite de la Relativité Restreinte. Une mesure sur l’un des systèmes influence instantanément l’autre système, même distant de plusieurs années-lumière. Ce phénomène d’intrication est l’un des plus troublant de la mécanique quantique. La physique n’est pas au bout du voyage ! Et la Théorie du Tout n’est pas pour demain …

13 mai 2015

L'Education Nationale est irréformable

Le cœur ému des contempteurs de la future réforme de l’enseignement s’en donnent a cœur joie, comme un poulailler en émoi ! Les critiques pleuvent et sombrent parfois dans l’attaque personnelle honteuse de la ministre. Les contre-vérités sont énoncés sans précaution de façon alarmiste. Il est temps de revenir à la raison et de prendre en compte que, chaque année, l’Education Nationale abandonne 150.000 enfants sans formation. Il s’agit là d’un flux annuel qui conduit à un stock d’environ 600.000 jeunes. Par exemple, il est faux de dire que les langues mortes ne seront plus étudiées. La réforme prévoit bien la fin de l’option de latin et de grec au collège, mais aussi l’introduction d’un enseignement consacré aux langues et cultures de l’Antiquité accessible à tous les collégiens. Et les élèves qui souhaitent aller plus loin pourront également suivre des enseignements complémentaires de latin ou de grec (une heure hebdomadaire en 5e, deux heures en 4e, deux heures en 3e). La réforme prévoit de supprimer les classes bi-langues en 6e (qui concernent 15% des élèves) et les sections européennes pour permettre l’apprentissage d’une deuxième langue dès la 5e à tous les élèves. Du coup, les contempteurs de la réforme crient à la disparition de la langue de Goethe. Mais pourquoi les familles qui choisissaient l’allemand en 6e, ne le feraient-elles pas en 5e ? De plus, pour répondre à ces inquiétudes, Najat Vallaud-Belkacem a déclaré que 515 postes seraient ouverts dans cette discipline à la rentrée prochaine et qu’elle nommerait un délégué ministériel chargé de la promotion de l’allemand. En ce qui concerne l’interdisciplinarité, dans le cadre de la réforme, des séances d’enseignements pratiques interdisciplinaires vont être introduites à partir de la 5ème dans plusieurs disciplines (langues et cultures étrangères/régionales, développement durable, sciences et société, santé, citoyenneté…). Ce qui va permettre à des enseignants de différentes disciplines de travailler ensemble en essayant d’intéresser les élèves à l’utilité des études. Mais, comme d’habitude, les syndicats estiment que ce système risque d'entraîner une concurrence entre les enseignants (sic) et engendrer des projets pédagogiques inaboutis (on se demande pourquoi). Comment dire de telles choses lorsqu’on n’a pas essayé ? On entend dire également que la réforme va tirer les élèves vers le bas. C’est l’argument choc des opposants UMP à la réforme, ainsi Bruno Le Maire qui estime que le gouvernement abandonne ainsi «l’excellence républicaine». Critique idéologique, s’il en est une ! Car les classes bi langues tout comme le choix des options latin et grec étaient l’apanage des meilleurs élèves et étaient utilisés par leurs parents pour faciliter l’accès de leurs enfants aux classes les plus élitistes. Or, cette réforme vise à rétablir davantage de mixité au sein des collèges et à améliorer le niveau général des élèves. Un accompagnement personnalisé est aussi prévu. Le projet est que ceux qui sont en retard puissent ainsi combler leurs lacunes, et ceux qui sont en avance approfondir leurs connaissances. Qu’est-ce qui permet de dire le contraire, sauf des a priori ? Quant aux programmes d’histoire, décriés sans les connaitre, ils sont encore à l'étude; Alors ?

12 mars 2015

La France et les traités européens

1 – Le Mécanisme européen de stabilité. Le Conseil européen a décidé le 17 décembre 2010 qu'il était nécessaire que les États membres de la zone euro mettent en place un mécanisme permanent de stabilité. Ce mécanisme européen de stabilité (MES) assure, pour autant que de besoin, une assistance financière aux États membres de la zone euro (Le 25 mars 2011). C’est pourquoi l’Europe est intervenue plusieurs fois pour aider la Grèce. En vue d'améliorer l'efficacité de l'assistance financière et de prévenir le risque de contagion financière, les chefs d'État ou de gouvernement des États membres, dont la monnaie est l'Euro, ont convenus, le 21 juillet 2011, d'augmenter la flexibilité du MES, assortie de conditions appropriées qui devront être mises en œuvre au moyen d'un accord international, le traité sur la stabilité portant sur la coordination et la gouvernance dans l'Union économique et monétaire (TSCG). Le 9 décembre 2011, les chefs d'État et de gouvernement d'États membres de l'euro ont convenu d'évoluer vers une union économique plus forte comprenant un nouveau pacte budgétaire. Il est reconnu et convenu que l'octroi d'une assistance financière dans le cadre des nouveaux programmes en vertu du MES est conditionné, à partir du 1er mars 2013, à la ratification du TSCG. La capacité de prêt maximale initiale du MES est fixée à 500 milliards d’euros. Le MES fixe la participation de chaque Etat membre à la constitution du fonds monétaire (France : 20,358 % - deuxième contributeur après l’Allemagne : 27,164%). La contrepartie de l’aide apportée par le MES est le Pacte budgétaire. 2 – Le Pacte budgétaire : L'article 3 du Traité fixe les principales dispositions ayant trait à la discipline budgétaire : Il pose le principe de l'équilibre ou de l'excédent des budgets des administrations publiques ; la limite du déficit structurel autorisé est portée de 1 % à 0,5 %, pour l'« objectif à moyen terme » que chaque pays de l'Union européenne se fixe en application du règlement européen no 1466/97 du 7 juillet 1997 modifié par le règlement no 1175/2011 du 16 novembre 2011. Il s'agit du déficit corrigé des variations conjoncturelles (à ne pas confondre donc avec le déficit nominal) ; chaque pays veille à assurer une convergence rapide vers son « objectif à moyen terme » respectif (trajectoire pluriannuelle d'ajustement). Notons que la France est encore loin de cet objectif. Deux exceptions à la règle sont posées : - Les circonstances exceptionnelles sur lesquelles le gouvernement n'a pas de prise ; - Les États dont la dette publique est inférieure à 60 % du PIB et qui peuvent avoir un déficit structurel de 1 %. 3 – Traité de Maastrich et critères de convergence Ce traité comporte deux aspects essentiels : 1 - Stabilité des prix : le taux d'inflation d'un État membre donné ne doit pas dépasser de plus de 1,5 point celui des trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière de stabilité des prix. 2 - Situation des finances publiques : Interdiction d'avoir un déficit public annuel supérieur à 3 % du PIB [N-1]. Interdiction d'avoir une dette publique supérieure à 60 % du PIB [N-1]. Taux de change : interdiction de dévaluer sa monnaie. Depuis des années, la France est complètement hors des clous et passe son temps à créer un nuage de fumée pour faire croire qu’elle est sur la bonne voie. Qui peut le croire ?

