21 janvier 2014

Théorie du complot

La théorie du complot n’est pas une nouveauté. Elle existe au moins depuis le XVIIe siècle au sein de la Couronne Britannique. Un siècle plus tard, la Révolution française, d’après l’Abbé Barruel qui lance la rumeur, n’était que le fruit d’une conspiration antichrétienne. Les protocoles de Sion, apparus au début du XXe siècle, l’homme sur la Lune, les trainées de condensation des moteurs des avions à réaction, l’extraterrestre de Roswell sont autant de sujets qui ont donné lieu à des rumeurs de complots. Plus près de nous, le drame terroriste du 11 Novembre 2001 a également suscité l’idée qu’il s’agissait d’un complot. Dès 2002, Thierry Meyssan a publié « L’Effroyable Imposture », suivi par d’autres auteurs, pour qui les attentats auraient servi de prétexte à l’administration Bush pour modifier la politique intérieure et extérieure des USA et pour faire accepter aux Américains la guerre en Irak et en Afghanistan. Certains, aujourd’hui, diffuse l’idée que les hommes politiques français sont le jouet d’une société secrète appelée « Le Siècle » qui a son homologue aux USA, « La French American Foundation ». Le dernier avatar du complot universel est personnalisé par monsieur Dieudonné M’Bala M’Bala qui instille peu à peu l’idée, qui n’est pas neuve, que les juifs se sont organisés pour diriger le monde. Si l’on cherche à classifier ces théories, on peut en distinguer deux types : les théories racistes et les théories de prise de pouvoir. Les premières tentent d’accréditer l’idée que l’Etat officiel est au service de minorités qui cherchent à prendre le contrôle de la nation blanche et généralement chrétienne. Les secondes cherchent à faire croire que de riches et puissantes organisations internationales, secrètes ou non, tentent d’imposer un nouvel ordre mondial. Le danger actuel de ces théories du complot est leur diffusion immédiate sur Internet qui agrandit considérablement le nombre des sectateurs de celles-ci. Il est plus facile de diffuser une fausse information que d’en arrêter les effets, ce qui explique que ces théories perdurent très longtemps après leur apparition. Il en est de même pour les lanceurs d’alertes. Le savoir est aujourd’hui parcellisé à cause du développement scientifique dont la complexité grandissante empêche de maitriser la totalité des savoirs. Cette parcellisation a pour conséquence immédiate que la véracité objective d’une alerte est de plus en plus douteuse. C’est le cas actuellement des soi-disant effets des antennes de téléphones portables. Conscient de la difficulté d’être complètement objectifs, les lanceurs d’alerte font, de plus en plus souvent, appel au principe de précaution qui n’est que l’aveu d’une connaissance très incomplète du problème. C’est ainsi que l’on fait, de plus en plus, appel à ce principe (nucléaire, ondes radio, OGM, nanotechnologies, cellules souches, gaz de schistes, …) ce qui le rend dangereux pour la recherche, l’innovation, le progrès, l’économie. Ainsi donc, la dangerosité de ce principe en appelle à sa propre suppression.

13 janvier 2014

Liberté, liberté chérie

La Convention Européenne des Droits de l’Homme (1950) précise les libertés individuelles démocratiques. On y trouve le respect de la vie privée, la liberté de pensée et de religion, la liberté d’expression, d’association et de rencontre. L’exercice de ces libertés comporte des devoirs et des responsabilités, constituant leurs limites et impliquant des restrictions et sanctions prévues par la loi Ces limites constituent les mesures démocratiques obligatoires pour la sécurité nationale, la préservation de l’ordre public, la prévention du crime, l’interdiction des discriminations de toutes natures (sexe, race, langue, religion, appartenance à une minorité), la préservation de la vie privée. Ainsi la liberté d’expression se trouve encadrée par plusieurs restrictions constituant des raisons sécuritaires comme l’incitation au crime, l’interdiction des insultes publiques, le négationnisme, la nécessaire protection de l’enfance. Ces restrictions à la liberté d’expression ont permis l’expulsion d’un certain nombre d’imams et de prédicateurs dont les discours extrémistes ont été jugés comme attentatoire à la Déclaration des Droits de l’homme (l’imam Mohammed Hammami, par exemple). Ainsi, l’interdiction du spectacle du sieur Dieudonné M’Bala M’Bala est-elle, sans conteste, licite et légale, en plus d’être simplement morale. Tous ceux qui se sont insurgés devant ce qu’ils appellent une atteinte à la liberté d’expression oublient tout simplement la morale. « On peut rire de n’importe quoi mais pas avec n’importe qui » disait, en son temps, Pierre Desproges. La liberté d’expression sans limites s’appelle permissivité. Il ne peut y avoir de liberté sans restriction sauf à conduire à l’anarchie. On doit rajouter qu’on ne peut pas faire rire n’importe qui avec n’importe quoi. Si vous recherchez une preuve qu’une certaine France raciste existe bel et bien, il suffisait d’aller regarder les foules qui s’agglutinaient aux portes des spectacles du susnommé. Vous y auriez trouvé la génération « Hitler, connais pas » et qui ne connait pas non plus la signification du geste appelé « la quenelle » qui n’est autre que la reproduction du geste nazi contrarié du docteur Folamour dans le film de Stanley Kubrick.

01 janvier 2014

Le passage

Le rituel politique du passage d’une année à l’autre a été scrupuleusement respecté une fois encore. Un discours présidentiel convenu où, d’une année sur l’autre, on retrouve les mêmes termes, les mêmes présentations de bilan, les mêmes promesses. Les réactions des partis politiques sont absolument identiques à ce que l’on attend, des commentaires stéréotypés, sectaires, sans nuances, sans analyses, sans idées. Le véritable drame que vit le pays est qu’il est dirigé par une classe politique sans imagination, sans talent et qui, faute de mieux, se fige dans des attitudes caricaturales qui ne débouchent sur rien. De tout le discours présidentiel de cette année, n’est à retenir que la « promesse » d’une simplification de l’organisation administrative des collectivités locales. Peut-on espérer la disparition des départements et des conseils généraux avec de réelles économies de fonctionnement ? Malheureusement, les promesses n’engagent que ceux qui y croient !