31 décembre 2009

L’hypocrisie de la relation client

Le marketing d’entreprise est en recherche permanente du concept soi-disant novateur destiné à devenir le graal du déclenchement de l’acte d’achat du consommateur. Après le produit « éthique », voilà le concept de « relation client » qui veut démontrer toute l’attention que l’entreprise promet de porter à ceux qui croiront décider en toute indépendance de devenir un client. C’est ainsi que l’on promet au futur client d’apporter toute l’aide nécessaire à chaque difficulté que ce dernier pourrait rencontrer, d’apaiser toute appréhension qu’il pourrait ressentir. Promettre au client qu’il deviendra une préoccupation constante et pérenne de l’entreprise, tel est le message de la relation client. Tel est le mensonge. En effet qui, après s’être trouvé en difficulté à la suite d’un achat, ne s’est pas retrouvé désemparé et exaspéré en face d’un central automatique d’appel incapable de résoudre le problème existant, qui ne s’est pas trouvé confronté avec l’exécrable « tapez 1, tapez 2, etc… » ? Une fois le client « accroché », l’entreprise n’a plus qu’une seule préoccupation : réduire les coûts, même au détriment du service. Et ceci n’est pas le seul fait des entreprises privées, le même dévoiement existe dans les services publics. Partout le « front-office » se réduit à la portion congrue et se voit remplacé par une série d’automates qui laisse le client se débrouiller sans aucune aide personnalisée et adaptée à son problème. Ces automates fleurissent dans tous les domaines : les banques, la Poste, la SNCF, la RATP, la grande distribution, les opérateurs téléphoniques et d’accès à Internet, les centres d’appel, les standards d’entreprises, etc… Les entreprises, privées et publiques, construisent un discours sur la qualité de la relation client et, dans le même temps, supprime tout contact réel avec lui. Les salariés se retrouvent ainsi confinés dans le « back-office », loin des clients, et affectés à des activités plus facilement externalisables. Déjà isolé du monde extérieur, le salarié doit subir en outre une organisation du travail qui, sous prétexte de la polyvalence et de la responsabilité personnelle, l’isole de plus en plus de ses collègues, voire le met en compétition. Le salarié se trouve ainsi également isolé du monde intérieur à l’entreprise et ressent un sentiment obsidional qui peut devenir insupportable. Ceci porte un coup violent au « vivre ensemble », augmentant considérablement le stress et pouvant conduire au suicide tenté ou réussi. Le travail perd alors ses valeurs principales, d’une part celle de donner à chacun le sentiment d’exister à ses propres yeux comme à au regard des autres et, d’autre part le sentiment d’appartenir à une communauté qui vous reconnaît. La réduction des coûts au seul bénéfice de l’actionnaire conduit à une gouvernance d’entreprise qui sacrifie non seulement le salarié mais aussi le client. C’est donc une stratégie mortifère à terme. Malheureusement, on ne perçoit aucun signe de changement en la matière.

22 décembre 2009

Une année formidable

L’année 2009 a été une très belle année. Vous en doutez ? En voici la preuve :

• L’économie ne redémarre pas
• Le chômage augmente
• La spéculation continue et prépare la prochaine crise financière majeure
• Les paradis fiscaux perdurent
• Les délocalisations se poursuivent et la France se désindustrialise
• La vie politique française se rigidifie et est envahie par la violence verbale
• Les guerres afghane et irakienne s’enlisent
• Le terrorisme fleurit à l’abri du Pakistan
• La mafia se porte bien en Italie, en Russie, …
• Copenhague est un fiasco, le G20 n’a pas de réels pouvoirs, la gouvernance mondiale est utopique
• Le climat se détraque, les intempéries sont devenues violentes
• La violence, le racisme et l’insécurité augmentent
• Les égoïsmes nationaux se renforcent
• La majorité des jeunes rêve de devenir fonctionnaire
• Un milliard d’hommes souffrent de la faim
• Les salariés se suicident
• La biodiversité se dégrade dangereusement
• La déforestation est galopante
• L’Afrique sombre sous les effets de la dictature, de la corruption, des coups d’état
• La pollution est grandissante et les grandes entreprises polluantes restent impunies
• La déraison s’épanouit au Proche-Orient
• La piraterie est renaissante et les prises d’otages se multiplient
• La France compte 5 millions de pauvres

… mais tout va bien, Madame la Marquise !

19 décembre 2009

Copenhague, la victoire de l’égoïsme

Après l’établissement d’un constat consensuel au sein de tous les climatologues du globe, après deux ans de préparation du symposium de Copenhague, le constat d’échec s’impose, malgré tous les discours lénifiants des responsables politiques à destination de leur électorat. L’unique résultat est d’entériner la nécessité de ramener à 2 degrés l’augmentation de la température moyenne du globe (si tant est que cette notion ait un sens) et … de décider de se réunir à nouveau ! Signe d’une procrastination générale ! Un nombre grandissant de voix se font entendre pour estimer que le nombre de réfugiés climatiques sera de l’ordre de 250 millions, ce qui fait plus de 1 million de réfugiés dans chaque pays de la planète (il y a 192 pays reconnus par l’ONU). Quel pays peut résister à cela ? Aucun. Et ce chiffre ne tient pas compte du nombre de morts sous l’effet des dévastations climatiques actuelles. L’obstination à ne pas conclure réellement appartient aux deux plus grands pollueurs de la planète, à savoir la Chine et les États-Unis. L’un et l’autre ont refusé tout dispositif contraignant et contrôlé d’une réduction effective et immédiate de leurs émissions de gaz à effet de serre. Barak Obama, le sauveur de la planète, a finalement reculé sous la pression du lobbying des industries pétrolières et manufacturières américaines et, vraisemblablement, du chantage exercé par les pays producteurs de pétrole. La Chine a utilisé le prétexte grossier du refus de la mise en place d’un quelconque contrôle au nom de sa souveraineté nationale pour refuser tout objectif chiffré et pour épargner à son industrie toute contrainte qui pourrait renchérir les prix de ses produits exportés qui inondent le monde. A croire que, plus le pays est important, plus l’égoïsme national est grand et aveugle. Notons également le silence étonnant de la Russie tout au long de cette conférence. On peut soupçonner que ce silence dissimule le choix de ne rien faire pour ne pas compromettre une croissance difficile. La vie des pays menacés par la montée des eaux (les îles pacifiques) ou par la sécheresse (l’Afrique) ne pèse pas bien lourd en face de la cupidité des nantis.

17 décembre 2009

Les nombres étonnants





Savez-vous que :

•Les lois de l’Univers se sont construites en :
0,0000000000000000000000000000000000000000001 seconde
et, pendant cette infime durée, la notion de temps n’a aucun sens

•En 0,00000000000000000000000000000000001seconde,
les dimensions de l’Univers ont été multipliées par :
1.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000 .
Il faut multiplier ce chiffre 3 fois par lui-même pour avoir une idée de l’augmentation du volume de l’Univers.

• A l’instant initial, la température de l’Univers dépassait
100.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000 °C

•Les particules élémentaires seraient des segments appelés
cordes longs de
0,000000000000000000000000000000001 cm

•L’expansion de l’Univers est, actuellement, de 20.000.000 km/minute

•Le « rayon » de l’Univers observable fait 130.000.000.000.000.000.000.000 km

•L’Univers observable contient environ 10.000.000.000.000.000.000.000 d’étoiles

•Une galaxie observée à 13.000.000.000 années lumière
se trouve, en fait, à 45.000.000.000 années lumière de distance
à cause de l’expansion de l’Univers

•Les eaux de l’océan pèsent 1.400.000.000.000.000.000 tonnes

• Il existe 100.000.000 millions d’espèces vivantes dont 40.000.000 d’espèces d’insectes

• Il a fallu 3.000.000.000 années pour que les algues bleues purifient l’atmosphère terrestre de son gaz carbonique.

• Dans les grands fonds océaniques vivent 10.000.000 d’espèces animales

• Dans un gramme de terre, il y a 40.000.000 bactéries

• Une bactérie fossilisée vieille de 250.000.000 années a « ressuscité ».

•Le Soleil envoie 1.000.000 de tonnes de particules/seconde dans l’espace

•Le cerveau est constitué de 10.000.000.000 de cellules nerveuses et possède 1.000.000.000.000.000 synapses

•Un globule rouge contient plus de 200.000.000 molécules
d’hémoglobine, chacune d’elles contenant plusieurs centaines d’atomes d’oxygène

•Le coût de la montée des eaux est estimé à 18.700.000.000.000 €

• Sur la Terre, tombent 10.000 tonnes de météorites tous les ans

• L’eau des cellules de l’ensemble des êtres vivants pèse 600.000.000.000 tonnes.

• A chaque instant, 13.000.000.000 tonnes d’eau sont en suspension dans l’atmosphère.

•La France utilise 80.000 tonnes de produits phytosanitaires par an

• Un hectare de forêt transpire 50.000 kg d’eau par jour.

• L’eau des océans se renouvelle tous les 5.000 ans

• 600 tableaux de Picasso ont été volés

•Les méduses de l’Artique ont des tentacules qui peuvent faire 40 m. de long

• J’ai 70 ans.