27 février 2015

Le propre de l’homme

Souvent la question se pose de savoir ce qu’est le propre de l’homme. Obnubilé par le besoin de se différentier de l’animal, l’homme cherche à identifier sa spécificité, son ipséité. Depuis François Rabelais, il est d’usage de dire que le rire est le propre de l’homme. Mais, depuis 1574, la connaissance des animaux s’est approfondie et il est apparu que le rire est aussi une caractéristique que possèdent les grands singes, les delphinés et d’autres encore. Vexé d’être dépossédé de cette différence, l’homme a alors avancé qu’il était le seul à avoir conscience de lui-même. Hélas, là encore il lui a fallu en rabattre. En effet, des expériences ont montré que certains animaux possèdent cette faculté, comme les éléphants, les singes, les delphinés, et d’autres. Que reste-t-il alors ? A bien y réfléchir, on serait tenté de penser que, seul, l’homme a conscience de sa mort et de sa finitude. A son détriment d’ailleurs : « Penser à la mort, c’est mourir deux fois » (Cioran). Mais, alors, que penser des animaux qui, sur la fin de leur vie, s’isolent pour mourir ? Qu’est-ce qui les poussent à cette démarche, si ce n’est le sentiment prémonitoire de leur mort ? Cela ne s’appelle-t-il pas la conscience de la mort ? Les croyants catholiques peuvent identifier le propre de l’homme dans le choix qu’il a fait à l’origine de choisir un destin plutôt que l’éternité. Mais ce choix originel fondamental n’est qu’une utopie, l’homme descendant des premières bactéries marines qui n’ont jamais fait aucun choix.

13 février 2015

Réseaux miroirs

La nature ne cesse de nous étonner. Les particules élémentaires de la physique quantique possèdent une étrange propriété qui se nomme l’intrication. Lorsque deux particules sont émises en même temps par un même dispositif, ces deux particules se comportent comme un objet unique. Toute modification sur l’une d’elle entraine une modification sur l’autre, quelle que soit la distance entre les deux particules. Cette modification étant instantanée, elle exclut la circulation d’une information qui se devrait se déplacer à une vitesse infinie et qui violerait alors la loi de la Relativité Restreinte. Les deux particules, au lieu d’avoir chacune une fonction d’onde spécifique, possèdent une fonction d’onde commune. La conséquence en est une sorte d’étrange téléportation. Rien d’équivalent ne s’observe dans notre monde macroscopique. On ne sait pas très bien, aujourd’hui, expliquer comment les lois de la physique subatomique se transforment en celles de la physique ordinaire, celle que nous vivons, et pourquoi l’intrication n’existe plus. Or, voilà que l’on a découvert en 1996 une étrange propriété du cerveau : l’existence de ce que l’on appelle « les réseaux miroirs ». Lorsque quelqu’un exécute une action devant un observateur, il active des neurones situés dans une région précise de son cerveau. Les mêmes neurones s’activent dans le cerveau de l’observateur sans qu’il exécute pour autant les mêmes gestes. Ces réseaux permettent à l’observateur de saisir l’intention de l’observé AVANT l’exécution du geste avec un décalage de 3 à 6 secondes. Ces neurones particuliers permettent de projeter une représentation de l’action, que celle-ci ait lieu ou non, de saisir l’intention avant l’exécution. Cela ressemble à une interaction entre les deux cerveaux, une sorte d’intrication temporaire. On ne peut qu’être frappé par la similitude avec l’intrication des particules élémentaires. Le fonctionnement des réseaux miroirs est différent des neurones impliqués, par exemple, dans la compréhension orale qui s’activent chez l’auditeur 3 à 4 secondes APRES la production du son par le conteur. Ces réseaux miroirs, permettant de saisir l’intention avant l’action sont à la base de l’empathie. L’impression de comprendre son interlocuteur avant même qu’il ne se soit exprimé. Le sentiment de comprendre ce qui se passe dans l’esprit de son interlocuteur. Décidément, la nature est pleine de profonds mystères.

