22 décembre 2014

Temps de travail

Il peut sembler normal de faire l’hypothèse que la richesse d’un pays est directement corrélée à la quantité de travail productif fournie par les actifs. Sans travail, la richesse produite est nulle. Inversement, plus cette quantité de travail est importante, plus la richesse du pays augmente. La conséquence immédiate est que cette richesse nouvelle, une fois distribuée, entraine une augmentation du pouvoir d’achat, même si la relation entre ces deux facteurs est assez complexe. L’augmentation du pouvoir d’achat, c’est-à-dire une augmentation de la demande, entraine une augmentation de l’offre donc de la production qui a un effet positif sur la diminution du chômage (mais différente sur l’inflation). Si le chômage diminue, la quantité de travail augmente et un cercle vertueux est enclenché, si l’inflation reste contenue. C’est une argumentation de ce type qui est à la base des critiques portées sur la durée légale du travail limitée à 35 heures. La première difficulté est de quantifier ces diverses interactions. Une autre difficulté est qu’une partie de la demande peut se porter sur des produits importés plus compétitifs ce qui provoque une augmentation des importations et, donc, une dégradation de la balance des paiements. Ce phénomène peut conduire à une augmentation de la dette si cette augmentation n’est pas compensée en totalité par une augmentation des exportations, ce qui implique une amélioration de la compétitivité des entreprises. Enfin, les conditions pour provoquer une augmentation initiale de la quantité de travail sont nombreuses et peuvent avoir des effets pervers, surtout lorsque le pays est fortement endetté. L’hypothèse développée rapidement ci-dessus repose sur celle que la volonté est d’enrichir le pays contrairement à la loi des 35 heures qui consiste à répartir le travail sans chercher à en augmenter la quantité. Si la croissance n’est pas là, alors ce choix a un effet de très court terme et le chômage repart immanquablement à la hausse. Augmenter la taille du gâteau ou réduire les parts, telle est la question. Une action à long terme et durable ou une action à court terme et éphémère ? Tout ceci pour dire que les décisions économiques sont difficiles. Mais le pire choix est de ne pas choisir.

14 décembre 2014

L’écologie extrémiste

La France vit depuis1848 en démocratie représentative. Le peuple délègue à des élus le droit de décider à la majorité des membres de l’assemblée de ces mêmes élus. Ceci est la règle fondamentale du fonctionnement démocratique français. Or, au sein d’un monde qui voit fleurir l’individualisme, le corporatisme et la violence, nous assistons à des remises en causes de ce fonctionnement de plus en plus fréquentes au nom d’une soi-disant écologie. C’est le cas de l’aéroport de Nantes, de la mise en place des portiques écotaxe, du barrage de Sivens, de la construction d’un Central Parc à Roybon (Isère), du tunnel du Val du Mont Rose, de la ligne TGV Lyon-Turin, et d’autres … Dans tous ces cas, une majorité d’élus a voté démocratiquement un projet et l’a adopté. Mais la réalisation de ces projets se heurte à la contestation violente de groupes hétéroclites de citoyens qui refusent d’accepter le choix démocratique au nom de la défense de leur vision de l’écologie et de l’environnement. Leurs violences empêchent la réalisation de ces projets, attendus par une majorité de citoyens concernés. Il y a là un déni démocratique. Les contingences actuelles que sont le chômage, la montée des extrêmes, la croissance insuffisante pour faire vivre une population de plus en plus nombreuse et de plus en plus pauvre, au lieu de créer une volonté commune d’en sortir, exacerbent les conflits qui s’enlisent dans le dogmatisme et sombrent dans la violence. La démocratie est la grande perdante. « Quand les blés sont sous la grêle, Fou qui fait le délicat, Fou qui songe à ses querelles, Au cœur du commun combat » dit Aragon dans un de ses poèmes (Celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait pas). Aujourd’hui, la tornade de grêle c’est la profonde crise économique dans laquelle s’enfonce, chaque jour davantage, le pays. Fous sont ceux qui utilisent la violence pour s’opposer à la démocratie, voire à la République. Ces actes sont doublement coupables. Coupables d’être anti-démocratiques et coupables d’être violents. La violence s’insinue dans la société à tous les niveaux et le pays glisse dangereusement vers un radicalisme mortifère. Si, par malheur, l’aéroport de Nantes et la ligne Lyon-Turin sont abandonnés, les portiques écotaxe enlevés, le barrage de Sivens rayé de la carte, le site de Central Parc rendu à la forêt, le tunnel du Mont Rose reporté sine die, alors la violence apparaitra comme justifiée aux yeux de ceux qui l’emploient et elle sera de plus en plus fréquente. La société sera alors de plus en plus en danger. L’individualisme égoïste et la violence anti-démocratique sont les ingrédients d’une décomposition sociétale. Les barbares ne sont plus à nos portes, ils sont déjà entrés.