15 décembre 2009

Une société bimodale

La Sainte loi de l’offre et de la demande exige un certain nombre de conditions pour qu’un marché existe, fonctionne et perdure. Tout d’abord, il est nécessaire que la demande soit réelle, d’origine endogène (c’est-à-dire exprimée par le consommateur) ou exogène (c’est-à-dire créée de toutes pièces par l’offreur comme ce fut le cas pour le téléphone portable). Ensuite, il faut que le demandeur soit dans les conditions économiques adéquates lui permettant d’acquérir le produit ou le service proposé. C’est ainsi que Henri Ford expliquait qu’il fallait absolument que les ouvriers soient correctement payés pour avoir les moyens d’acheter ses voitures. C’est ce que les économistes appellent l’adéquation de l’offre et de la demande. Ainsi, pour que le marché de la demande croisse, il faut généralement que les conditions économiques et sociales des acheteurs s’améliorent. Lorsque ce n’est pas le cas, l’État est fortement sollicité pour mettre en œuvre une politique dite de relance de la consommation par modification de la redistribution, incitation à l’augmentation des salaires, pénalisation des entreprises qui licencient, primes « à la casse», etc … Depuis quelques mois, l’État encourage le développement d’un marché nouveau, appelé services à la personne, censé créer un nombre important d’emplois. Pour que l’adéquation de l’offre et de la demande existe, il faut alors qu’il y ait le plus grand nombre de personnes ayant besoin de ces services. C’est-à-dire qu’il faut qu’il y ait de plus en plus de pauvres et de malades ! Généralement, les PDG fringants et gagnant plus d’un million d’Euros par an n’ont guère besoin de ces services ! Doit-on voir dans la volonté gouvernementale de développer ce marché, l’aveu que le pays est sur la voie inéluctable de la paupérisation ? Doit-on comprendre que l’avenir du pays est d’être constitué pour moitié par une population en état de pauvreté ou de maladie accentuées et pour moitié par une population qui passera son temps à aider les déshérités ? Que l’on se rassure, il restera toujours des banquiers qui spéculeront et des footballeurs et autres acteurs du monde « people » qui placeront leur argent en Suisse. La médaille aura toujours deux faces…

12 décembre 2009

Alerte aux virus

La planète entière est mobilisée par la lutte contre le virus H1N1. Voilà qui est bien. Mais, hélas, d’autres virus, tout aussi virulents et dont les effets secondaires sont absolument nauséabonds, sévissent dans les médias françaises. En effet, des chroniqueurs (je ne sais pas comment les appeler) s’épanouissent en déversant des tombereaux de saloperies sur leurs contemporains sans qu’aucune limite ne vienne freiner leur désir malsain de salir et de blesser. Mensonges, provocations outrancières, insinuations malfaisantes, affirmations nauséabondes sont les matériaux de leurs prestations médiatiques. Leurs noms ? Didier Porte et Stéphane Guyon. Il y en a d’autres, moins connus, qui ne bénéficient pas des feux de la rampe allumés par les médias mais qui se commettent sur les scènes de cabarets. Mais ces deux-là sont exemplaires du mal qui ronge la société. Gagner sa vie et sa notoriété en couvrant de boue ses contemporains est une aberration de notre société qui est décidément bien malade. Recherchés par les médias en mal d’audimat, ces « chroniqueurs » sont symptomatiques du syndrome de la déliquescence sociétale qui se dévoile dans le plébiscite populaire. La foule est décidément bien ce qu’il y a de pire. Les moutons de panurge applaudissent dans le secret de l’anonymat. Il est bien certain que l’infect et la lâcheté ont toujours fait bon ménage ! J’ai beau réfléchir, je ne vois pas de différences entre ce que déversent ces chroniqueurs et ce que l’on entendait sur les juifs pendant les années sombres de la seconde guerre mondiale. La grande différence est que la justice est passée pour punir les antisémites, alors que ces soi-disant humoristes restent impunis. Mais on peut toujours rêver…

08 décembre 2009

Parallaxe

Un consensus ou une majorité d’idée ne fait pas nécessairement une vérité. La vie politique nous le démontre à longueur de temps. Il en est de même dans tous les champs de la pensée, y compris la pensée scientifique. Il est arrivé de nombreuses fois que la grande majorité des scientifiques refusent d’accepter une théorie nouvelle jusqu’à ce que l’évidence s’impose, ce qui peut prendre plusieurs siècles. Ainsi, Démocrite, philosophe de la Grèce Antique, propose l’hypothèse atomiste qui restera controversée jusqu’à la fin du XIX siècle. Lorsque Copernic propose l’héliocentrisme en 1512, ses idées seront rejetées jusqu’à la fin du XVII siècle par l’ensemble de la communauté scientifique et, naturellement, religieuse celle-ci étant toujours en retard d’un train sur l’évolution de la pensée. Alfred Wegener a proposé au début du XX siècle la théorie de la dérive des continents qui fut tout d’abord tournée en ridicule par la communauté scientifique jusque dans les années 1950. Au cours des années 1890, un chercheur américain fit l'autopsie d'une feuille d'épinard, mais sa secrétaire fit une erreur de frappe et l'épinard fut crédité d'une dose irréaliste de fer . Des scientifiques allemands ont tenté de rétablir la vérité en 1930, mais se fut en vain. En 1933, les dessinateurs Dave et Max Fleischer ont transformé l'épinard en potion magique pour Popeye et toutes les mères de famille croient encore aujourd’hui aux effets bénéfiques des épinards grâce à un apport en fer illusoire.
La climatologie est une science neuve qui utilise essentiellement des outils de modélisation car elle utilise des périodes de temps qui dépassent très largement de temps humain et se rapprochent des temps géologiques. Trente ans lui sont nécessaires pour un équivalent d’une minute de vie humaine. Elle construit donc des modèles dont la validité ne peut être totalement certaine car ces modèles ne font que traduire, sous une forme différente, les hypothèses sur lesquelles ils sont construits. L’unanimité quasi totale actuelle des scientifiques sur les causes du réchauffement climatique est peut-être une erreur comme le fut l’unanimité sur le géocentrisme, sur la continuité de la matière, sur la non-mobilité des continents. Pratiquement tous les phénomènes physiques sont complexes et les causes de leurs processus sont multiples. Il en est de même pour le climat (gaz à effets de serre tels le gaz carbonique, le méthane, la vapeur d’eau, etc…, couverture nuageuse, albédo, rythmes solaires, éruptions volcaniques, variations du champ magnétique, interactions avec l’océan, circulation circum-terrestre des courants océaniques, etc…). Un peu de recul serait nécessaire pour éviter qu’un aveuglement détourne l’attention sur d’autres priorités comme celle de l’eau, de la faim dans le monde, de la bio-diversité dégradée, de la pollution grandissante, de la diminution des ressources fossiles. Copenhague est sûrement nécessaire, mais n’est certes pas suffisant car le diagnostique n’est pas certain.

06 décembre 2009

Les minarets

À la suite d’un référendum d’initiative populaire, les Suisses vont modifier leur Constitution pour interdire la construction de minarets sur leur territoire. Il n’échappe à personne, sauf aux extrémistes et aux racistes, que cette disposition exhale un fort relent de xénophobie, de crainte de l’autre, d’exclusion. Près de 60% des Suisses ont voté positivement pour cette disposition. Cela démontre d’une manière exemplaire que « Vox Populi, vox Satani ». En d’autre terme, c’est la démonstration du danger inhérent à la démocratie dite participative ou d’opinion chère à certain ténor du Parti Socialiste. Le référendum d’initiative populaire porte en lui le virus de la démagogie et du populisme. Lorsque le peuple est consulté directement, il ne peut l’être que lorsque la réponse demandée est simple, voire simpliste. Pour cela, la question doit être elle-même d’une extrême simplicité. Or, l’élaboration d’une loi est toujours d’une très grande complexité. C’est la raison fondamentale pour laquelle la société a inventé la démocratie représentative pour faire appel, en principe, à des compétences suffisantes pour cette élaboration avec l’espoir – souvent déçu, il faut bien le constater – qu’elle sera exempte de tout corporatisme étroit. De plus, lorsque les députés votent une loi, il existe un contre-pouvoir qui s’appelle le Conseil Constitutionnel. Par contre, il n’y a aucun contre-pouvoir au référendum d’initiative populaire, ce qui ouvre la voie à toutes les dérives comme le montre le cas des minarets suisses. Souhaitons que la démocratie participative ne reste qu’une utopie sans lendemain.

05 décembre 2009

Diafoirus économique

Décidémeft, la science économique est bien la science des illusionnistes, de ceux qui vous obligent à regarder ailleurs pour ne pas voir la réalité. De plus, quel que soit le problème évoqué, on entend des experts tenants de théories tout à fait contradictoires, exposer leur point de vue avec une égale conviction. L’exemple le plus récent est celui de la régulation du monde de la finance. Toute une partie de la gente des experts économiques soutient logiquement la nécessité de réformer les mauvaises habitudes des acteurs financiers. Cela semble le bon sens même. Mais voilà qu’une école de pensée particulière soutient le contraire, au prétexte que la régulation est inutile car elle ne peut s’appliquer que sur les conséquences d’une crise passée et ne peut donc prévenir une crise future car les acteurs financiers auront toujours assez d’imagination pour trouver les moyens de contourner cette régulation. L’imagination des fraudeurs étant sans limites, il est inutile de chercher les moyens de réguler leurs activités ! Il n’y a, cependant, pas besoin d’être un expert économique pour savoir que si rien ne vient contrecarrer les pratiques condamnables et irresponsables qui ont plongé la planète dans une crise dont nous n’avons pas encore vécu le pire, les acteurs financiers et les banques vont continuer dans leurs aberrations. C’est le simple bon sens qui semble manquer à certains économistes. Le même bon sens tendrait à dire que, non seulement la régulation est absolument nécessaire pour que la morale réinvestisse le milieu financier, mais que ce qui a été fait jusqu’à aujourd’hui est totalement insuffisant. Les décisions prises actuellement ne sont qu’un écran de fumée pour faire croire que les gouvernements ont pris les choses en main. La preuve en est que les banques ont repris leurs activités, sans aucun changement, et continuent de mettre sur le marché des produits dits structurés tout aussi dangereux que leurs prédécesseurs. Grâce à ces produits, elles ont recommencé à gagner énormément d’argent, en profitant du fait que des prêts à taux pratiquement nuls leur ont été accordés par les banques centrales pour sortir de leurs difficultés et qu’elle investissent ces prêts dans des produits dangereux proposés sur le marché. Il est temps que la régulation soit contraignante et que les moyens de contrôle soient importants. Lorsque le conseil d’administration d’une banque anglaise, sauvée in extremis de la faillite par l’injection de plusieurs dizaines de milliards de Livres versées par le contribuable anglais, menace de démissionner parce qu’il craint l’action du nouveau commissaire européen du marché intérieur, on reste confondu devant l’incroyable immoralité de ce milieu. Raison de plus pour l’encadrer au plus près.