03 février 2015

Le scandale français

La future loi dite « loi Macron » a pour objet de faire sauter un certain nombre d’archaïsmes qui freinent le fonctionnement de l’activité économique. Le ministre ne présente pas sa loi comme la loi miraculeuse qui va relancer la croissance et faire disparaître le chômage mais veut simplement faire sauter un certain nombre de verrous qui créent plus d’inconvénients que d’avantages. Mais rien n’est simple en France. Rappelons-nous que, Vingt-cinq ans après la Révolution de 1789, les français ont rétabli la royauté. Aujourd’hui, un certain nombre de parlementaires s’oppose à la loi Macron au prétexte qu’elle « ne va pas assez loin » pour la droite ou parce qu’elle va trop loin pour la gauche !! Quant aux syndicats, ils s’opposent comme toujours au changement ! Martine Aubry, qui s’oppose elle-aussi à la loi Macron, confond l’économie et la lutte pour l’emploi avec la morale en vitupérant contre « une société qui risque de devenir encore plus consumériste ». Depuis que la France est en difficulté, les différents gouvernements ont lutté, avec le succès que l’on sait, contre le chômage de masse au lieu de tout faire pour favoriser l’emploi, ce qui n’est pas la même chose. Dans le premier cas , on créé des emplois dits aidés et non pérennes, dans l’autre on aide les entreprises à créer de vrais emplois marchands. Voilà quarante ans que le chômage de masse sévit en France. C’est donc bien qu’il y a quelque chose de pourri dans le fonctionnement du pays. La conjoncture a rarement était aussi favorable : dépréciation de l’Euro favorable aux exportations, baisse des taux d’intérêt favorable aux investissements et à la consommation, baisse du prix du pétrole favorable aux importations, activité en croissance aux USA favorable au monde entier. Malgré cela, le chômage augmente en France (3,5 millions de chômeurs fin 2014 en métropole, 5,5 millions avec l’outremer et les travailleurs ayant peu travaillé) et les emplois continuent à se détruire. C’est bien la preuve qu’il est structurel, c’est-à-dire que c’est bien l’organisation de la société qui est la cause du chômage de masse. Donc, tant que des réformes profondes sur le fonctionnement de l’Etat et de l’économie n’auront pas été prises, le chômage augmentera. Un prix Nobel d’économie, le français Jean Tirol, préconise des mesures structurelles pour réduire le chômage mais personne ne l’écoute ! Le gouvernement n’est pas le seul responsable. Les chefs d’entreprises également ont une grande responsabilité dans l’augmentation du chômage structurel. Ils transforment l’alternance et l’apprentissage en embauche de simples stagiaires affectés à la machine à café et à la photocopieuse. Partout ailleurs, en Europe, l’alternance est prise très au sérieux par les entreprises et a donné la preuve de son efficacité. Les syndicats également portent une lourde part de responsabilité par leur obstination à s’opposer à tout changement. Le marché de l’emploi est beaucoup trop rigide (en comparaison avec le reste de l’Europe) et la formation beaucoup moins performante, ce qui contribue à créer un chômage structurel important. Le chômage de masse devient un véritable scandale national.

22 janvier 2015

Je ne suis pas Charlie

Nombreux sont ceux qui crient « je ne suis pas Charlie ». Qui sont-ils ? Que veulent-ils dire ? Les réactions virulentes, voire violentes, qui s’expriment en France et dans le monde interpellent. Les protestations internationales se sont développées dans des pays musulmans qui ne sont pas des parangons de la démocratie. La meilleure réponse est de continuer à défendre la liberté d’expression. Ils défendent leur prophète, nous défendons nos libertés. Mais on ne peut pas ignorer les « je ne suis pas Charlie » qui s’entendent en France. Ils proviennent de jeunes, le plus souvent, qui ne sont évidemment pas tous des terroristes en puissance. Mais ils sont déçus, inquiets, radicalisés ou en voie de l’être. Il est important de se poser la question : comment ces jeunes en sont-ils arrivés là ? Certains ont suivi une déviance délinquante, initiée dans les banlieues et les quartiers dits difficiles. La désertification de ces quartiers et leur abandon par les services publics ont créé un fort sentiment de déréliction et de rejet. Le chômage important de ces jeunes contribue fortement à nourrir ce sentiment de non-appartenance. Certains sombrent alors dans la délinquance, allant de petits délits au banditisme, augmentant ainsi les chances de trouver sur leur chemin des « recruteurs » radicalisés et prosélytes qui leur apportent les moyens d’une révolte contre une société qui les rejette. Comment se sentir français lorsque l’on est exclu de la vie économique, lorsque l’action policière devient de plus en plus insupportable et que l’on se sent stigmatisé ? Comment ne pas ressentir comme une discrimination le simple fait de vivre dans un ghetto ? Ces jeunes n’étaient pas présents lors de la manifestation du 11 Janvier. Pour ceux-là, « Je ne suis pas Charlie » veut dire « je ne fais pas partie de cette société qui me rejette ». Une autre voie de radicalisation est de nature plus politique. Devant l’immense défi d’une politique de la ville efficace parfois mais qui, dans certains quartiers, est un véritable échec, les jeunes de ces quartiers se trouvent isolés de la société, ressentent un ostracisme injuste et sont alors en recherche d’un cadre qui leur donne une perspective de vie. Ils deviennent la proie facile des « recruteurs » ou des imams radicaux officiant dans les mosquées de banlieue qui leur offrent une justification dévoyée de donner un sens à leur vie. La délinquance, évoquée ci-dessus, conduit un certain nombre d’entre eux en prison où ils rencontrent des individus radicalisés qui les entrainent dans leur délire. L’Islam qui leur est inculqué insiste sur la supériorité de la loi coranique sur la loi légale. Ils deviennent musulmans avant d’être français. Et l’interprétation du Coran qui leur est inculquée est dévoyée et violente. Ces jeunes sont alors prêts à prendre les armes en suivant des filières qui les envoient à l’étranger avant de revenir en France, transformés en véritables terroristes. Internet et les réseaux sont devenus, également, un moyen de recrutement, utilisés avec une efficacité dangereuse par les recruteurs djihadistes. On connaît l’attirance, allant parfois jusqu’à l’addiction, de nombre de jeunes pour Internet et les écrans. C’est à cause de ces moyens que, souvent, des parents désorientés, voient leur enfant se transformer petit à petit, jusqu’au jour où il disparaît parce que parti vers un camp djihadiste d’entrainement. L’Etat, l’ensemble des hommes politiques, les parents, les éducateurs, les enseignants, tout le monde doit se sentit interpellé par ce qui ne peut être considéré que comme un échec.