07 décembre 2014

Crise

On entend toujours le gouvernement et le Président de la République promettre des réformes structurelles et on ne voit rien venir, sinon la promesse qu’elles viendront … plus tard. Plus le temps passe, plus ces réformes seront douloureuses lorsqu’elles toucheront au système de soins ou de retraites. Le monde change rapidement pendant que la France reste enkystée dans une attitude attentiste et mortifère. Comment se fait-il que, devant un drame national comme le chômage de masse qui sévit en France, la classe politique ne soit pas capable de se regrouper pour rechercher une solution et préfère camper dans des attitudes polémiques ? Pendant que rien ne se passe, hormis le temps, la situation s’aggrave. Que va-t-il se passer lorsque les taux d’emprunt remonteront ? La situation du pays deviendra intenable, le désastre social sera inévitable, l’Allemagne se tournera définitivement vers l’Est et l’Orient entrainant avec elle les pays européens de l’Est, le couple franco-allemand sera mort et l’Europe également. Tout projet politique doit tenir compte de cette situation dramatique et doit rechercher un consensus politique pour être à la hauteur du drame qui attend la France, sans se cantonner à ce qui peut attirer des électeurs potentiels. Au lieu d’insulter une député européenne du CDU lors de l’émission DPDA du 4 Décembre dernier, comme l’on fait B. Hamon, C. Duflot et J.L. Mélenchon au cours de cette émission, nous devons tout faire pour renforcer les relations franco-allemandes sans lesquelles l’Europe ne peut pas perdurer. Le gouvernement actuel a pris conscience de l’erreur fondamentale dans laquelle, lui et ses prédécesseurs, ont persévérer jusqu’à présent. Lutter contre le chômage par des solutions « transitoires » est une erreur. Seule la reconstruction d’une industrie compétitive et innovante créera les conditions d’une réduction du chômage en créant de nouveaux emplois. Dans cette optique, la réduction du chômage est une conséquence et non un préalable. C’est pourquoi, c’est également une erreur que de s’arque bouter sur une impossible réciprocité de principe dans le pacte de responsabilité. Ce qui commande l’embauche dans une entreprise est le carnet de commande et rien d’autre. Or, il faut du temps pour que la réduction des charges se traduise par un nouvel élan commercial et productif de l’entreprise afin qu’elle puisse proposer des produits plus compétitifs. Cet acharnement à vouloir obtenir un impossible engagement à court terme des entreprises est une profonde erreur dogmatique et politicienne. La mondialisation impose aux entreprises de s’adapter en permanence à une concurrence élargie, aux innovations venant l’extérieur. Elles doivent adapter, le plus rapidement possible, leurs savoir-faire, leurs mécanismes de production, leurs implantations et leurs ressources, donc leurs ressources humaines en nombre et en compétence. Cela veut dire que le CDI « géostationnaire » devient une réelle exception, c’est-à-dire que l’emploi toute une vie au même endroit dans la même entreprise devient de plus en plus une utopie. La flexibilité de l’emploi est devenu une nécessité de l’époque. La conséquence est que le droit de Travail français est inadapté à cette époque et est devenu un obstacle au développement industriel. Les exemples de l’Europe du nord devraient nous inspirer dans la refonte de ce droit du travail. Depuis des décennies, la France vit au-dessus de ses moyens en s’endettant de façon dramatique. Il n’y a que les démagogues pour prétendre que la France peut vivre sans chercher à diminuer cette dette publique en prenant le risque d’une brusque augmentation des taux d’intérêt. La charge de la dette est devenue l’un des principaux postes de dépenses du budget. La nécessité d’engager de vraies réformes structurelles devient urgente. De vraies réformes structurelles consistent à diminuer drastiquement le poids du fonctionnement des rouages de l’Etat dans le fonctionnement de l’économie française. Cela demande des décisions courageuses allant au-delà de la réflexion sur une ré-élection. Tout cela montre que l’abrogation de tout ce qui a été fait par les gouvernements de F. Hollande ne fait pas une stratégie.

28 septembre 2014

Inique !

En France, le dialogue social est décidément impossible, la culture de la grève faisant désormais partie des gènes autochtones, pour le plus grand malheur des français et du pays tout entier. On aurait pu espérer que des expériences désastreuses précédentes auraient permis de prendre conscience de la dangerosité d’un tel comportement. Malheureusement, il n’en est rien. Les syndicalistes jusqu’au-boutistes du port de Marseille ont réussi à faire disparaître la SNCM par leur intransigeance corporatiste et pour lesquels les mots d’« intérêt général » n’avaient aucun sens. Il en est de même aujourd’hui pour les pilotes d’Air France. On avait l’habitude de voir entrer en grève des catégories de salariés aux conditions difficiles, mais ici, nous avons à faire avec des privilégiés sur le plan du salaire et des conditions de travail. La nuit du 4 Août devrait recommencer ! Air France, entreprise en difficulté depuis plusieurs années, supporte 20 millions d’euros de perte par jour de grève : quelle entreprise peut résister longtemps à ce régime ? Ces pertes seront la seule cause du déficit de l’entreprise en fin de cette année. Mais le décompte restera incomplet. Lorsqu’une usine ferme, les syndicalistes sont les premiers à mettre en avant la perte d’emplois induits chez les sous-traitants et autres entreprises dépendantes. Ici, les syndicalistes passent sous silence les conséquences de leur grève inique sur l’emploi du personnel au sol, des hôtesses de l’air et de stewards, des commerçants d’ADP et d’ADP lui-même. A ce désastre économique s’ajoute l’abandon d’une stratégie de développement de l’entreprise, ce qui fait bondir de joie les compagnies aériennes concurrentes low-cost ! Peut-être même hurler de rire ? En d’autres temps, R. Reagan n’avait pas hésité à licencier les contrôleurs aériens en grève.