01 décembre 2009

Le discours politique

On ne peut qu’être frappé par la simplification, voire le simplisme, et par la répétitivité du discours politique, construit à partir de formules usées jusqu’à la corde à force d’être répétées (la logique comptable, la politique du chiffre, changer le projet de société, dans ce pays, il faut être en capacité, ce que veulent – ou ne veulent plus – les Français, il faut faire bouger les lignes, etc …). Dès qu’un homme politique, quelle que soit son appartenance, prend la parole, nous connaissons d’avance les grandes lignes et le ton général de son discours, les formules qu’il va utiliser. Pourquoi ce schématisme réducteur, quelles en sont les raisons ? Il existe une petite quinzaine de partis politiques (depuis le NPA d’extrême gauche jusqu’au FN d’extrême droite) mais on identifie facilement trois types de discours politiques seulement : le discours sectaire des extrêmes fait essentiellement d’anathèmes et de provocations, le discours de l’opposition construit sur la seule contestation systématique du pouvoir, le discours de la majorité réduit à l’apologie chattemite, voire la justification sommaire, des actions gouvernementales et présidentielles. Chaque type de discours est construit à partir d’idées figées une fois pour toutes, agrémentées d’expressions préfabriquées. Quinze partis et trois types de discours donnent la preuve de cette simplification du propos politique. Il n’y a pratiquement aucune différence entre les discours d’un député vert et d’un socialiste, entre ceux d’un député UMP et du Nouveau Centre. La polémique remplace le débat d’idées. Il est légitime de se poser la question de savoir quelle est la cause de cet appauvrissement du discours. L’homme politique a en charge la vie de la cité et de ses processus de régulation. Or les problèmes de la cité sont d’une technicité et d’une complexité croissantes qui sont la cause d’une difficulté d’appréhension dans un cadre qui s’élargit et se mondialise, où la multiplicité des groupes est elle-même croissante (partis politiques, associations, clubs de réflexion et « think tanks », …). De plus, l’information immédiate et mondialisée, la pression permanente des médias, imposent à l’homme politique une réaction immédiate sans avoir le temps d’une analyse sérieuse. Il devient de plus en plus difficile pour cet homme politique de maîtriser tous les aspects de la vie économique et sociale du pays. Faute de cette maîtrise, ce dernier a de plus en plus de mal à formuler des idées qui, non seulement, abordent l’ensemble des problèmes dans toute leur complexité, mais qui puissent être exposées clairement au citoyen dont la démocratie impose l’intervention. Le citoyen n’a, quant à lui, ni le temps ni la capacité intellectuelle de comprendre et d’assimiler la complexité du monde. Faute de développer des idées et devant la difficulté d’expliquer et de se faire comprendre, l’homme politique aligne ainsi les anecdotes dans un exercice de « storytelling » et se limite aux critiques simplistes. Il est plus simple et plus facile, plutôt que de présenter une analyse débouchant sur une idée originale, de se contenter de qualifier une initiative d’opportuniste à cause de la proximité d’une élection, argument facile car, compte tenu des nombreuses élections, européennes, régionales, cantonales, législatives, présidentielles, on est toujours proche d’une élection. Il est plus aisé de se cantonner à des critiques sur la personne plutôt que de participer à un véritable débat d’idées. Ainsi, l’homme politique a tendance à tenir un discours à la fois catégoriel pour obtenir plus facilement l’adhésion de son auditoire, et en même temps très général et se réduisant à des critiques doctrinaires pour éviter de s’aliéner d’éventuels soutiens. Nous sommes dans l’ère du superficiel et de l’immédiat et un monde qui ne réfléchit plus est un mode sans âme.

18 novembre 2009

Le temps du tragique et du dérisoire

Nous vivons une époque formidable. Le pays traverse une crise sans précédent et les socialistes passent leur temps dans la détestation les uns des autres. L’opposition, en panne d’idée de gouvernement, passe son temps à se quereller sur des questions de préséance en s’invectivant à qui mieux mieux. Ségolène Royale se comporte comme une garce populiste, une harpie démagogique, une institutrice acariâtre morigénant des élèves dissipés et plonge le parti socialiste dans une scène de ménage ridicule. Le pays manque de politiques à la stature d’homme d’État et voilà que Patrick Sébastien veut créer son parti ! Les clowns veulent prendre le pouvoir. Le petit bonhomme en mousse est sûrement le programme le plus adapté au pays en ce moment… Les Français plébiscitent comme futur Président de la République un homme, DSK, dont on ne connaît absolument rien de sa vision politique et de son éventuel programme. En Argentine, 45.000 personnes meurent de faim chaque année parce que les terrains agricoles sont envahis par les cultures de soja destinées aux biocarburants. Les hommes sont sacrifiés pour faire rouler les
bagnoles ! La prédation des terrains agricoles se généralise (20 millions d’hectares), privant les populations locales de leurs ressources alimentaires en supprimant les cultures vivrières. Un milliards d’hommes souffrent de la faim pendant que l’obésité devient une véritable pandémie occidentale. Les terrains de football sont pourris par l’argent, envahis par la violence et le racisme, mais la foule reste fascinée par ce milieu en déliquescence. Pendant que s’entassent dans les tribunes des individus sans avenir et sans repères, sur la pelouse évoluent d’autres personnages dont la Ferrari dort sur le parking du stade. Dans ces jeux du cirque modernes, les condamnés sont dans les tribunes. Les Grands de ce monde tiennent de beaux discours sur la protection de la planète et, d’une année sur l’autre, le taux de CO2 dans l’atmosphère continue d’augmenter. On nous annonce, avec force détail, la fin des paradis fiscaux et de la spéculation bancaire et tout continue comme avant. On nous promet, après le scandale d’Outreau, une réforme de la Justice et tout continue comme avant. On nous promet d’empêcher les délocalisations et tout continue comme avant. Dormez, braves gens !

16 novembre 2009

L’Identité Nationale

Le débat actuel sur l’identité nationale mobilise le microcosme politique et les médias et donne ainsi l’occasion d’entendre n’importe quoi, des opinions qui relèvent davantage du bavardage ou de la polémique. Tout ce tohu-bohu ne viendrait-il pas du fait que le mot est en lui-même un oxymore ? En effet, le mot identité, dans l’acception qu’il prend par exemple dans l’expression « carte d’identité », recouvre ce qui est spécifique à chacun, ce qui est propre et appartient à chaque individu, qu’il ne partage pas. Mais identité a la même racine que le mot « identique » (racine latine idem), qui évoque ce qui est commun, ce qui n’est pas discernable d’un individu à l’autre, ce qui se partage. Le même mot est donc utilisé pour deux significations pratiquement opposées. Il n’est guère étonnant que la confusion s’installe alors dans le débat sur « l’identité nationale ». Le problème est d’identifier, si tant est que cela soit possible, ce qui est commun à tous les individus vivant à l’intérieur d’un pays délimité par des frontières et acceptant les règles de vie commune établies par le pouvoir politique légitime, à un moment donné, à l’intérieur de ces mêmes frontières. Or, les frontières géographiques d’un pays, variables dans le temps, ainsi que le pouvoir politique associé, sont le résultat de toute une Histoire ( « l’Histoire c’est ce qui fout le bordel dans la Géographie » !). Cela entraîne le fait que l’Identité Nationale est variable dans le temps, car elle dépend des faits historiques eux-mêmes. La Gaule a peu de chose en commun avec la France d’aujourd’hui, ni les frontières ni la langue. Et pourtant, nous demandons aux écoliers d’ânonner, sans réfléchir, que nos ancêtres étaient gaulois, même pour ceux dont les parents viennent d’ailleurs. Ce qui est légitime de demander à tout citoyen se réclamant de la nationalité Française (et donc d’exiger de ceux qui la demandent) est d’accepter sans réticence l’Histoire du pays, ses pages glorieuses comme ses moments noirs. Il est impossible de « faire le tri » dans l’Histoire pour se revendiquer des faits historiques consacrés et teintés de grandeur comme la Révolution de 1789 et la Déclaration des Droits de l’Homme et rejeter, dans le même temps des évènements moins glorieux comme la colonisation. Il faut remplacer l’expression « Identité Nationale », trop confuse, par celle « d’Appartenance Nationale » qui fait référence au sentiment de faire partie d’une même communauté, vivant à l’intérieur des frontières du moment et acceptant les mêmes règles de vie commune.

28 octobre 2009

Le virus de la bêtise.

