28 septembre 2014

Inique !

En France, le dialogue social est décidément impossible, la culture de la grève faisant désormais partie des gènes autochtones, pour le plus grand malheur des français et du pays tout entier. On aurait pu espérer que des expériences désastreuses précédentes auraient permis de prendre conscience de la dangerosité d’un tel comportement. Malheureusement, il n’en est rien. Les syndicalistes jusqu’au-boutistes du port de Marseille ont réussi à faire disparaître la SNCM par leur intransigeance corporatiste et pour lesquels les mots d’« intérêt général » n’avaient aucun sens. Il en est de même aujourd’hui pour les pilotes d’Air France. On avait l’habitude de voir entrer en grève des catégories de salariés aux conditions difficiles, mais ici, nous avons à faire avec des privilégiés sur le plan du salaire et des conditions de travail. La nuit du 4 Août devrait recommencer ! Air France, entreprise en difficulté depuis plusieurs années, supporte 20 millions d’euros de perte par jour de grève : quelle entreprise peut résister longtemps à ce régime ? Ces pertes seront la seule cause du déficit de l’entreprise en fin de cette année. Mais le décompte restera incomplet. Lorsqu’une usine ferme, les syndicalistes sont les premiers à mettre en avant la perte d’emplois induits chez les sous-traitants et autres entreprises dépendantes. Ici, les syndicalistes passent sous silence les conséquences de leur grève inique sur l’emploi du personnel au sol, des hôtesses de l’air et de stewards, des commerçants d’ADP et d’ADP lui-même. A ce désastre économique s’ajoute l’abandon d’une stratégie de développement de l’entreprise, ce qui fait bondir de joie les compagnies aériennes concurrentes low-cost ! Peut-être même hurler de rire ? En d’autres temps, R. Reagan n’avait pas hésité à licencier les contrôleurs aériens en grève.

16 septembre 2014

Le cri de la liberté

La mouette crie. C’est ainsi que l’on nomme ses vocalises si tant est que l’on puisse ainsi nommer son cri. Nous manquons d’imagination pour qualifier ce cri. Il n’y a certes rien de musical dans le piaillement de cet oiseau. Et pourtant, ce cri porte un air vif de liberté et de grands espaces. L’oiseau, en fait, ne crie pas simplement. Il faut savoir entendre sa joie d’être libre et de se jouer de l’espace en s’appuyant sur les souffles du vent. Regardez-le se laisser porter par les courants de l’air en inclinant simplement et savamment ses ailes qui s’orientent pour trouver la meilleure portance et, ainsi, la promesse d’un long voyage. Le cri de la mouette parle d’infini, d’horizons sans limites, de liberté sans entraves. Les pieds cloués au sol dans la misère du monde, nous regardons passer ce voyageur au long cours, ivre d’indépendance, libre de toutes contraintes. Pendant ce temps, nous pataugeons dans la boue des affaires nauséabondes et dans la crise morale de la société.