19 janvier 2015

Je suis Charlie

Le 11 Janvier 2015 restera, quoiqu’en disent déjà ses contempteurs, une date historique dans l’histoire du peuple français. Cette manifestation est de même ampleur que celles de la Libération ou de la première élection de François Mitterrand. Ce fut une manifestation au sein de laquelle se sont côtoyés, dans le calme, dans un même élan, le 9-3 et le XVIe arrondissement, les juifs et les musulmans, les riches et les pauvres, les jeunes (et même les très jeunes) et les vieux, des parisiens et des provinciaux, des français et des étrangers, au total près de 1,5 million de citoyens (en tout dans la France 4 millions). Tous défilaient en portant le signe « je suis Charlie », en français, en arabe, en hébreux, en anglais, pour dire « je suis pour la liberté d’expression et de pensée ». Les 3 journées sanglantes de janvier 2015 ont vu l’assassinat de juifs, de musulmans, d’athées, de chrétiens, ce qui est la plus belle preuve de la diversité de la France et de l’immense aveuglement des assassins. Faisant l’impasse sur la sémantique, ce n’était certes pas un soutien unanime à l’hebdomadaire, mais c’était une protestation contre l’atteinte à une caractéristique essentielle d’une démocratie, la liberté d’expression et la laïcité. Il n’y a pas de démocratie sans cette liberté qui est d’ailleurs la première que suppriment toutes les dictatures du monde. Ces assassinats soulèvent le problème poignant de l’histoire personnelle des assassins. D’où viennent-ils, quel chemin ont-ils parcouru, quelles influences ont-ils subi ? Tous les ans, 150.000 jeunes sont déscolarisés et deviennent la des cibles potentielles de tous les djihadistes radicaux, dans les quartiers difficiles voire abandonnés, dans les prisons où échouent un certain nombre de ces jeunes qui chutent dans la délinquance à force de se sentir rejetés par la société. Le sentiment de déréliction dans lequel sombrent ces jeunes les transforment en des proies faciles. L’Education Nationale devra se sentir particulièrement impliquée dans la recherche d’une solution. Elle devra réviser la formation des enseignants pour leur apprendre comment expliquer aux jeunes les notions difficiles de République, de Démocratie et de laïcité. Elle devra revoir, avec le Ministère, la manière dont elle organise l’affectation les professeurs dans les collèges et lycées pour éviter d’envoyer dans les zones particulièrement difficiles, les moins expérimentés d’entre eux, réservant aux enseignants les plus anciens les établissements les moins difficiles et ayant le plus de moyens. Pour cela, les syndicats de l4education Nationale devront abandonner une attitude fermée, souvent, réactionnaire, et s’inspirer d’expériences locales trop peu nombreuses où les enseignants ont su instaurer un contact et un dialogue féconds avec leurs élèves. Le Ministère de l’Intérieur devra, de son côté, s’impliquer davantage dans la politique de la ville afin d’éviter la disparition des services publics dans les quartiers difficiles et trouver les moyens pour une véritable formation des imams. Les musulmans sunnites, qui sont les plus nombreux, n’ont pas de hiérarchie formalisée et n’importe quel musulman peut se déclarer imam. La contrepartie de cette anomie doit être compensée par une formation organisée et contrôlée. La mollesse assez générale des responsables musulmans envers les exactions islamiques est un réel problème. De même qu’il existe une « conférence des Evêques », pourquoi n’y aurait-il pas l’équivalent pour les imams ? Un des moyens utilisés par les recruteurs de futurs djihadistes est l’utilisation des réseaux sociaux qui sont devenu de grands filets de pèche aux candidats terroristes. Là encore, le Ministère de l’Intérieur doit trouver des solutions efficaces pour surveiller ce qui se passe sur ces réseaux, n’en déplaise aux tenants d’une liberté totale d’utilisation d’Internet. Un autre moyen qu’utilisent les « recruteurs » est le prosélytisme dans les prisons. Le Ministère de la Justice doit trouver les moyens pour isoler, au sein des prisons, les petits délinquants des prosélytes connus et emprisonnés. Les politiques doivent cesser de fuir ces quartiers au prétexte qu’ils ne sont pas « rentables » sur le plan électoral à cause de l’abstention. Toutefois, il ne faut pas tomber dans l’excès consistant à rejeter sur l’Education Nationale toute la responsabilité de la situation. Enseignement et Education ne sont pas à confondre. Normalement, l’éducation relève de la responsabilité parentale, l’enseignement de la responsabilité des enseignants. Or, la plupart de ces jeunes en déshérence vivent dans un milieu familial défavorisé, parfois acculturés. C’est un devoir de la politique de la ville de résoudre ce problème en s’appuyant sur des travailleurs sociaux aidés réellement par l’Etat. Enfin, l’origine des terroristes interpelle sur la politique d’intégration. On peut se demander si cette émigration massive des ressortissants des pays soumis aux exactions des islamistes n’est pas le fruit d’une politique volontaire des organisations terroristes qui cherchent, par ce moyen, à déstabiliser les démocraties occidentales en les submergeant d’un flot ininterrompu d’hommes, de femmes et d’enfants dans la détresse et fuyant l’horreur absolue. Les pays occidentaux doivent trouver des moyens plus efficaces pour mettre hors d’état de nuire ces associations de terroristes comme Boko Haram, Daesh, Al Qaida, Aqmi, Aqpa, et autres. Il ne reste qu’une seule certitude : certes, l’Etat n’est pas thaumaturge mais si la journée du 11 Janvier n’a pas de réelles suites politiques, la frustration du peuple risque d’être à la hauteur de son indignation devant le terrorisme.

12 janvier 2015

Vous avez dit fracture sociale ?