L’univers du Web est, décidément, celui du meilleur et du pire. La grippe A(H1N1) en est un exemple supplémentaire édifiant. Lorsqu’on donne au genre humain la possibilité de s’exprimer anonymement alors l’abject émerge inéluctablement. Les blogs, commentaires et sites dédiés à cette possible pandémie fleurissent sur le Web et les parcourir plonge le lecteur dans l’ahurissement le plus complet. Quelques commentaires que l’on peut trouver à ce sujet :
• La grippe porcine de 1970 a eu lieu pendant la présidence de Jimmy carter, démocrate, et voilà une nouvelle épidémie sous Obama démocrate également! Quelle coïncidence ! Il n’y a pas de fumée sans feu…
• Le virus H1N1 n’existe pas, c’est une invention de l’industrie pharmaceutique pour prospérer sur la panique mondiale. Les médias sont, d’ailleurs, complices par l’excès de communication fait sur le sujet, participant ainsi à l’intoxication menée par la « clique » médiatico-politico-industrielle ! La preuve en est que, si la pandémie était réelle, les États fermeraient leurs frontières ! Les industries pharmaceutiques sont devenues des marchands d’armes utilisant la pandémie H1N1 pour permettre la fabrication à très grande échelle d’un vaccin peut-être inutile car la grippe n’est pas dangereuse, tout le monde sait cela ! Il est certain, d’ailleurs que les industries pharmaceutiques n’hésitent pas à « inventer » en laboratoire de nouvelles maladies pour prospérer !
• L’alerte pandémique est une diversion opportune au moment où de plus en plus de gens sombrent dans la misère, la précarité, le chômage, et où les états se sont lourdement endettés pour éponger les pertes des banques au casino boursier.
• Le vaccin contient des agents nanotechnologiques destinés à modifier le patrimoine génétique humain.
• La durée de péremption du Tamiflu a été volontairement écourtée pour permettre au laboratoire américain fabricant d’en vendre davantage.
• Le virus est un « échappé » d’un laboratoire pharmaceutique à la suite de manipulations dangereuses sur des vaccins.
• Les Francs-maçons et les Illuminati ont « élaboré » le virus pour réduire drastiquement la population mondiale. D’ailleurs, ce sont eux les vrais responsables du 11 Novembre 2001. Une journaliste suisse a porté plainte contre l'OMS, les firmes pharmaceutiques fabriquant le vaccin, mais aussi contre Obama, David Rockefeller, George Sorros et la banque Rothschild pour tentative de génocide.
• Les juifs sont à l’origine de la pandémie !! (tiens, tiens … voilà que l’antisémitisme pointe son nez puant !)
Heureusement, à côté du pire, existe aussi le meilleur et certains sites, tenus par des professionnels de la santé, apportent une véritable information. Mais il faut les chercher. Il n’en reste pas moins que cette affaire est formidablement rentable pour l’industrie pharmaceutique qui prospère de façon éhontée.

23 octobre 2009

Lette ouverte à Mr. N. Sarkozy

Monsieur le Président,

Vous avez montré un dynamisme certain au début d’une crise financière ayant mis en péril de système bancaire mondial. Vous avez été un acteur essentiel du G20 où ont été prises des décisions concernant ce secteur. Pourtant, aujourd’hui, il faut bien constater que la cible a été manquée. En effet, alors que l’activité économique peine à trouver un début de redémarrage et où le chômage continue d’augmenter, nous assistons à une restauration de l’activité bancaire qui frise la provocation. Cela montre, de façon irréfragable, que l’activité financière des banques (en dehors de la gestion des dépôts et des prêts aux entreprises) est complètement déconnectée de l’activité économique réelle. On peut donc se poser légitimement la question de son utilité. Réduire ou encadrer les bonus des traders ou les émoluments des managers du secteur financier ne sert à rien pour empêcher qu’une crise analogue à celle que nous avons connue ne se reproduise de façon encore plus dramatique. En effet, le problème est ailleurs. Les banques se sont livrées à des activités spéculatives de plus en plus risquées et ont inventé la titrisation pour diluer le risque et le rendre invisible. Et lorsque l’on prend, de façon répétée, un risque devenu non mesurable, il est statistiquement démontrable que ce risque sera avéré un jour ou l’autre. C’est ce qui s’est produit et c’est ce qui est entrain de recommencer. Les banques proposent à leurs clients, à la place des produits toxiques telles les subprimes, des produits nouveaux nommés « structurés » qui sont tout aussi risqués et donc toxiques que les précédents. Ce qui vient de se passer encourage d’ailleurs les banques à se lancer dans une spéculation frénétique puisqu’elles sont assurées maintenant que le contribuable viendra les sauver en cas de crise ! Pourquoi se gêner lorsque les bénéfices sont privés et les pertes publiques. La rapidité avec laquelle les banques remboursent le prêt que les États leur ont consenti est le signe d’une volonté de se débarrasser de toute tutelle publique pour pouvoir recommencer leurs anciennes activités. Ce n’est donc pas les rémunérations qu’il faut encadrer (il suffit de les imposer) mais ce sont les activités spéculatives qu’il faut encadrer de façon drastique, voire interdire. Ne pas le faire est le signe que le pouvoir de l’État est de peu de poids devant le lobby financier.

21 octobre 2009

Il n’y a pas de dessein intelligent

Pendant près de 1800 ans, la pensée Aristotélicienne (384-322 Av.JC) s’est imposée au monde, malgré quelques intuitions fulgurantes mais vite oubliées comme celle d’Anaximandre (VIe Av.JC) et de l’infinitude de l’Univers ou d’Aristarque (310-230 Av.JC) et de l’héliocentrisme. Cette description d’un monde centré sur la Terre, c’est-à-dire sur l’Homme, s’est perpétuée jusqu’à Ptolémée (127-151) qui l’a doté du mécanisme sophistiqué des épicycles, lui donnant ainsi des lois qui faisaient de l’Homme le centre de l’Univers, autour duquel tout s’organise. Puis vint Copernic (1473-1543) qui, construisant une vision héliocentrique, repoussait l’homme à la périphérie d’un monde fini ayant le Soleil pour centre et principe organisateur. Puis le perfectionnement des outils d’observation permit à Galilée de comprendre que nous faisions partie d’un vaste ensemble appelé la Voie Lactée, repoussant ainsi le Soleil et son cortège de planètes, dont la Terre et l’Homme, dans la grande banlieue du monde. C’était porter injure à la création divine dont le grand dessein s’incarne dans l’Homme, centre et maître de l’Univers. L’Église ne pouvait que s’insurger contre une telle construction et força Galilée à se renier. Kepler (1571-1630) et Newton (1642-1727) donnent alors au monde ses lois qui envoient dans l’oubli les épicycles de Ptolémée. Puis, l’observation minutieuse du ciel, s’appuyant sur celles de Tycho Brahé (1546-1601), dévoile l’impensable : la plupart des étoiles n’en sont pas, mais sont, en fait, des organisations galactiques analogues à la Voie Lactée. Giordano Bruno en déduit un Univers infini qui renvoie définitivement aux oubliettes de l’histoire le modèle d’Aristote. L’homme se voit alors relégué à la périphérie d’une galaxie, près d’une étoile secondaire parmi des milliards d’étoiles, elle-même perdue au milieu d’une centaine de milliards d’autres galaxies. L’Univers est non seulement infini, mais il n’a pas de centre. Bien entendu, Giordano Bruno sera brûlé vif sur ordre d’une Église qui ne supporte pas que l’Homme soit devenu un « accident » perdu dans une immensité qui vit la loi des grands nombres et qui laisse penser que la vie n’est pas l’apanage de la seule Terre. Le cosmos est traversé, en permanence, de corps voyageurs dont certains, en grand nombre, ont bombardé la Terre, apportant avec eux les semences de la vie (la panspermie). Comment peut-on croire un seul instant que, seule, la Terre ait eu le privilège de cet ensemencement ? Il y a plus d’une centaine de milliards de galaxies, chacune contenant une centaine de milliards d’étoiles. De tels nombres donnent le vertige. La vie ne peut être qu’un phénomène banal du cosmos. Rien, plus rien, ne distingue la Terre des autres corps de l’Univers et, même si l’apparition de la vie est une suite invraisemblable d’évènements improbables, tout laisse à penser que d’autres planètes vivent, ou ont vécu, une histoire analogue. La Terre, et l’homme sur la Terre, n’ont rien d’exceptionnel et ne peuvent relever ni d’un destin choisi ni d’un « dessein intelligent ». L’Homme a émergé par hasard dans l’immensité indifférente de l’Univers.

17 octobre 2009

La première fois

Le temps est assassin,
Il emporte avec lui
Le rire des enfants
Et les Mistral gagnants
(Renaud)

C’est tout d’abord la première enfance, l’âge du premier cri, de la première dent, de la première bougie, du premier pas.
Puis vient l’enfance, l’âge de la première école, de la première fois qu’on quitte sa maman, de la première fois qu’on voit la mer.
Ensuite la prime adolescence est le temps des premiers émois amoureux, du premier vélo, des premiers devoirs à la maison.
Le temps difficile de l’adolescence est l’époque du premier baiser, du premier rapport amoureux, de la première « boum », du premier alcool, du premier chagrin d’amour.
L’âge adulte est celui du premier travail, du premier bulletin de salaire, de son premier logement, du premier engagement, du premier enfant.
L’âge mûr est celui du premier renoncement, du premier licenciement, de la première séparation.
Enfin, la vieillesse est l’âge où il n’y a plus de premier, c’est celui du dernier soupir.

11 octobre 2009

F.M.

La récente « affaire » Frédéric Mitterrand, aussi soudaine qu’éphémère, suscite, pour le moins, un certain nombre de questions. La liste qui suit n’est pas exhaustive, mais les contempteurs, prompts à la vindicte, auraient été bien inspirés de se les poser avant d’exprimer leur indignation.