16 septembre 2014

Le cri de la liberté

La mouette crie. C’est ainsi que l’on nomme ses vocalises si tant est que l’on puisse ainsi nommer son cri. Nous manquons d’imagination pour qualifier ce cri. Il n’y a certes rien de musical dans le piaillement de cet oiseau. Et pourtant, ce cri porte un air vif de liberté et de grands espaces. L’oiseau, en fait, ne crie pas simplement. Il faut savoir entendre sa joie d’être libre et de se jouer de l’espace en s’appuyant sur les souffles du vent. Regardez-le se laisser porter par les courants de l’air en inclinant simplement et savamment ses ailes qui s’orientent pour trouver la meilleure portance et, ainsi, la promesse d’un long voyage. Le cri de la mouette parle d’infini, d’horizons sans limites, de liberté sans entraves. Les pieds cloués au sol dans la misère du monde, nous regardons passer ce voyageur au long cours, ivre d’indépendance, libre de toutes contraintes. Pendant ce temps, nous pataugeons dans la boue des affaires nauséabondes et dans la crise morale de la société.

11 juillet 2014

Les limites du Keynésianisme

Keynes, auteur des remèdes de la crise de 1929, a eu son heure de gloire avant d’être considéré comme le responsable de la crise de 1970 et, peut-être un jour, de celle d’aujourd’hui en France. Il peut être considéré comme le précurseur de la macro-économie perçue comme un système de flux interdépendants. Lorsque l’on étudie ces flux, on s’aperçoit très vite que la théorie économique ne peut pas trouver de solutions certaines aux problèmes économiques, que l’interdépendance crée des cycles et des contra-cycles et que l’on ne sait pas distinguer les conditions sures pour qu’un cycle se mette en place sans risquer le contra-cycle. Keynes peut être considéré comme le père de la politique économique de la consommation, c’est-à-dire de la demande, sur laquelle se sont obstinés un certain nombre de gouvernements de gauche ainsi que, naturellement, les syndicats. Le raisonnement est le suivant : aucune entreprise n’embauche pour un niveau de salaire, même très bas, si son carnet de commandes est insuffisant. Une entreprise embauche s’il y a une demande prévisionnelle crédible. Or la crédibilité d’une demande dépend directement du niveau des salaires : si les salaires sont élevés, les acteurs consomment davantage. L’offre doit donc augmenter en conséquence et le chômage diminuer. Cette théorie de la demande s’oppose clairement à la politique de l’offre qui se focalise sur la compétitivité des entreprises, c’est-à-dire sur des entreprises qui trouvent des marchés. On pourrait dire que la politique de la demande est une politique en faveur des salariés et que la politique de l’offre est une politique des entreprises. Cette dichotomie conduit à remplacer le dialogue social par la confrontation sociale, comme on peut le constater aujourd’hui en France où cette confrontation devient caricaturale. On peut comprendre que les syndicats de salariés soient fascinés par le keynésianisme qui prône l’augmentation des salaires et qu’ils s’arc-boutent sur une politique de la demande, quitte à préférer la confrontation à la recherche d’un compromis au sein du dialogue social. Heureusement, on constate que, au sein des entreprises, existe un dialogue qui se concrétise par de nombreux accords. Au niveau local, les syndicats sont au contact direct des difficultés de l’entreprise et sont donc beaucoup mieux à même de trouver un compromis avec le chef d’entreprise, ne serait-ce que parce que leurs décisions impactent immédiatement leur propre emploi, ce qui n’est pas le cas des organes syndicaux nationaux, trop loin du terrain et salariés de l’organisation. On peut dire que ceux-ci, pour des raisons purement électoralistes, ont sombré dans le conservatisme. Le succès de la théorie keynésienne de la demande tient au multiplicateur qui relie les variations de l’investissement aux variations du revenu des acteurs. Mais ce multiplicateur ne tient pas compte de plusieurs faits. D’abord, une partie de la consommation est détournée vers des produits importés et ne participe plus à l’augmentation du PIB. Ensuite, l’augmentation de la demande induit de l’inflation dont l’effet ne sera limité que s’il existe des capacités de production inemployées. Enfin, l’impact du taux d’intérêt entraine une variation contra-variante des investissements des entreprises. De plus, le multiplicateur ne fonctionne, en théorie, que si la propension à consommer est plus forte que la propension à épargner. En période de crise économique, la tendance à épargner augmente : les montants investis en assurance-vie ou sur le livret A sont considérables (269 milliards pour le livret A, 120 milliards de cotisations annuelles pour l’assurance-vie pour un PIB de plus de 2000 milliards, les sommes ci-dessus représentant environ 20% du PIB). Enfin, la démonstration du multiplicateur classique, calculant sur une chaine d’acteurs les conséquences d’un investissement initial, débouche sur une série géométrique qui, pour un très grand nombre d’acteurs successifs, a une somme égale à (q/1-q) où q est la propension à épargner, c’est-à-dire égale au rapport de la propension à consommer à la propension à épargner. Pour une propension à épargner de 20% sur le revenu reçu, le multiplicateur est alors égal à 4 s’il n’y a aucune dépenses attachée à des produits importés, c’est-à-dire que la somme des consommations des acteurs (à la quelle correspond une somme de production) est égale à 4 fois l’investissement initial ! Ce calcul est trop simpliste car, en plus du fait que la propension à épargner n’est pas la même selon le niveau du revenu (plus le revenu est élevé plus l’épargne l’est également), on voit que cette démonstration ne pose pas la question du financement de l’investissement initial, qui ne peut provenir que l’impôt prélevé sur le revenu des acteurs ou par un endettement qui augmente le service de la dette et réduit donc les possibilités d’investissements publics en provoquant généralement des hausses d’impôts. Si l’on tient compte du fait que le revenu supplémentaire provenant d’un investissement initial est, comme les autres revenus de l’acteur, soumis à l’impôt, alors on s’aperçoit aisément que la valeur du multiplicateur varie très fortement en fonction de la politique fiscale. De nombreux économistes ont essayé de calculer une valeur plus réaliste du multiplicateur. Ils ont trouvé des résultats qui varient de -2,2 à 2,2 sur le long terme. Cet énorme variation montre bien qu’il est extrêmement difficile d’appréhender les conséquences d’une augmentation de l’investissement public. De plus, si le multiplicateur est effectivement négatif, cela veut dire que toute dépense d’Etat augment la dette. Tout ceci montre qu’une politique de la demande ne peut être que conjoncturelle et de courte durée. Toute amélioration pérenne de l’économie passe par une amélioration de la compétitivité des entreprises. La théorie libérale insiste sur le fait que le chômage se combat non pas par une relance de la consommation mais par l’amélioration de la rentabilité des entreprises qui peuvent alors investir et embaucher. L’ouverture des marchés, le manque de compétitivité des entreprises, qui permettent l’arrivée des produits étrangers à meilleur prix, et une fiscalité parmi les plus lourdes des pays occidentaux rendent la politique de la demande inopérante. La preuve la plus éclatante est la crise dans laquelle le pays s’enfonce sans trouver les moyens d’en sortir. Les tentatives gouvernementales actuelles ne peuvent qu’être saluées à condition que leur mise en œuvre ne soit pas, comme on le constate aujourd’hui, toujours reportée à un horizon lointain. Voir https://parallaxe.blogspot.fr/2014/07/les-limites-du-keynesianisme.html