Oui, il y a bien une fracture sociale. Mais elle n’est pas celle que l’on croit. Parmi les assassins djihadistes des évènements de Janvier 2015, on ne trouve aucun diplômé de l’ENA ou d’une grande école ! Ce sont des jeunes déstructurés, sans emploi, entourés par des « enrôleurs » qui ne sont que des laveurs de cerveaux, experts en cette matière. Ils ne viennent pas du XVIe arrondissement, mais des quartiers que l’on appelle pudiquement défavorisés pour ne pas dire laissés à l’abandon depuis des années. Là est la fracture. Entre ceux dont la naissance a eu lieu dans un milieu cultivé et relativement aisé et ceux qui naissent au sein d’une famille trop nombreuse, déstructurée, en déshérence, inculte. Entre ceux que l’argent a mis à l’abri des influences mortifères et ouvert des perspectives d’avenir mobilisantes et ceux qui, ayant quitté le milieu scolaire, deviennent des proies faciles pour les enrôleurs du djihad. Il ne s’agit pas du même mode opératoire que celui qui existait à l’époque de Carlos. Ce dernier était un véritable bandit de grand chemin, un représentant du grand banditisme. L’action de ces gens-là était de mettre en œuvre des assassinats anonymes en plaçant des bombes dans des valises ou des poubelles. Ce n’est pas le cas de ces jeunes gens d’une vingtaine d’années qui ne cherchent pas à voler ou violer la société mais qui agissent au nom d’un objectif, voire d’un idéal, que d’épouvantables individus leur ont incrusté dans la cervelle. Ils agissent les armes à la main que d’aucuns leur ont généreusement fournies. Ce sont ces derniers qui ont déclaré la guerre aux démocraties et qui se servent de ces jeunes déstructurés comme chair à canon. Là est la fracture. Ces jeunes ne sont que la main armée de fanatiques, experts en contrebande de drogue, d’armes, en prises d’otages. Ne nous trompons pas dans le diagnostic. Lorsque les démocraties sont combattues, ce sont leurs valeurs que l’on veut détruire. Ce sont donc ces dernières qu’il faut défendre à tout prix. S’il faut, bien sûr, mettre hors d’état de nuire les djihadistes français avec les moyens policiers et judiciaires nécessaires, il faut d’abord que l’éducation devienne une arme de construction massive pour inculquer les valeurs républicaines et démocratiques. Une Education Nationale qui produit chaque année 150.000 jeunes sans culture et en échec scolaire total, porte une responsablilité dans l’augmentation du nombre de ces assassins en puissance. Là est la fracture. Il devient de plus en plus insupportable de constater que, depuis des dizaines années, il est impossible de réformer l’Education Nationale que des soi-disant pédagogues ont conduit dans une impasse, sclérosée par ses syndicats et préoccupée uniquement de statut, de salaire et de temps de travail ! Espérons que les 3 journées sanglantes de Janvier 2015 feront prendre conscience aux hommes politiques de leur responsabilité dans ce qui se passe aujourd’hui. La manifestation du 11 Janvier a été voulue et organisée par le Président de la République et son gouvernement. Le peuple français a répondu en masse et dignement, non pas pour défendre un hebdomadaire, mais bien pour défendre une liberté fondamentale démocratique, la liberté d’expression. Cette liberté est tellement fondamentale qu’elle est la première à être supprimée dans les dictatures. C’est donc une responsabilité impérieuse que les gouvernants et autres politiques donnent une vraie suite à la question qui se pose maintenant : et après ?

08 janvier 2015

CharLiberté

L’horreur d’abord. La sidération ensuite. La révolte enfin. C’est ce qu’ont démontré les rassemblements spontanés d’hier Mercredi 7 Janvier 2015, après les assassinats des journalistes, perpétrés dans les locaux du journal Charlie Hebdo. « Charlie est mort, Allah est vengé » ont crié les assassins. Est-ce là leur seule motivation ? Le mensonge est l’habit habituel des fanatiques islamiques. Il ne faut donc pas croire ces éructations. L’objectif est vraisemblablement ailleurs. Tout d’abord chercher à déstabiliser la nation française en diffusant la peur. La seule peur que nous puissions avoir est celle d’avoir peur. N’ayons pas peur ! Il est arrivé que la barbarie, dans les siècles reculés de l’Histoire, fasse basculer des régimes. Depuis le monde a changé et la barbarie n’a plus, comme seule arme, que la bêtise crasse. N’ayons pas peur de ces imbéciles ignares, incultes, sanguinaires. C’est cette même bêtise qui sera leur perte. Ensuite, gardons-nous de tout amalgame en rejetant la responsabilité de cet attentant sur l’ensemble des musulmans français. C’est là, en effet, l’autre objectif de ces assassins sans cervelle : diviser la nation et provoquer le désordre dans la démocratie qu’ils ont en horreur parce qu’elle véhicule des valeurs qui leur sont incompréhensibles. Espérons que ce choc émotionnel et national obligera les diverses autorités musulmanes de France et d’ailleurs sortent d’une attitude globalement passive devant les multiples horreurs perpétrés au nom de leur Dieu, qu’elles se structurent pour combattre vraiment et sans ambiguïté, l’islamisme radical, nouvelle peste de la planète.

22 décembre 2014

Temps de travail

Il peut sembler normal de faire l’hypothèse que la richesse d’un pays est directement corrélée à la quantité de travail productif fournie par les actifs. Sans travail, la richesse produite est nulle. Inversement, plus cette quantité de travail est importante, plus la richesse du pays augmente. La conséquence immédiate est que cette richesse nouvelle, une fois distribuée, entraine une augmentation du pouvoir d’achat, même si la relation entre ces deux facteurs est assez complexe. L’augmentation du pouvoir d’achat, c’est-à-dire une augmentation de la demande, entraine une augmentation de l’offre donc de la production qui a un effet positif sur la diminution du chômage (mais différente sur l’inflation). Si le chômage diminue, la quantité de travail augmente et un cercle vertueux est enclenché, si l’inflation reste contenue. C’est une argumentation de ce type qui est à la base des critiques portées sur la durée légale du travail limitée à 35 heures. La première difficulté est de quantifier ces diverses interactions. Une autre difficulté est qu’une partie de la demande peut se porter sur des produits importés plus compétitifs ce qui provoque une augmentation des importations et, donc, une dégradation de la balance des paiements. Ce phénomène peut conduire à une augmentation de la dette si cette augmentation n’est pas compensée en totalité par une augmentation des exportations, ce qui implique une amélioration de la compétitivité des entreprises. Enfin, les conditions pour provoquer une augmentation initiale de la quantité de travail sont nombreuses et peuvent avoir des effets pervers, surtout lorsque le pays est fortement endetté. L’hypothèse développée rapidement ci-dessus repose sur celle que la volonté est d’enrichir le pays contrairement à la loi des 35 heures qui consiste à répartir le travail sans chercher à en augmenter la quantité. Si la croissance n’est pas là, alors ce choix a un effet de très court terme et le chômage repart immanquablement à la hausse. Augmenter la taille du gâteau ou réduire les parts, telle est la question. Une action à long terme et durable ou une action à court terme et éphémère ? Tout ceci pour dire que les décisions économiques sont difficiles. Mais le pire choix est de ne pas choisir.