• Tout d’abord, parmi tous ceux qui ont exprimé une indignation vraie ou feinte, combien ont lu le livre de Frédéric Mitterrand, « La mauvaise vie » ?
• Pourquoi faire ressurgir des faits qui ont eu lieu il y a près de 40 ans, mettant en cause des adultes prostitués (payés et consentants), et racontés dans un livre à succès publié il y a 4 ans ? Lorsque François Mitterrand était président de La République, tout le monde avait « oublié » que, quarante ans auparavant, il avait été décoré de la Francisque.
• Peut-on croire, un seul instant, à la sincérité de l’indignation du Front National ? Le livre ne contient aucune apologie du tourisme sexuel, bien au contraire, ni de la pédophilie qui n’est absolument pas le sujet du livre. Il ne s’agit, bien évidemment, que d’essayer de récupérer, parmi les électeurs de l’UMP, ceux d’entre eux qui ont quitté de F.N. lors des dernières élections. Près de la disparition, les managers du F.N. sont prêts à toutes les démagogies et les diffamations pour tenter de survivre.
• Il est plus difficile de répondre à la question de savoir quelle a pu être la motivation réelle des « quadras » du P.S. à enfourcher aussi promptement le cheval du F.N. ! Imprudence ou désir infrangible de se démarquer de la prudence des éléphants ?
• Condamne-t-on l’homosexualité d’une figure politique emblématique pour de basses raisons électorales ?
• Quelle différence y a-t-il entre payer les services d’un(e) prostitué(e) à Bangkok ou Rue Saint Denis à Paris ? Combien y a-t-il de parlementaires qui ont (ou qui feront) appel aux services d’une péripatéticienne ?
• Se laisser porter par l’intime conviction sans rechercher des preuves objectives a conduit aux désastres d’Outreau et de Bruay en Artois.

07 octobre 2009

Démocratie participative, une arnaque ?

La récente et soi-disant consultation populaire au sujet de La Poste a relancé l’idée de démocratie participative, sans que personne n’ait vraiment réfléchi à ce que recouvre ce concept. Les politiques qui le manipulent sans vergogne, ou bien n’ont pas réfléchi à ce qu’il veut vraiment dire et ce qu’il implique ou bien trompent hypocritement les citoyens. En effet, lorsqu’ils invoquent ce mode de gestion du pays, ils expliquent que les citoyens seront « consultés » pour toute prise de décision, plus ou moins importante. Mais une véritable démocratie participative impose, comme son nom l’indique, une participation des citoyens à l’élaboration de la décision et non pas uniquement à son approbation ou son rejet. Imagine-t-on alors le peuple impliqué dans l’élaboration d’un texte de loi ? Imagine-t-on l’ensemble des citoyens transformés en questeurs ? On atteint l’acmé du ridicule. Par quel mécanisme pourrait-on éviter l’enlisement, la cacophonie et l’incohérence ? Par quel miracle le citoyen ordinaire aurait-il la compétence pour participer utilement à cette élaboration ? Il n’y a qu’une solution praticable qui est la démocratie représentative ! Mais le référendum, dira-t-on, est un moyen simple de faire participer le peuple. Certes, mais la réponse attendue est alors une simple alternative entre oui ou non ce qui n’est pas un sommet de la participation, limitée alors à sa plus simple expression. On sait aussi que les citoyens ne répondent jamais à la question posée mais se servent du référendum pour exprimer leur désaccord sur autre chose. Enfin, il est très facile d’orienter la réponse à un référendum en choisissant la meilleure façon de poser la question. La dernière « votation » organisée sur l’avenir de La Poste en est un remarquable exemple.

05 octobre 2009

Vénalité !

Qu’y a-t-il de commun entre le référendum irlandais de cette semaine et l’Éducation Nationale Française ? A priori, rien. Pourtant, lorsque l’on regarde de plus près, on trouve entre ces deux éléments une même conception du monde des hommes. En effet, le référendum irlandais a donné une victoire indiscutable au OUI au traité de Lisbonne avec des résultats inverses de ceux qui avaient donné la victoire au NON il y a un an environ. À quoi est dû ce renversement ? Serait-ce que les Irlandais seraient brusquement devenus europhiles ? Trouveraient-ils, enfin, dans le projet européen, un avenir enthousiasmant ? La réalité est tout autre et beaucoup plus prosaïque. La crise économique qui vient de s’abattre sur le monde est la cause réelle de ce retournement. L’Irlande a pratiqué pendant des années un dumping fiscal éhonté en abaissant le taux d’imposition sur les sociétés de 50% à 12,5 % afin d’attirer sur son sol un maximum d’entreprises tentées par la délocalisation. Mais la mondialisation d’une économie malade a mis ces entreprises en grandes difficultés comme toutes les autres. Le dumping fiscal ne mets pas à l’abri de la récession mondiale. La conséquence immédiate est une chute spectaculaire de l’activité économique irlandaise qui recule de 12% entre 2008 et 2010, un recul du PIB de 7% en 2009 et une très importante augmentation du chômage. Atteints au portefeuille, les Irlandais découvrent alors les bienfaits d’une Europe à laquelle, non contents d’avoir obtenus des dérogations illégitimes aux règles communes, ils pourraient demander de les protéger des difficultés soudaines par un soutien financier salvateur. Après les europhiles, les europhobes et les eurosceptiques, voilà les europportunistes ! L’argent et la peur sont le seul moteur de ce revirement soudain.
Quel rapport avec l’Éducation Nationale Française, direz-vous ? Celle-ci vient de lancer une expérimentation qui laisse pantois. Dans certains établissements, minés par un absentéisme anarchique des élèves, il est mis en place un système qui vise à récompenser les élèves les plus assidus par un mécanisme pécuniaire. Une classe qui verrait son taux d’absentéisme diminuer de façon appréciable se verrait affectée une somme d’argent destinée à financer une récompense commune à toute la classe. L’argent devient ainsi le moteur de la motivation des élèves. Jusqu’à présent, on pouvait croire que l’envie des élèves à suivre leurs cours se nourrissait de la capacité de leurs professeurs à les intéresser, voire à les passionner ! On pouvait croire que la motivation désintéressée des professeurs trouvait ses racines dans la passion de la transmission du savoir ! Naïfs que nous étions ! L’argent est le seul nerf de la guerre ! Personne n’oserait mettre en cause la pédagogie du professeur et sa capacité à passionner ses élèves. Le plus navrant, dans cette histoire, est que cette carotte pécuniaire risque d’être efficace.
S’invertir dans un projet d’avenir, l’Europe pour les Irlandais et la vie pour les élèves, devient secondaire et, seul, à l’image des traders qui ont plongé le monde dans la débâcle, le bénéfice financier immédiat a de l’importance. Vénalité, quand tu nous tiens !!

24 septembre 2009

Le mirage de la voiture électrique

Au salon de Francfort, les constructeurs d’automobiles jouent à celui qui fera l’annonce la plus fracassante sur la réalité de la voiture électrique, solution évidente d’avenir selon eux. On peut tout d’abord se demander pourquoi il a été nécessaire d’attendre cette crise économique pour que les constructeurs s’intéressent enfin à une solution alternative au moteur thermique à essence ou au diesel. D’autre part, il est à craindre qu’il ne s’agisse là que d’une posture destinée à rassurer les gouvernements qui ont massivement investi dans cette industrie pour éviter des faillites retentissantes. Peut-on réellement croire que la solution de la voiture électrique à pile lithium-ion soit une alternative crédible ? Il se pose, en effet, un certain nombre de questions. Tout d’abord, l’autonomie qui atteint péniblement 200 kilomètres environ (et ce n’est qu’un effet d’annonce des constructeurs) confine l’utilisation de cette voiture électrique à une utilisation urbaine ou à petits déplacements. C’est-à-dire qu’il s’agit, à l’évidence, d’une seconde voiture pour un ménage ayant des envies de déplacements plus importants (déplacements professionnels, vacances, etc …). Or, ceux qui ont la possibilité d’acquérir plus d’un véhicule font partie de ce que l’on appelle les privilégiés. Cette solution est donc discriminatoire puisqu’elle va pénaliser, par la taxe carbone, les ménages qui seront dans l’obligation de conserver une voiture à plus grande autonomie. Jusqu’ici, les performances médiocres confinent la voiture électrique dans des dimensions qui ne permettent pas son utilisation par plus de 4 personnes. Les familles avec 3 ou 4 enfants ne trouveront dans ce véhicule qu’une seconde voiture. Discrimination encore par l’argent. De plus, si le temps de rechargement de la pile n’excédait pas le temps d’un plein d’essence dans n’importe quelle station-service, il serait possible d’envisager de longs parcours avec ce véhicule à pile. Hélas, les temps de rechargement partiel les plus courts (toujours un effet d’annonce) sont de l’ordre d’une heure. Qui peut envisager un voyage demandant un arrêt d’une heure tous les 200 kilomètres, qui accepterait de mettre 9 heures au lieu de 5 pour se déplacer de 500 kilomètres ? Ce n’est pas sérieux. Pour recharger complètement la pile, le temps nécessaire atteint alors 6 à 8 heures. Ce rechargement doit donc se faire à domicile. Pour tous ceux qui habitent dans un immeuble dont le parking souterrain abrite leur voiture, il n’y a pas de prise électrique, protégée d’une utilisation pirate par un usurpateur indélicat, au droit de chaque emplacement. Il n’y a donc que dans les garages particuliers de pavillons que ce rechargement peut être envisagé dans des conditions acceptables. Il y a donc, là aussi, une discrimination. Tous les ménages habitant en immeuble collectif et n’ayant pas les moyens d’avoir une seconde voiture sont exclus de cet avenir radieux … et ils sont nombreux ! Enfin, les constructeurs présentent leur véhicule comme n’émettant aucun gaz à effet de serre mais omettent de parler des processus de fabrication des piles, consommateurs d’énergie dont la provenance n’est pas exempte de questions. De plus, cette solution à pile lithium-ion remplace une ressource fossile non renouvelable (le pétrole) par une autre (le lithium) tout aussi fossile et non renouvelable. Les gisements exploitables de lithium sont très peu nombreux et sont essentiellement localisés en Bolivie et au Chili. À quand le remplacement de l’OPEP par l’OPEL (Organisation des Pays Exportateurs de Lithium) ? À l’évidence, la voiture électrique à pile classique n’est pas une solution à long terme. D’autres recherches doivent impérativement être menées, notamment sur la pile à hydrogène dont le combustible principal peut s’obtenir à partir de l’eau qui est une ressource inépuisable. L’avenir automobile n’est pas encore radieux, n’en déplaise aux constructeurs d’automobiles.