06 juillet 2014

Incompréhension

Comme toutes les religions, la religion chrétienne a engendré des sectes qui ont laissé leur nom dans l’histoire. Les principales sont des ordres religieux militaires comme les Templiers, les Hospitaliers, les Chevaliers de Malte, les Chevaliers Teutoniques. Certes, ces ordres ont combattu et ont été coupables de violences, mais n’ont jamais versé dans le terrorisme. Pourquoi la religion musulmane et ses diverses composantes ont-elles engendré des sectes terroristes qui sèment la terreur et l’assassinat sur la planète entière : Al Qaida, Boko Haram, AQMI, le Hamas, le Hezbollah, EIIL, Al-Shabaab et d’autres groupuscules ? Certes, le catholicisme a engendré l’Inquisition et ses exactions au XIVe siècle. Certes, les croisades ont semé la mort parmi les musulmans. Mais il paraît étonnant que, au XXIe siècle, prospèrent des sectes terroristes islamiques commettant des exactions comme cela s’est produit au Moyen Age en Europe. Un peu comme si ces islamistes étaient restés figés à cette lointaine époque ou s’ils avaient attendu aujourd’hui pour se venger. Est-ce une nostalgie meurtrière de l’âge d’or de l’empire Ottoman au XVIe siècle ? Un empire qui a connu son acmé sous les règnes de Mehmet II au XVe siècle et de Soliman le Magnifique au XVIe puis qui a connu un long déclin nourris de nombreux conflits avec les occidentaux pour, finalement, disparaître avec la création de la République de Turquie en 1923. Cependant, l’argument de la vengeance, même s’il transparait dans le discours et les actes de ces sectes, ne tient pas devant le fait que la plupart des violences musulmanes sont, en pratique, des guerres de religion entre les différentes tendances de l’Islam.. Comment comprendre que le schisme entre sunnites et chiites qui date de la fin du VIIe siècle perdurent encore aujourd’hui avec une telle violence ? La nostalgie de l’Ouma et du Califat transparait dans les discours du grand malade terroriste qui se trouve actuellement à la tête de EIIL et qui demande la soumission de tous les musulmans du monde à son autorité !!