14 décembre 2014

L’écologie extrémiste

La France vit depuis1848 en démocratie représentative. Le peuple délègue à des élus le droit de décider à la majorité des membres de l’assemblée de ces mêmes élus. Ceci est la règle fondamentale du fonctionnement démocratique français. Or, au sein d’un monde qui voit fleurir l’individualisme, le corporatisme et la violence, nous assistons à des remises en causes de ce fonctionnement de plus en plus fréquentes au nom d’une soi-disant écologie. C’est le cas de l’aéroport de Nantes, de la mise en place des portiques écotaxe, du barrage de Sivens, de la construction d’un Central Parc à Roybon (Isère), du tunnel du Val du Mont Rose, de la ligne TGV Lyon-Turin, et d’autres … Dans tous ces cas, une majorité d’élus a voté démocratiquement un projet et l’a adopté. Mais la réalisation de ces projets se heurte à la contestation violente de groupes hétéroclites de citoyens qui refusent d’accepter le choix démocratique au nom de la défense de leur vision de l’écologie et de l’environnement. Leurs violences empêchent la réalisation de ces projets, attendus par une majorité de citoyens concernés. Il y a là un déni démocratique. Les contingences actuelles que sont le chômage, la montée des extrêmes, la croissance insuffisante pour faire vivre une population de plus en plus nombreuse et de plus en plus pauvre, au lieu de créer une volonté commune d’en sortir, exacerbent les conflits qui s’enlisent dans le dogmatisme et sombrent dans la violence. La démocratie est la grande perdante. « Quand les blés sont sous la grêle, Fou qui fait le délicat, Fou qui songe à ses querelles, Au cœur du commun combat » dit Aragon dans un de ses poèmes (Celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait pas). Aujourd’hui, la tornade de grêle c’est la profonde crise économique dans laquelle s’enfonce, chaque jour davantage, le pays. Fous sont ceux qui utilisent la violence pour s’opposer à la démocratie, voire à la République. Ces actes sont doublement coupables. Coupables d’être anti-démocratiques et coupables d’être violents. La violence s’insinue dans la société à tous les niveaux et le pays glisse dangereusement vers un radicalisme mortifère. Si, par malheur, l’aéroport de Nantes et la ligne Lyon-Turin sont abandonnés, les portiques écotaxe enlevés, le barrage de Sivens rayé de la carte, le site de Central Parc rendu à la forêt, le tunnel du Mont Rose reporté sine die, alors la violence apparaitra comme justifiée aux yeux de ceux qui l’emploient et elle sera de plus en plus fréquente. La société sera alors de plus en plus en danger. L’individualisme égoïste et la violence anti-démocratique sont les ingrédients d’une décomposition sociétale. Les barbares ne sont plus à nos portes, ils sont déjà entrés.

07 décembre 2014

Crise

On entend toujours le gouvernement et le Président de la République promettre des réformes structurelles et on ne voit rien venir, sinon la promesse qu’elles viendront … plus tard. Plus le temps passe, plus ces réformes seront douloureuses lorsqu’elles toucheront au système de soins ou de retraites. Le monde change rapidement pendant que la France reste enkystée dans une attitude attentiste et mortifère. Comment se fait-il que, devant un drame national comme le chômage de masse qui sévit en France, la classe politique ne soit pas capable de se regrouper pour rechercher une solution et préfère camper dans des attitudes polémiques ? Pendant que rien ne se passe, hormis le temps, la situation s’aggrave. Que va-t-il se passer lorsque les taux d’emprunt remonteront ? La situation du pays deviendra intenable, le désastre social sera inévitable, l’Allemagne se tournera définitivement vers l’Est et l’Orient entrainant avec elle les pays européens de l’Est, le couple franco-allemand sera mort et l’Europe également. Tout projet politique doit tenir compte de cette situation dramatique et doit rechercher un consensus politique pour être à la hauteur du drame qui attend la France, sans se cantonner à ce qui peut attirer des électeurs potentiels. Au lieu d’insulter une député européenne du CDU lors de l’émission DPDA du 4 Décembre dernier, comme l’on fait B. Hamon, C. Duflot et J.L. Mélenchon au cours de cette émission, nous devons tout faire pour renforcer les relations franco-allemandes sans lesquelles l’Europe ne peut pas perdurer. Le gouvernement actuel a pris conscience de l’erreur fondamentale dans laquelle, lui et ses prédécesseurs, ont persévérer jusqu’à présent. Lutter contre le chômage par des solutions « transitoires » est une erreur. Seule la reconstruction d’une industrie compétitive et innovante créera les conditions d’une réduction du chômage en créant de nouveaux emplois. Dans cette optique, la réduction du chômage est une conséquence et non un préalable. C’est pourquoi, c’est également une erreur que de s’arque bouter sur une impossible réciprocité de principe dans le pacte de responsabilité. Ce qui commande l’embauche dans une entreprise est le carnet de commande et rien d’autre. Or, il faut du temps pour que la réduction des charges se traduise par un nouvel élan commercial et productif de l’entreprise afin qu’elle puisse proposer des produits plus compétitifs. Cet acharnement à vouloir obtenir un impossible engagement à court terme des entreprises est une profonde erreur dogmatique et politicienne. La mondialisation impose aux entreprises de s’adapter en permanence à une concurrence élargie, aux innovations venant l’extérieur. Elles doivent adapter, le plus rapidement possible, leurs savoir-faire, leurs mécanismes de production, leurs implantations et leurs ressources, donc leurs ressources humaines en nombre et en compétence. Cela veut dire que le CDI « géostationnaire » devient une réelle exception, c’est-à-dire que l’emploi toute une vie au même endroit dans la même entreprise devient de plus en plus une utopie. La flexibilité de l’emploi est devenu une nécessité de l’époque. La conséquence est que le droit de Travail français est inadapté à cette époque et est devenu un obstacle au développement industriel. Les exemples de l’Europe du nord devraient nous inspirer dans la refonte de ce droit du travail. Depuis des décennies, la France vit au-dessus de ses moyens en s’endettant de façon dramatique. Il n’y a que les démagogues pour prétendre que la France peut vivre sans chercher à diminuer cette dette publique en prenant le risque d’une brusque augmentation des taux d’intérêt. La charge de la dette est devenue l’un des principaux postes de dépenses du budget. La nécessité d’engager de vraies réformes structurelles devient urgente. De vraies réformes structurelles consistent à diminuer drastiquement le poids du fonctionnement des rouages de l’Etat dans le fonctionnement de l’économie française. Cela demande des décisions courageuses allant au-delà de la réflexion sur une ré-élection. Tout cela montre que l’abrogation de tout ce qui a été fait par les gouvernements de F. Hollande ne fait pas une stratégie.