17 septembre 2009

Suicides et entreprises

Depuis plusieurs années, les entreprises (surtout les grandes) modifient en permanence leur organisation pour s’adapter à la mondialisation et à la financiarisation de l’économie. La mondialisation les incite à augmenter en permanence leur productivité face à des concurrents dangereux ; la financiarisation les oblige à réduire drastiquement leurs coûts pour améliorer leurs profits pour le plus grand bénéfice des actionnaires. Ces contraintes ont une conséquence directe : la mise sous pression de plus en plus forte du salarié. Le stress et l’angoisse sont le bien commun de ces entreprises. Le salarié est, en permanence, poussé à la performance par tous les moyens dont certains relèvent de la torture morale afin d’obtenir le départ des moins performants. Les moyens sont variés. Mettre le salarié en demeure d’atteindre des objectifs contradictoires en est un. Dévaloriser le salarié sous prétexte de réorganisation en est un autre. Détruire les temps et les espaces collectifs pour isoler le salarié et le fragiliser est encore un de ces moyens. La suppression des collectifs de travail aboutit à l’individualisation des objectifs, un sentiment obsidional et remplace la compétition externe par une compétition interne tout aussi sauvage. Le résultat en est que la chasse aux temps « morts » se paie par des salariés « suicidés ». Les décisions à très court terme remplacent la réflexion à moyen terme, sacrifiant ainsi la préservation de l’employabilité du salarié sur l’autel de la rentabilité immédiate et de son arme préférée : le licenciement ou la démission imposée. Comment s’étonner alors des 23 suicides en 18 mois dans une entreprise qui compte dans ses effectifs des employés au statut de fonctionnaire, inaptes à supporter de telles contraintes inconnues dans le secteur public ? Par contre, on peut s’étonner du silence assourdissant du Medef sur ce sujet … Pourquoi, également, un tel bruit médiatique pour France Télécom et un tel silence pour les 20 suicides annuels au sein du ministère de l'Equipement ?

13 septembre 2009

Vox Internet, vox Dei

Qu’est-ce qu’une conviction ? La définition du dictionnaire est : certitude raisonnée. C’est-à-dire une certitude qui se construit sur un raisonnement, nourri par la recherche de l’information. Mon expérience personnelle est que, pour se construire une conviction réellement argumentée, il faut lire énormément. La recherche de l’information, sa lecture attentive, une réflexion approfondie et parfois longue, sont indispensables à la formulation d’un avis quelque peu fondé. Aujourd’hui, la recherche d’une information utilise souvent, et –hélas- parfois exclusivement, les pages Web d’Internet. Pour beaucoup d’adicts d’Internet, ce que l’on trouve sur ce réseau a plus de valeur et de crédibilité que tout ce que l’on peut obtenir d’un quelconque expert ou par la lecture attentive de livres ou de journaux : il vaut mieux, par exemple, chercher sur Internet des sites dits médicaux plutôt que de consulter son médecin ; il suffit d’interroger Wikipédia plutôt que de lire des livres spécialisés. Les blogs font flores. Leur lecture est instructive. Ils sont généralement accompagnés de commentaires d’une indigence étonnante. Mal formulés, mal écrits, faux, mensongers, grossiers, vulgaires, insultants, la plupart de ces commentaires sont révélateurs du danger que représente la « vox populi ». Il n’y a rien de plus dangereux que l’opinion de la foule, car celle qui s’exprime est souvent la plus extrémiste. C’est sûrement ce que l’on va me reprocher à la lecture de cet article, à ceci près que je ne suis pas majoritaire dans l’expression de ce point de vue. Dire que l’expression de milliers d’internautes vaut bien plus que l’avis d’un seul expert est un terrible contresens. Si F. Mitterrand s’était aligné sur le souhait populaire de l’époque, jamais il n’aurait imposé la suppression de la peine de mort. N’oublions jamais ce fait. C’est en ignorant la « vox populi » et en forgeant sa conviction personnelle que F. Mitterrand a fait faire à la société française une évolution majeure. S’en remettre uniquement à ce que l’on trouve sur le Web au détriment d’une réflexion personnelle et d’un travail singulier est un terrible appauvrissement intellectuel. Il y a, chez les adicts d’Internet, un certain intégrisme consistant à exclure toutes autres voies d’information, ou du moins à les considérer comme obsolètes. Cette attitude comporte de grands dangers. Internet fournit le meilleur comme le pire et il est absolument nécessaire de garder un esprit critique qui s’alimente à d’autres sources d’information. Pour preuve, voilà ce que l’on peut lire sur le portail de la secte Scientologie : l’homme est immortel, il vit plusieurs vies, ses capacités sont illimitées, l’homme est foncièrement bon. Uniquement des contrevérités et des énormités.

27 août 2009

Les banques et la morale

Décidément, le monde de la finance ignore la morale la plus élémentaire ! Il y a un an à peine, les banques françaises recevaient de l’État, c’est-à-dire en partie du contribuable, 25 milliards sous forme d’aide directe ou de prêts aux conditions particulièrement intéressantes qui feraient rêver tout citoyen ordinaire. Mais, voilà : les financiers ne sont pas des citoyens ordinaires. En effet, ils ne connaissent pas le respect de la parole donnée. Ils n’ont pas respecté l’engagement d’augmenter de 3 à 4 % le volume de crédits accordés aux entreprises, aux PME en particulier, en contrepartie de l’aide considérable qu’elles ont obtenue de l’État. Les États, au premier chef les États-Unis et la France, ont exhorté les dirigeants des organismes financiers à la modération dans les modes et l’ampleur des rémunérations. Avec un cynisme écœurant, ces mêmes dirigeants ont repris leurs pratiques condamnables en se moquant ouvertement de l’opinion publique. La BNP prévoit un milliard de bonus en 2009 pour ses traders. Prévoir de telles sommes veut dire qu’elle récompense cyniquement des pratiques boursières dangeureuses, celles-là même qui ont provoqué la crise sans précédent que nous connaissons. Les 9 plus grandes banques américaines ont reçu 175 milliards de $ pour éviter leur effondrement, ce qui ne les empêche pas de verser, en 2008, 33 milliards de $ alors que, dans le même temps, elles ont perdu 100 milliards de $ dans la spéculation de produits financiers toxiques (Meryl Lynch a perdu 28 milliards de $ à elle seule !). L’activité financière s’est entièrement mondialisée et sait bien que, pour la réguler, il faudrait qu’un consensus international s’instaure pour empêcher ses pratiques condamnables, ce qui est totalement exclu compte tenu des égoïsmes nationaux et des courtes vues de la plupart des chefs d’État. En fin de compte, les activités financières constituent, pour une grande part, une activité parallèle nocive qui n’a rien à envier aux activités frauduleuses et criminelles des trafics illicites divers (drogue, armes, médicaments, organes, contrefaçon, etc…). Malgré le fait que la loi n’a pu empêcher ces différents trafics, cela ne devrait pas interdire à ceux qui légifèrent d’interdire certains produits financiers et toute spéculation à court-terme. Le trader qui spécule sur la tonne de blé en l’achetant à 9 heures pour la revendre à 12 heures n’a pas enrichi d’un centime l’économie réelle. La tonne de blé pèse toujours mille kilos et elle n’a pas bougé de son silo. De plus, ce petit jeu pervers perturbe le fonctionnement du marché, basé sur une loi de l’offre et de la demande entre de véritables vendeurs et de réels acheteurs. Le trader n’est ni l’un ni l’autre. Il a fallu l’intervention personnelle du Président de la République pour que les banquiers français acceptent de limiter le montant des bonus à verser aux traders. On croit rêver ! Il faut que les plus hautes instances du pays se fassent entendre pour que les patrons des banques consentent à réviser à la baisse leurs extravagances ! Cela montre bien que la simple morale est une valeur obsolète dans le monde financier. S’il faut que l’État intervienne, qu’il le fasse en prenant des décisions aussi contraignantes que nécessaires pour les rendre efficaces. Limiter les rémunérations n’est pas suffisant. Il faut interdire certaines pratiques boursières. On peut toujours rêver ! C’est tout ce qui reste au pauvre contribuable !