21 juin 2014

L’Energie

La transition énergétique est devenue l’antienne de tous les politiques. Tout le monde en parle mais rien ne se passe. On assiste même à des prises de décisions qui vont à l’encontre de l’objectif principal de cette transition, à savoir la réduction des émissions de gaz à effet de serre et, accessoirement, l’économie de la consommation d’énergie. Ce qui semble apparaître est que le problème n’a pas été étudié correctement par les acteurs concernés. Les énergies envisagées pour mettre en œuvre cette transition sont des énergies dites renouvelables qui sont surtout erratiques, c’est-à-dire soumises à une discontinuité de fonctionnement qui n’est pas maitrisable. Pour pallier à la discontinuité de fourniture de courant des systèmes renouvelables, comme l’éolien ou le solaire, hormis le méthane dégagé par la décomposition des végétaux (mais qui ne sera jamais à la hauteur des besoins), il faut mettre en place un système parallèle et complémentaire pour entrer en service lorsque les systèmes renouvelables ne fonctionnent pas ou fournissent trop de courant par rapport à la demande. Il faut donc pouvoir « allumer » ou « éteindre » le système complémentaire, faute de pouvoir stocker l’énergie produite. Or, les seules centrales pouvant être instantanément allumées ou éteintes sont les centrales à gaz. Cela veut dire que les centrales à charbon fonctionnent en permanence et augmentent donc l’émission des gaz à effet de serre. Actuellement, les énergies renouvelables ne sont pas rentables et souffrent de l’impossibilité de stocker l’énergie produite en cas de surplus. Il faut donc un effort de recherche considérable dans ces deux domaines et, seule, l’échelle européenne est à la hauteur de l’enjeu. Pour fluidifier la production et la consommation d’énergie, il faut également étudier la mise en réseau des productions européennes pour faire fonctionner ensemble l’énergie solaire provenant des pays comme l’Espagne, l’énergie éolienne provenant des pays nordiques, l’énergie nucléaire provenant de la France, par exemple. Les efforts de recherche doivent aussi porter sur les moyens d’économiser l’énergie dans le domaine des transports, de la construction en génie civile, de la production et de la fabrication dans le domaine industriel. L’Europe, dans son ensemble, est tributaire des fournisseurs d’énergies fossiles (le gaz pour la Russie, le pétrole pour le Moyen-Orient, le charbon pour les Etats-Unis qui se trouvent en surplus du fait de l’exploitation des gaz de schiste). Il apparait donc comme une évidence que le projet de J. Delors est, plus que jamais, à l’ordre du jour : créer une communauté européenne de l’énergie pour avoir, non seulement une politique commune, mais également un poids de négociation plus important en face des producteurs. Malheureusement, les dernières élections européennes ont montré une tendance très forte au repli national qui va à l’encontre d’une telle politique. De plus, les réserves de charbon sont considérables (230 ans de réserve) et fournissent l’énergie la moins chère, ce qui contribue à l’expansion de son utilisation (Allemagne, Chine), à l’augmentation de l’émission de CO2, et n’incitent pas à la recherche d’économie ou d’énergie de substitution. Le dérèglement climatique n’est pas prêt de s’arrêter.

16 juin 2014

Démocratie en danger

Assistons-nous à une disparition progressive de la démocratie ? La question se pose lorsque l’on regarde la modification dangereuse du comportement des citoyens et des syndicats. La démocratie représentative, celle qui résulte de la pratique du vote républicain, est attaquée de toutes parts. Les partis populistes, qui prospèrent aujourd’hui sur le terreau des angoisses populaires, sont plus ou moins ouvertement antiparlementaire. Le FN ne clame-t-il pas que, s’il cherche à avoir des représentants au Parlement Européen, ce n’est que pour pouvoir empêcher ce dernier de fonctionner ? Souvenons-nous que c’était l’attitude des partis nazis et fascistes qui ont finalement pris le pouvoir en Allemagne et en Italie. Certains politiques en place vont même jusqu’à préconiser la démocratie d’opinion, dans laquelle les réseaux sociaux deviendront l’outil d’expression quasiment unique avec tous les dangers que cela comporte. Le conflit actuel sévissant au sein de la SNCF est également symptomatique d’un refus de la démocratie au nom d’un corporatisme exacerbé. La réforme de cette entreprise a, en effet, été votée démocratiquement par une majorité de syndicats dits représentatifs. La CGT et Sud-Rail refusent ce vote et rejettent la réforme envisagée quitte à s’engager dans des actions de surenchère et jusqu’au-boutistes, guidées uniquement par des préoccupations électoralistes et corporatistes. Ce rejet de la démocratie représentative majoritaire comporte en lui-même le risque du recours à l’autorité, avec le risque d’aboutir à l’établissement d’un Etat « Poutinesque », c’est-à-dire à une dictature.