28 septembre 2014

Inique !

En France, le dialogue social est décidément impossible, la culture de la grève faisant désormais partie des gènes autochtones, pour le plus grand malheur des français et du pays tout entier. On aurait pu espérer que des expériences désastreuses précédentes auraient permis de prendre conscience de la dangerosité d’un tel comportement. Malheureusement, il n’en est rien. Les syndicalistes jusqu’au-boutistes du port de Marseille ont réussi à faire disparaître la SNCM par leur intransigeance corporatiste et pour lesquels les mots d’« intérêt général » n’avaient aucun sens. Il en est de même aujourd’hui pour les pilotes d’Air France. On avait l’habitude de voir entrer en grève des catégories de salariés aux conditions difficiles, mais ici, nous avons à faire avec des privilégiés sur le plan du salaire et des conditions de travail. La nuit du 4 Août devrait recommencer ! Air France, entreprise en difficulté depuis plusieurs années, supporte 20 millions d’euros de perte par jour de grève : quelle entreprise peut résister longtemps à ce régime ? Ces pertes seront la seule cause du déficit de l’entreprise en fin de cette année. Mais le décompte restera incomplet. Lorsqu’une usine ferme, les syndicalistes sont les premiers à mettre en avant la perte d’emplois induits chez les sous-traitants et autres entreprises dépendantes. Ici, les syndicalistes passent sous silence les conséquences de leur grève inique sur l’emploi du personnel au sol, des hôtesses de l’air et de stewards, des commerçants d’ADP et d’ADP lui-même. A ce désastre économique s’ajoute l’abandon d’une stratégie de développement de l’entreprise, ce qui fait bondir de joie les compagnies aériennes concurrentes low-cost ! Peut-être même hurler de rire ? En d’autres temps, R. Reagan n’avait pas hésité à licencier les contrôleurs aériens en grève.

16 septembre 2014

Le cri de la liberté

La mouette crie. C’est ainsi que l’on nomme ses vocalises si tant est que l’on puisse ainsi nommer son cri. Nous manquons d’imagination pour qualifier ce cri. Il n’y a certes rien de musical dans le piaillement de cet oiseau. Et pourtant, ce cri porte un air vif de liberté et de grands espaces. L’oiseau, en fait, ne crie pas simplement. Il faut savoir entendre sa joie d’être libre et de se jouer de l’espace en s’appuyant sur les souffles du vent. Regardez-le se laisser porter par les courants de l’air en inclinant simplement et savamment ses ailes qui s’orientent pour trouver la meilleure portance et, ainsi, la promesse d’un long voyage. Le cri de la mouette parle d’infini, d’horizons sans limites, de liberté sans entraves. Les pieds cloués au sol dans la misère du monde, nous regardons passer ce voyageur au long cours, ivre d’indépendance, libre de toutes contraintes. Pendant ce temps, nous pataugeons dans la boue des affaires nauséabondes et dans la crise morale de la société.