21 août 2009

Il est temps

Je reviens sur les réflexions sur le temps que j’ai développées le 21 Octobre 2008. Nous vivons apparemment au sein d’un monde à quatre dimensions (merci Mr. Einstein !) qu’on appelle l’espace-temps. Ce concept décrit le monde comme un espace construit à partir de trois coordonnées d’espace et d’une coordonnée particulière que l’on appelle le temps. Nous percevons parfaitement (et nous comprenons) l’existence des coordonnées d’espace à travers nos mouvements et déplacements. Nous disposons librement de ces trois dimensions ; elles nous appartiennent en quelque sorte. Que se passerait-il si une de ces trois coordonnées venait à disparaître ? Notre monde à trois dimensions (dont nous-même) deviendrait un monde plat sur lequel nous serions condamnés à ramper, comme une bactérie sur un « plan » de table. Supprimons encore une dimension. Le monde se réduit alors à un « fil » sur lequel nous ne sommes tristement plus capables que de faire des allers et retours monotones. Ces situations sont absurdes, mais nous parvenons facilement à les conceptualiser et à les imaginer. Mais qu’en est-il du temps ? Tout d’abord, le temps ne nous appartient pas. Nous ne pouvons pas user librement de cette coordonnée, contrairement aux coordonnées spatiales. Ensuite, que se passerait-t-il si le temps venait à disparaître ? Nous irions alors vers l’Apocalypse ! En effet, tout mouvement n’existe que si le temps existe. C’est ce que nous démontrent les lois de la Nature et de la Relativité Générale (encore merci Albert !). Donc, si le temps venait à disparaître, le monde s’immobiliserait à tout jamais. Plus encore, tout processus, quel qu’il soit, ne se déroule que dans le temps puisqu’il n’est qu’une succession d’évènements. Donc, non seulement tout s’immobilise, mais tout processus s’arrête. Or, la conscience ne vient à l’homme que grâce aux processus physico-chimiques existant dans notre cerveau. Ainsi la disparition du temps entraîne celle de la conscience. Nous n’aurions aucune conscience de l’Apocalypse. La vie n’existerait tout simplement plus puisque tout processus vital s’arrêterait. Cela veut-il dire que le monde disparaîtrait ? Un monde sans vie ni conscience peut-il exister ? Un monde de matière figée ? Il est très difficile de conceptualiser ce monde, tellement le temps imprègne notre vie. Ce monde à quatre dimensions est né au cours d’un phénomène singulier que l’on appelle, à tort, le big-bang. A tort, car il n’y a jamais eu de « bang ». A tort également, car l’Univers est né avant le big-bang. Quelques milliardièmes de milliardièmes de milliardièmes de seconde auparavant (10-35 seconde) certes, mais avant quand même. Au point « zéro », rien n’existait. Ni l’espace ni le temps. Or, il a bien fallu qu’un processus, qui nous échappe, se déroule depuis ce point « zéro » jusqu’au moment du big-bang, c’est-à-dire débute, alors que le temps n’existait pas. Il est donc nécessaire que le temps ait été « créé » à ce moment initial fondamental ou qu’une physique inconnue y déroule ses lois. Il y a là un premier mystère d’une insondable profondeur. En même temps que le temps (!), a été créée une « bulle » d’espace en expansion inflationnaire. Si nous arrivons à conceptualiser cette bulle, il est beaucoup plus difficile de répondre à la question : dans quoi cette bulle était-elle en expansion ? La réponse est : dans rien ! C’est un second mystère tout aussi insondable que celui ci-dessus. Enfin (last but not the least !), pourquoi ce point zéro ? Pourquoi quelque chose plutôt que rien (Leibniz) ? C’est une question à jamais sans réponse car les lois de la Nature n’ont plus lieu dans les conditions physiques de ce point zéro et sont donc incapables d’apporter la moindre explication. Nous ne saurons jamais pourquoi nous sommes là.

10 août 2009

Une République dictatoriale de plus

Comment se nomme un régime qui tue ses opposants dans le secret de ses prisons, qui matraque et assassine les manifestants, qui recherche dans un soi-disant complot international les causes de ses difficultés, qui extorquent des aveux imposés dans des parodies de procès staliniens et sans témoins à tous ceux qui osent protester, qui truque massivement de fausses élections affublées d’un faux-nez démocratique, qui muselle la presse et la critique et qui use et abuse de l’intoxication ? La réponse est simple : une dictature. Le régime iranien qui se présente comme une fausse République islamique est une vraie dictature. C’est un régime qui n’a rien à envier à celui des pires régimes de l’Histoire et que la communauté internationale tout entière devrait condamner violemment. Le chantage qu’exerce l’Iran et son dictateur sur le détroit d’Ormuz n’est qu’un mirage. En effet, l’Iran importe la plus grosse part de son pétrole car ce pays ne possède pas des capacités de raffinage suffisantes pour sa propre consommation. Il ne peut donc durablement entraver l’approvisionnement des pays occidentaux sans se mettre lui-même en péril. En effet, devant un blocage du détroit d’Ormuz, les pays occidentaux cesseraient immédiatement d’importer en Iran le pétrole raffiné dont ce pays a besoin. Ahmadinejad est un dictateur dans toute l’acception du terme et aucun pays civilisé ne devrait avoir le moindre contact avec lui. Son pouvoir politique ne tient que par la terreur, le mensonge et le meurtre. On ne peut lui serrer la main sans se souiller.Plaignons le peuple iranien d'être aux mains sales d'un tel régime.

24 juillet 2009

Qui doit payer la taxe Carbone ?

Le réchauffement et les dérèglements climatiques sont dus, pour partie, au dioxyde de carbone émis par les activités humaines. Pour essayer de limiter (un peu) les effets de ce réchauffement, le gouvernement français nous concocte une machine fiscale dont l’objet est de taxer l’utilisation des produits émetteurs de ce gaz nocif. C’est-à-dire que le consommateur va payer la lutte contre le réchauffement climatique. Est-ce raisonnable ? Ce n’est pas le paiement d’un impôt supplémentaire qui va réduire l’émission du gaz. L’idée est que cette taxe devrait dissuader le consommateur d’utiliser des produits émetteurs de CO2. Mais encore faudrait-il que le consommateur ait la possibilité d’utiliser des produits alternatifs. Or, pour ne prendre qu’un seul exemple, existe-t-il une alternative réelle à l’utilisation du moteur à explosion ? La voiture électrique ou à l’hydrogène est encore dans les cartons et les expériences existantes n’ont toujours pas les caractéristiques nécessaires pour proposer une alternative crédible. Ainsi, le consommateur va payer le fait que les constructeurs d’automobiles n’ont pas voulu développer à temps une alternative viable à la voiture (et au camion) à essence ou au gasoil. Non seulement, le consommateur paie déjà un impôt carbone au moment de l’achat de son véhicule, mais il va devoir payer en plus son utilisation journalière sans pouvoir faire un choix radicalement différent. Il y a là une profonde injustice qui va sérieusement pénaliser ceux qui n’ont d’autre choix que d’utiliser leur voiture ou leur tracteur pour travailler et vivre tout simplement. Les vrais fautifs sont ceux qui fabriquent ces produits émetteurs de CO2 et non pas ceux qui les utilisent, faute d’alternative. Cet impôt carbone devrait donc être entièrement à la charge de l’industrie. Mais, la crise étant là pour longtemps, taxer l’industrie française risque de la mettre encore plus en difficulté et d’aggraver le chômage. De plus, il semblerait kafkaïen d’avoir aidé l’industrie automobile par des prêts massifs pour reprendre cette aide par une taxe supplémentaire. Il y a donc là une aporie apparente. Le gouvernement a donc choisi la voie la plus facile, celle de faire payer un peu plus le contribuable. La vraie voie consisterait à trouver des règles fiscales obligeant les constructeurs automobiles à proposer très rapidement une alternative réelle au moteur à énergie fossile, aux industriels de capter leurs émissions de carbone. Certes, cela peut demander une dizaine d’années avant de réussir, mais ce délai est-il déraisonnable devant l’évolution du climat ? Est-ce que, dans dix ans, le climat sera très différent de ce qu’il est aujourd’hui ?

18 juillet 2009

Le Bien et le Mal

Partons d’une interrogation : Les nombreuses catastrophes qui inondent ce monde sont, à n’en pas douter, l’œuvre de la bêtise des hommes. Pourquoi Dieu, s’il existe, fait-il supporter aux hommes – qu’il est soi-disant venu libérer du mal – autant de maux et de souffrances ? En d’autres termes, Dieu est-il étranger et indifférent à ces souffrances ou en est-il la source ? Deux réponses à cette question :1 - L’Apocalypse (les hommes sont la cause des maux qui les accablent)

C’est un texte de Jean l’Evangéliste de Patmos, disciple de Jean l’Ancien ou le Précurseur ou le Baptiste, dernier livre du Nouveau Testament. Apocalypse (Apo = loin et Calypso = le voile) signifie le voile qui cache l’avenir, les choses cachées, le futur avènement de Dieu qui revient parmi les hommes pour chasser définitivement les forces du mal. Dieu a créé un monde que les hommes ont perverti. Le mal du monde des hommes est leur œuvre, Dieu n’y est pour rien. Dans l’avenir (proche), Dieu reviendra pour chasser définitivement le mal.
L’Apocalypse est l’annonce de la fin imminente des temps. C’est le récit du retour prochain de Dieu qui vient combattre et abattre les symboles du mal en déclanchant des fléaux puis en vainquant « la Bête de l’abîme, la Bête de la Terre et le Dragon ». A l’issue du combat, descendra sur terre la « nouvelle Jérusalem » et Dieu habitera désormais parmi les hommes.
L’Apocalypse est ainsi une vision temporelle de l’avenir de l’homme. C’est une vision « horizontale » qui « regarde » au-devant, vers le futur.

2 - La Gnose (Le Dieu de l’Ancien Testament est la source des maux)

La Gnose désigne une « connaissance » salvatrice destinée aux initiés leur donnant la certitude du salut. C’est la connaissance des mystères du monde divin et de l’âme révélant aux initiés privilégiés les secrets de leur origine et les moyens de la retrouver. Elle explique les raisons de la présence de l’homme sur Terre (la génération) alors qu’il est d’un monde transcendant où il doit retourner (la régénération). Comme le croient les adeptes du marcionisme, cette connaissance précise que le monde est mauvais parce qu’il est une création démoniaque du Dieu de l’Ancien Testament. Le Dieu transcendant et bon, le Dieu Suprême, n’a rien à voir avec ce monde et est la source du monde spirituel (idée reprise par certaines tendances du catharisme). C’est la collaboration entre la grâce divine et l’esprit humain qui permet la création de l’âme et permet d’avoir la certitude du salut. Dieu est au-dessus de l’âme humaine qui cherche à l’atteindre. Jésus-Christ a été envoyé par Dieu pour délivrer les âmes des élus, c’est-à-dire de ceux qui « savent ». Cette connaissance assure le salut. La Gnose est une vision dans l’espace, en ce sens qu’elle regarde vers Dieu, c’est-à-dire vers « le haut ». Les âmes des hommes possédant « la connaissance » sont d’essence spirituelle et émanent du Dieu Suprême qui envoie le Christ pour délivrer ces âmes en leur donnant la connaissance de la géographie céleste et des mots de passe indispensables au franchissement des frontières entre le monde sensible et celui du Dieu Suprême. Dans ce voyage, l’âme remonte vers l’origine en s’échappant du monde d’ici-bas où elle est tombée. C’est une vision verticale. Elle ressemble à la doctrine du manichéisme (Mani – 14/4/216) qui développe une gnose élargie et grandiose, fondée sur le Bien et le Mal.
Les gnostiques puisent cette connaissance dans les traditions confiées en secret par le Christ aux Apôtres (Jean et Jacques – Le Livre secret de Jean), c’est-à-dire « ce qui est, ce qui était, ce qui sera », qui les transmirent d’initiés en initiés jusqu’aux gnostiques d’aujourd’hui.