01 juin 2014

La déliquescence des partis politiques

La France est de plus en plus malade. Dette en augmentation, désindustrialisation constante (PSA devient chinois, Alsthom va devenir américain, Lafarge a largué les amarres vers la Suisse, Arcélor est devenu indien, etc…), chômage croissant, taux d’abstention inédit, décomposition des partis politiques avec une croissance inquiétante de l’extrême droite. La démocratie ne fonctionne plus correctement. Les partis politiques ne remplissent plus leur rôle. L’UMP a été créée comme une machine à porter à la Présidence un homme « providentiel ». En supprimant ainsi l’obligation de la réflexion sur ses propres valeurs, cela lui a interdit de se construire une ligne et une philosophie politiques. Lorsque l’homme providentiel n’existe plus, le parti est en déshérence et ne sait pas proposer une vraie vision politique. De plus, puisqu’il n’y a plus de chef à la hauteur, la division interne et la cacophonie s’installent, les ambitions personnelles s’exacerbent. Le Parti socialiste n’est pas en meilleure position. Après Mitterrand, les primaires socialistes ont permis à n’importe qui de se porter candidat à la Présidence. Le choix revient donc aux militants, voire davantage. Or, depuis Chirac, le choix du peuple s’est montré de plus en plus catastrophique car attiré plus par la « normalité » de l’homme que par la compétence du candidat. Mitterrand disait « je serai le dernier grand président ». La suite lui a donné raison. La Ve République a été « taillée » pour un homme d’exception et ne fonctionne donc pas correctement avec quelqu’un qui n’a pas l’envergure du poste. Les primaires sont également le ferment de la division interne par la création de courants autour de chaque candidat. De leur côté, les partis extrémistes se confinent dans le populisme et prospèrent auprès d’un bon quart du peuple qui ne s’interroge pas sur la faisabilité de leurs promesses, ni sur leurs conséquences, car la culture économique de la majorité du peuple est quasiment nulle. De plus, et ce n’est pas la moindre des choses, il faut bien convenir que le FN est le seul parti qui propose un programme cohérent et complet, ce que ne savent plus faire les partis traditionnels. C’est là-dessus que se construit le succès de ce parti. Il prospère sur la déliquescence des partis dits républicains. Remarquons que les grands Présidents de la Ve sont tous issus de la guerre et de ses conséquences. Pour De Gaulle c’est une évidence. C’est l’Histoire qui l’a porté au pouvoir. Pour Pompidou et Giscard, ce sont deux hommes mis en scène par de Gaulle au cours de ses mandats. Mitterrand a forgé sa carrière et sa réputation dans sa confrontation et son opposition permanente à De Gaulle. Tous ces hommes sont directement ou indirectement liés à De Gaulle. Malgré la filiation revendiquée par les uns ou les autres, cette dernière s’est interrompue et la compétence présidentielle s’est amoindrie de façon catastrophique jusqu’à aujourd’hui. Plus significatif que le « tous pourris », les français se détournent de la politique par la faute de ceux qui l’incarnent. Comment réconcilier le peuple avec la politique et ceux qui sont censés l’incarner lorsque, en dehors des séances médiatisées par la télévision, les hémicycles sont quasiment vides avec seulement quelques politiciens cacochymes qui tapotent sur leurs tablettes ou leurs smartphones ? Comment s’étonner que près de 70% des jeunes entre 18 et 25 ans se soient abstenus aux dernières élections ? L’incompétence est générale. Il ne suffit plus que les politiques tentent de dissimuler cette incompétence derrière une mise en accusation hypocrite et permanente de l’Europe, faisant semblant d’oublier que l’Europe ne fonctionne que sur les décisions des chefs de gouvernement. Leur discours a perdu toute crédibilité. Seuls les bateleurs néfastes et populistes des partis extrémistes sont alors écoutés et entendus. Si les Français renient leur choix à peine quelques mois après avoir élu le Président de la République, c’est bien que l’incompétence de celui-ci devient rapidement une évidence aux yeux de tous. L’avenir est sombre : qui a l’envergure nécessaire pour 2017 ? Personne ! Si rien ne change, le scénario Chirac-Le Pen du 21 Avril 2002 se reproduira.

29 mai 2014

Morte au champ du déshonneur

Les élections européennes se sont terminées sur une débâcle, particulièrement en France. Tout d’abord, comme cela devient habituel, la véritable gagnante est l’abstention avec près de 60% des électeurs qui ne se sont pas déplacés. Et parmi les 40% restants, un français sur quatre a choisi de voter pour le FN. Certes, cela ne fait que 25% des électeurs français. Encore que l’on peut projeter les résultats du vote sur la totalité de la population. Cela veut dire qu’un français sur quatre a choisi ou est proche de l’extrême droite. Cette constatation est consternante. La France est un des pays fondateurs de l’Europe et elle envoie à Bruxelles des députés dont l’objectif est de paralyser, voire de faire éclater, l’Europe. Certes, les partis europhiles restent majoritaires au Parlement Européen, mais la France y est devenue marginale. Il n’est pas besoin de chercher très loin pour trouver des explications à cette dramatique situation. L’égoïsme national, la procrastination, l’incompétence des hommes politiques européens en général et français tout particulièrement forment le terreau sur lequel ont fleuri l’europhobie et le populisme qui prospèrent dans l’Europe toute entière. Le mode de fonctionnement des institutions européennes est aussi responsable. Le choix de la règle de l’unanimité du Conseil des gouvernements est un élément de blocage mortifère et un symptôme des égoïsmes nationaux qui rejettent tout compromis au nom de leur petit intérêt national. Un regard particulier doit être porté sur le succès du UKIP au Royaume Uni. Ce parti rêve d’une sortie de l’Europe. Qu’on la lui donne !! Le Royaume Uni a toujours été un frein aux évolutions européennes et a participé fortement au désenchantement des populations devant l’impossibilité des responsables européens à s’entendre sur des grands projets. Charles de Gaulle avait bien raison de s’en méfier. Certes, l’Europe sans le Royaume Uni ne sera plus tout-à-fait l’Europe, mais le moindre mal consiste à se protéger d’un virus mortifère. L’Europe est moribonde et la France est morte au champ du déshonneur. Déshonneur d’avoir perdu le leadership de la construction européenne, d’être devenu « l’homme malade » de l’Europe, de plonger dans le sous-développement alors que, partout en Europe, les pays se redressent. La constitution de la Veme République a été taillée sur mesure pour un homme d’état exceptionnel qui, malheureusement pour le pays, est resté unique. Le passage du septennat au quinquennat a été une erreur importante. La France aimant beaucoup l’alternance, elle change la majorité et, donc, le Président tous les 5 ans. Dans les temps mouvementés que nous traversons, ce délai est beaucoup trop court pour qu’un Président mette en place une politique au long court … à moins de sacrifier son avenir politique ! Or cela suppose que les politiques donnent la priorité à l’avenir du pays sur leur propre avenir politique. Ne rêvons pas !