11 juillet 2014

Les limites du Keynésianisme

Keynes, auteur des remèdes de la crise de 1929, a eu son heure de gloire avant d’être considéré comme le responsable de la crise de 1970 et, peut-être un jour, de celle d’aujourd’hui en France. Il peut être considéré comme le précurseur de la macro-économie perçue comme un système de flux interdépendants. Lorsque l’on étudie ces flux, on s’aperçoit très vite que la théorie économique ne peut pas trouver de solutions certaines aux problèmes économiques, que l’interdépendance crée des cycles et des contra-cycles et que l’on ne sait pas distinguer les conditions sures pour qu’un cycle se mette en place sans risquer le contra-cycle. Keynes peut être considéré comme le père de la politique économique de la consommation, c’est-à-dire de la demande, sur laquelle se sont obstinés un certain nombre de gouvernements de gauche ainsi que, naturellement, les syndicats. Le raisonnement est le suivant : aucune entreprise n’embauche pour un niveau de salaire, même très bas, si son carnet de commandes est insuffisant. Une entreprise embauche s’il y a une demande prévisionnelle crédible. Or la crédibilité d’une demande dépend directement du niveau des salaires : si les salaires sont élevés, les acteurs consomment davantage. L’offre doit donc augmenter en conséquence et le chômage diminuer. Cette théorie de la demande s’oppose clairement à la politique de l’offre qui se focalise sur la compétitivité des entreprises, c’est-à-dire sur des entreprises qui trouvent des marchés. On pourrait dire que la politique de la demande est une politique en faveur des salariés et que la politique de l’offre est une politique des entreprises. Cette dichotomie conduit à remplacer le dialogue social par la confrontation sociale, comme on peut le constater aujourd’hui en France où cette confrontation devient caricaturale. On peut comprendre que les syndicats de salariés soient fascinés par le keynésianisme qui prône l’augmentation des salaires et qu’ils s’arc-boutent sur une politique de la demande, quitte à préférer la confrontation à la recherche d’un compromis au sein du dialogue social. Heureusement, on constate que, au sein des entreprises, existe un dialogue qui se concrétise par de nombreux accords. Au niveau local, les syndicats sont au contact direct des difficultés de l’entreprise et sont donc beaucoup mieux à même de trouver un compromis avec le chef d’entreprise, ne serait-ce que parce que leurs décisions impactent immédiatement leur propre emploi, ce qui n’est pas le cas des organes syndicaux nationaux, trop loin du terrain et salariés de l’organisation. On peut dire que ceux-ci, pour des raisons purement électoralistes, ont sombré dans le conservatisme. Le succès de la théorie keynésienne de la demande tient au multiplicateur qui relie les variations de l’investissement aux variations du revenu des acteurs. Mais ce multiplicateur ne tient pas compte de plusieurs faits. D’abord, une partie de la consommation est détournée vers des produits importés et ne participe plus à l’augmentation du PIB. Ensuite, l’augmentation de la demande induit de l’inflation dont l’effet ne sera limité que s’il existe des capacités de production inemployées. Enfin, l’impact du taux d’intérêt entraine une variation contra-variante des investissements des entreprises. De plus, le multiplicateur ne fonctionne, en théorie, que si la propension à consommer est plus forte que la propension à épargner. En période de crise économique, la tendance à épargner augmente : les montants investis en assurance-vie ou sur le livret A sont considérables (269 milliards pour le livret A, 120 milliards de cotisations annuelles pour l’assurance-vie pour un PIB de plus de 2000 milliards, les sommes ci-dessus représentant environ 20% du PIB). Enfin, la démonstration du multiplicateur classique, calculant sur une chaine d’acteurs les conséquences d’un investissement initial, débouche sur une série géométrique qui, pour un très grand nombre d’acteurs successifs, a une somme égale à (q/1-q) où q est la propension à épargner, c’est-à-dire égale au rapport de la propension à consommer à la propension à épargner. Pour une propension à épargner de 20% sur le revenu reçu, le multiplicateur est alors égal à 4 s’il n’y a aucune dépenses attachée à des produits importés, c’est-à-dire que la somme des consommations des acteurs (à la quelle correspond une somme de production) est égale à 4 fois l’investissement initial ! Ce calcul est trop simpliste car, en plus du fait que la propension à épargner n’est pas la même selon le niveau du revenu (plus le revenu est élevé plus l’épargne l’est également), on voit que cette démonstration ne pose pas la question du financement de l’investissement initial, qui ne peut provenir que l’impôt prélevé sur le revenu des acteurs ou par un endettement qui augmente le service de la dette et réduit donc les possibilités d’investissements publics en provoquant généralement des hausses d’impôts. Si l’on tient compte du fait que le revenu supplémentaire provenant d’un investissement initial est, comme les autres revenus de l’acteur, soumis à l’impôt, alors on s’aperçoit aisément que la valeur du multiplicateur varie très fortement en fonction de la politique fiscale. De nombreux économistes ont essayé de calculer une valeur plus réaliste du multiplicateur. Ils ont trouvé des résultats qui varient de -2,2 à 2,2 sur le long terme. Cet énorme variation montre bien qu’il est extrêmement difficile d’appréhender les conséquences d’une augmentation de l’investissement public. De plus, si le multiplicateur est effectivement négatif, cela veut dire que toute dépense d’Etat augment la dette. Tout ceci montre qu’une politique de la demande ne peut être que conjoncturelle et de courte durée. Toute amélioration pérenne de l’économie passe par une amélioration de la compétitivité des entreprises. La théorie libérale insiste sur le fait que le chômage se combat non pas par une relance de la consommation mais par l’amélioration de la rentabilité des entreprises qui peuvent alors investir et embaucher. L’ouverture des marchés, le manque de compétitivité des entreprises, qui permettent l’arrivée des produits étrangers à meilleur prix, et une fiscalité parmi les plus lourdes des pays occidentaux rendent la politique de la demande inopérante. La preuve la plus éclatante est la crise dans laquelle le pays s’enfonce sans trouver les moyens d’en sortir. Les tentatives gouvernementales actuelles ne peuvent qu’être saluées à condition que leur mise en œuvre ne soit pas, comme on le constate aujourd’hui, toujours reportée à un horizon lointain. Voir https://parallaxe.blogspot.fr/2014/07/les-limites-du-keynesianisme.html

06 juillet 2014

Incompréhension

Comme toutes les religions, la religion chrétienne a engendré des sectes qui ont laissé leur nom dans l’histoire. Les principales sont des ordres religieux militaires comme les Templiers, les Hospitaliers, les Chevaliers de Malte, les Chevaliers Teutoniques. Certes, ces ordres ont combattu et ont été coupables de violences, mais n’ont jamais versé dans le terrorisme. Pourquoi la religion musulmane et ses diverses composantes ont-elles engendré des sectes terroristes qui sèment la terreur et l’assassinat sur la planète entière : Al Qaida, Boko Haram, AQMI, le Hamas, le Hezbollah, EIIL, Al-Shabaab et d’autres groupuscules ? Certes, le catholicisme a engendré l’Inquisition et ses exactions au XIVe siècle. Certes, les croisades ont semé la mort parmi les musulmans. Mais il paraît étonnant que, au XXIe siècle, prospèrent des sectes terroristes islamiques commettant des exactions comme cela s’est produit au Moyen Age en Europe. Un peu comme si ces islamistes étaient restés figés à cette lointaine époque ou s’ils avaient attendu aujourd’hui pour se venger. Est-ce une nostalgie meurtrière de l’âge d’or de l’empire Ottoman au XVIe siècle ? Un empire qui a connu son acmé sous les règnes de Mehmet II au XVe siècle et de Soliman le Magnifique au XVIe puis qui a connu un long déclin nourris de nombreux conflits avec les occidentaux pour, finalement, disparaître avec la création de la République de Turquie en 1923. Cependant, l’argument de la vengeance, même s’il transparait dans le discours et les actes de ces sectes, ne tient pas devant le fait que la plupart des violences musulmanes sont, en pratique, des guerres de religion entre les différentes tendances de l’Islam.. Comment comprendre que le schisme entre sunnites et chiites qui date de la fin du VIIe siècle perdurent encore aujourd’hui avec une telle violence ? La nostalgie de l’Ouma et du Califat transparait dans les discours du grand malade terroriste qui se trouve actuellement à la tête de EIIL et qui demande la soumission de tous les musulmans du monde à son autorité !!