12 juillet 2009

Chinois et nazis, même combat

Les chinois se sont comportés, et se comportent aujourd’hui, avec les Ouïgoures du Turkestan oriental comme les nazis avec les juifs : annexion, exactions, tortures, exécutions sommaires, privations de droits, expropriations, camps de concentration, humiliations, procès truqués, etc …, etc …Le monde a regardé et regarde encore ces crimes contre l’humanité sans réaction, au nom de la « real-politique », prêt à fermer les yeux et payer le prix de l’hypocrisie pour quelques airbus ou quelques centrales nucléaires.
Partout où le communisme sévit, les pires exactions s’exercent contre les minorités. Nous nous sommes émus lors des derniers évènements tibétains uniquement parce que le Dalaï-Lama a su être le porteur habile de la cause de son peuple. Il n’en est pas de même pour les Ouïgoures. Leur civilisation est en voie de disparition. Pendant ce temps, nous fermons les yeux et essayons de dormir tranquilles.

10 juillet 2009

Peut-on justifier la prescription ?

Depuis plus de 4000 ans, l’homme s’est efforcé de remplacer la vengeance par la justice. Le code d’Ur-Nammu date de 2100 ans avant JC. La nécessité de la vengeance est un sentiment tapi au plus profond du cerveau reptilien de l’homme, là où se situent les centres de décisions de fabrications hormonales, qui relève ainsi du réflexe. Et parce que le réflexe peut conduire à des actes disproportionnés avec ceux qui l’ont provoqué, il est devenu nécessaire de codifier la vengeance. Cette codification s’appelle la Justice. Longtemps arbitraire et relevant du pouvoir d’un seul homme, que ce soit l’Empereur de Rome ou le Roi de France, la Justice d’aujourd’hui nous vient du 1er Empire. Napoléon 1er est à l’origine d’importantes et nombreuses créations institutionnelles. Il a, en effet, créé les organismes nécessaires au fonctionnement d’un État centralisé : préfectures, municipalités, Conseil d’État, corps législatif et Sénat, tribunaux hiérarchisés… ainsi que l’ensemble des textes fondamentaux permettant leur fonctionnement, en particulier le Code Civil et le Code Pénal. Aujourd’hui, le Garde des Sceaux est un ministre du gouvernement qui veille au bon fonctionnement et à la gestion des tribunaux. Il propose les réformes de la Justice pour l’adapter aux évolutions de la société, mais n’intervient pas dans les décisions de justice. Bien que sophistiquée, la Justice reste une légalisation de la vengeance. Cependant, quand un certain temps s’est écoulé depuis la condamnation sans que le ministère public ait pu faire exécuter la peine, une dispense définitive de la subir se produit en faveur du condamné. Les arguments ayant conduit à cette disposition sont essentiellement les suivants :
1° Lorsqu’un certain temps s’est écoulé depuis la condamnation, sans le que le ministère public ait fait exécuter la peine, le souvenir de l’infraction s’est éteint. L’opinion publique ne réclame plus satisfaction.
2° Une sanction trop éloignée de la faute serait peu conforme aux exigences de la justice. Le condamné, pour se soustraire au châtiment, a dû mener une vie cachée faite de privations et d’angoisses, qui constitue, par elle-même, une expiation. Lui infliger, plus tard, une peine serait équivalent à l’application d’une double peine.
3° La société encourage la bonne conduite du condamné en lui offrant la perspective de l’impunité si, pendant un temps suffisamment long, il s’abstient d’attirer l’attention publique sur sa personne, ce qui inclue évidemment la non-récidive.
Ces arguments restent bien fragiles et sont difficilement admis par les victimes. Le premier point est manifestement faux en ce qui concerne la victime qui demande réparation. L’expérience montre que le deuxième point est souvent faux. Les criminels nazis ont mené des vies faciles, parfois luxueuses, en Amérique du Sud. Quant au troisième point, il est parfaitement spécieux. Encore une fois, les criminels nazis sont restés cachés et silencieux dans les pays qui les ont acceptés. Certes, les crimes contre l’humanité ne bénéficient pas de la prescription, mais ce qui s’est produit pour ces criminels peut se produire (et se produit) pour des criminels plus ordinaires. La mère ou le père dont l’enfant a disparu parce qu’assassiné ou enlevé, ne fait pas de différence entre le criminel responsable de cette disparition et un coupable de crime contre l’humanité. C’est pourquoi la prescription d’une peine est toujours ressentie comme une injustice, comme une vengeance inassouvie. La durée de la prescription est de 20 ans en matière criminelle. À l’occasion de dramatiques accidents, les psychologues font toujours référence à la nécessité pour les victimes de « faire leur deuil », c’est-à-dire d’accepter finalement la disparition d’un être cher. En conséquence, il est certain que l’exécution de la condamnation par le criminel est un élément essentiel de cette acceptation. Ainsi, lorsqu’au bout de 20 ans d’attente dans la souffrance, la prescription plonge la victime dans la déréliction en la privant de cette acceptation, c’est-à-dire de la recouvrance d’une certaine paix intérieure, elle est nécessairement ressentie comme une monstrueuse injustice et les arguments justificatifs évoqués ci-dessus paraissent dérisoires, voire attentatoires à la morale tant il est difficile de renoncer à une vengeance légitime.

04 juillet 2009

Jade Goody, vous connaissez ?

Jade Goody, vous connaissez ? C’est une création et une créature de la télé-réalité anglosaxone et qui est décédée le 22 Mars en direct sur le petit écran. La télévision, toujours à la recherche du sordide, parce que c’est finalement le Graal du public, a accepté de filmer pour un million d’Euros la mort de cette fille atteinte d’un cancer foudroyant de l’utérus dont elle a appris l’existence en direct durant une émission de télévision et qui l’a emportée en un mois. Pour cette somme, destinée à faire vivre ses enfants, elle a autorisé la télévision anglaise à la filmer vingt-quatre heures sur vingt-quatre jusqu’à son décès. On atteint là le summum de l’ignoble dans lequel a sombré la société occidentale. Tout se monnaye, tout peut être « marchandiser », y compris la mort. Devant un tel scandale, ce n’est pas tellement cette malheureuse qui est à condamner, mais une société qui a accepté cette sinistre mise en scène et n’a pas permis à cette femme de trouver un autre moyen d’assurer la vie de ses enfants. Les médias ne se contentent pas de courir derrière les fantasmes de leurs clients, mais ils façonnent pernicieusement les esprits en supprimant, peu à peu, toute retenue et en faisant du voyeurisme le parangon du spectacle. Il faut bien dire que le terrain est favorable : qui n’a vu des foules de curieux vicieux s’arrêter sur les routes uniquement pour regarder un accident ? Comment expliquer autrement la longévité du scandale télévisuel que constituent les émissions de Jean-Claude Delarue donnant à voir la misère humaine dans ce qu’elle a de plus sordide ? Peut-être la société actuelle a-t-elle tellement peur de la mort qu’elle recherche un exorcisme dans le spectacle de ceux qui meurent ? À côté de l’horrible mise en scène de la mort en direct, les violences des séries américaines ne sont que des bluettes !

03 juillet 2009

L’impasse mortelle

En panne de convictions, le Parti Socialiste entonne, une fois de plus, le couplet du projet. Rien n’est plus urgent que de construire un projet, là est l’unique voie du salut ! Charles De Gaulle pourrait s’esclaffer : « On peut toujour sauter sur sa chaise comme un cabri en disant le projet, le projet, le projet, cela ne sert à rien et cela ne mène à rien ! ». Le PS est très exactement dans cette situation. Mais le problème profond est qu’il n’a aucune idée de ce que pourrait bien être ce fameux projet. Il est tellement en panne d’idées que l’on voit même quelque personnalité socialiste évoquer, sans riere, des « primaires du projet » ! Faute d’idées, il faut aller chercher celles des autres. Cela rappelle fâcheusement la « démocratie participative » d’un certain désir d’avenir. En fait de désir d’avenir, il s’agit surtout du désir irréfragable des ambitions personnelles d’une pléthore de candidats à la candidature ! En suivant obstinément ce chemin, le PS s’engage immanquablement dans une impasse. Hélas !
L’adhésion d’un peuple, ou de la majorité de celui-ci, ne peut se faire qu’autour d’un homme imprégné de convictions personnelles qui ne varient pas au gré des évènements et qui ne relèvent pas simplement de slogans accrocheurs, et incarnant sa vision de la société. Mais ceci suppose que cette vision soit le fruit d’une profonde et longue réflexion et d’un travail totalement personnel qui cherchent leurs racines non seulement dans l’histoire mais aussi dans le parcours personnel. Il ne peut, en aucun cas, s’agir d’une vision collective construite en raboutant des idées éparses comme les pièces d’un puzzle, en espérant obtenir par miracle une image cohérente et significative. Il en a été ainsi pour tous les présidents de la Vème République, y compris pour le Président actuel. Le Parti n’est qu’une « machine de guerre » électorale au service du candidat, il ne peut en aucun cas être le maître à penser de celui-là. Faute d’identifier un tel homme en son sein, qui s’imposerait comme une évidence, les ambitions personnelles se déchaînent et se combattent dans une guerre mortifère entraînant tout le Parti sur un chemin sans issue. Le projet, posé comme un préalable, n’est en fait qu’un alibi pour étouffer l’émergence d’un vrai leader.