23 mai 2014

Les agissements de la CGT

La CGT se distingue des autres syndicats français par sa politique du jusqu’au-boutisme, c’est-à-dire sa préférence pour des actes illégaux ou les catastrophes plutôt que la recherche d’une solution de compromis. Que l’on se rappelle quelques faits. En 2005, les salariés de la SNCM se lancent dans la piraterie maritime en abordant un navire chargé de tourisme et en les prenant en otages. Le port de Marseille décline depuis des années jusqu’à être devenu un port de seconde catégorie, internationalement déclassé, à la suite des grèves à répétition des dockers de la CGT. Aujourd’hui les cargos préfèrent allonger leur voyage et se dérouter vers Hambourg ou Anvers, Gènes ou Rotterdam, plutôt que d’être pénalisés par des jours d’attente en pleine mer devant Marseille. Ces mêmes dockers ont instauré une sorte loi salique à la mode syndicale de transmission du poste de docker de père en fils, à condition d’être encarté à la CGT. La violence du discours de certains leaders syndicaux cégétistes envers les chefs d’entreprises est un autre symptôme de cette dérive jusqu’au-boutiste. Rappelons-nous les menaces proférées envers le patron de Peugeot-Aulnay et des non-grévistes (car il y en a toujours). Rappelons-nous ces mêmes menaces envers Goodyear-Amiens qui a abouti à la fermeture de l’usine, comme cela s’est également produit à Florange où la violence syndicale n’avait, à l’évidence, aucune chance d’inciter Mittal à relancer les hauts fourneaux. Comment obtenir quoi que se soit lorsque l’on menace de faire sauter les installations industrielles avec les bouteilles de gaz ou en prenant des cadres en otages ? Comment peut-on passer pour un interlocuteur valable lorsque l’on profère de telles absurdités ? Un nombre considérable de kiosques à journaux ont fermé à la suite de l’intransigeance de CGT-Portalis qui n’a pas hésité à bruler des milliers d’exemplaires de journaux. Aujourd’hui, la SNCM est au bord de la disparition à cause de la démagogie destructrice de la CGT qui a installé, au sein de l’entreprise, un mode de fonctionnement économiquement impossible et qui rebute tout repreneur éventuel. La SNCM a perdu sa place de premier transporteur à destination de la Corse au profit de Corsica-Ferries qui fonctionne avec deux fois moins de salariés, qui a mis en place la polyvalence de ceux-ci, qui a permis l’embarquement des animaux domestiques accompagnés, qui a multiplié les rotations journalières à destination de la Corse, toutes choses refusées catégoriquement par la CGT. Celle dernière n’a-t-elle pas sombré dans le racisme en inventant la « corsification » des emplois ? Compte-tenu du poids de ce syndicat dans l’ensemble des entreprises et des administrations françaises, comment s’étonner que la France fonctionne si mal ? Dans son sillage, existent d’autres syndicats qui suivent plus ou moins la même radicalité comme FO et SUD. Or, au plan national, tous ces syndicats sont très loin d’être représentatifs du monde du travail, compte tenu du très faible taux de syndicalisation des salariés. On peut donc affirmer qu’une minorité impose sa volonté à la majorité. La démocratie en souffre.

12 mai 2014

Etat de guerre

Boko Haram, qui considère la femme comme un simple objet sexuel sans droit, enlève plus de deux cents adolescentes dans le dortoir d’une école pour en faire des putes livrées aux assoiffés de sang qui pourrissent le monde musulman en particulier et le monde entier en général. Que peut-on dire de ces individus à part qu’ils ont deux yeux, deux jambes, deux testicules comme les singes, et qu’ils n’ont pas de cerveau ? Peut-on avoir à leur encontre un autre sentiment que de vouloir leur disparition totale, leur effacement de la planète par n’importe quel moyen ? L’appartenance à une démocratie doit-elle nous conduire à considérer que ces « choses » sont des êtres humains méritant un jugement et qu’en conséquence souhaiter leur mise à mort est contraire aux bons sentiments démocratiques ? La peine de mort a été abolie pour les hommes, pas pour les animaux. Que doit-on privilégier ? Le refus de la mise à mort d’individus qui ont perdu le statut d’être humain ou la protection et la sauvegarde d’enfants innocents ? Cela pose le problème des limites relatives d’une morale quelle qu’elle soit. Souvenons-nous que la morale catholique a longtemps considéré la torture inquisitionnelle comme un parangon de vertu. De même, la Révolution française a choisi la terreur par la mise à mort de masse pour signature de sa moralité. La morale pacifiste franco-anglaise des années 1930 nous a conduit à la guerre la plus meurtrière que la Terre ait connue et qui a vu banalisé le bombardement des villes et des civils, comme Dresde ou Le Havre, avec le point d’orgue d’Hiroshima et de Nagasaki. Plus récemment, les armées occidentales ont bombardé les Serbes du Kosovo au nom de la sauvegarde de la population musulmane. Toute morale peut s’égarer dans des chemins condamnables. Il est des cas où l’application de principes considérés comme moraux vont à l’encontre du simple bon sens qui veut que certains actes soient totalement inacceptables et, donc, n’entrent plus dans le cadre des lois comportementales démocratiques ou simplement humanistes. Les assassins appartenant à Boko Haram ne méritent qu’un seul destin : leur éradication sans aucun jugement. Nous devons nous considérer en état de guerre contre cette secte sanguinaire et, dans une guerre, il n’y a qu’un but : faire disparaître l’ennemi. Boko Haram, comme le sida, doit disparaître totalement et par tous les moyens.

07 mai 2014

Mauvaise conscience

N’avez-vous jamais été interpellé par quelqu’un, entre la poire et le fromage ou entre l’église et le bistrot, éructant du haut d’une indignation apparente : « Comment osez-vous vous plaindre du prix du pain alors que des enfants syriens meurent torturés et gazés » ? Un sentiment de gène, voire de honte, vous saisit alors à la conscience. Que représente, en effet, le prix d’une baguette en face d’un enfant, mort sous l’effet du gaz asphyxiant ou à qui un tortionnaire arrache les ongles ? Vous culpabilisez alors de la petitesse, de la médiocrité, de l’égoïsme de vos préoccupations. Au lieu de battre votre coulpe, demandez-vous de quel point de vue vous invective votre interlocuteur. Soit, dans la plupart des cas, il est lui-même complètement extérieur au problème de la Syrie, ou du problème auquel il fait allusion, et prend l’attitude facile du contempteur, bien à l’abri des horreurs dont il vous parle et qu’il pense être, sans aucune preuve et avec un à-priori suspect, absentes de vos préoccupations. Soit, dans des cas rares, il est partie prenante et impliqué dans les problèmes dont il vous parle. Dans ce cas, son implication même lui pose des œillères sur les préoccupations d’autrui, lui cache le monde extérieur et l’empêche de comprendre que le prix du pain peut être une question vitale pour celui qui vit dans la rue. Cela n’empêche nullement les nantis de trouver quelques motifs de se plaindre ou de simuler l’indignation à bon compte et sans aucune pudeur. Mais il y a peu de chance que ce soit votre cas.

09 avril 2014

Quelle époque ?

L’Histoire se décrit et se raconte à travers des époques qui portent un nom évoquant non seulement sa place dans le calendrier de l’humanité mais également son sens et son contenu. Ainsi, se sont succédés la Préhistoire, l’Antiquité, le Moyen-Age, la Renaissance, l’époque moderne, l’époque contemporaine. Tout de suite, il est remarquable que l’époque que nous vivons ne se nomme par aucun qualificatif évoquant sa spécificité, à l’inverse de toutes les autres. Nous vivons une époque sans nom. La Préhistoire porte à notre mémoire l’histoire fabuleuse des premiers hommes qui se sont extraits de l’animalité et leur transhumance à travers la planète. L’Antiquité est chargée des évènements et développements culturels grecs et romains qui enracinent notre propre histoire dans la démocratie, les sciences et la philosophie. Le Moyen-Age qui, comme l’indique son nom, se situe entre deux grandes étapes de l’évolution historique, est le berceau de notre propre histoire, de notre civilisation, de notre culture et de nos croyances. La Renaissance est l’ère fabuleuse d’une nouvelle vie de la civilisation européenne, apportant les arts, la science nouvelle, l’humanisme qui forment le berceau de l’humanité moderne. L’époque moderne porte avec elle toute la modernité scientifique et philosophique qui laisse ses traces jusqu’à nous. C’est celle de la Révolution et des Droits de l’Homme, la naissance et l’épanouissement de l’industrie. L’époque actuelle se contente d’être contemporaine, uniquement. Nous ne savons pas la nommer autrement qu’en précisant qu’il s’agit d’aujourd’hui. Peut-être les historiens n’ont-ils pas osé la nommer époque des atrocités ? Celles-ci encombrent le cours de l’histoire de cette période : les guerres, les génocides, les déportations, la famine, les dictateurs fous et sanguinaires, les guerres de religion, les attentats monstrueux, les idéologies sanguinaires, les destructions massives, les 55 murs entre les peuples et les nations, la pauvreté grandissante. Cette absence de dénomination dénote une lassitude et une désillusion devant l’évolution du monde actuel. Nous vivons une époque où nous nous contentons de regarder, effarés, l’évolution des hommes vers un avenir qu’ils ne maitrisent pas et qu’ils se contentent de subir. La société perd la croyance en ses valeurs et son avenir. Le scepticisme et le doute ont envahi les esprits. Près d’un quart des Français doutent des institutions de la démocratie et se mettent à rêver d’un régime autoritaire, premier pas vers la dictature ! La déconfiture et l’incompétence de ceux qui sont chargés de faire vivre la démocratie sont les grands responsables de cette inquiétante dérive de la pensée, engluée et étouffée par l’esprit systématique de la polémique.

08 mars 2014

Quel est ce pays ?

Je vous parle d’un pays où les hommes politiques sont incapables de prendre des mesures efficaces sur le long terme car uniquement préoccupés par leur prochaine ré-élection. Où les syndicats de salariés, dont les préoccupations sont essentiellement corporatistes pour cause d’élection, refusent tout changement de société et qui confondent obligation de moyens et obligation de résultats, figeant le pays dans l’âge glacière de la lutte des classes. Ce sont des syndicats qui considèrent l’entrepreneur comme l’ennemi absolu. Je vous parle d’un pays où les syndicats patronaux sont incapables d’encadrer les exigences démesurées de leurs actionnaires au détriment des entreprises. Dont les citoyens votent pour les politiques les plus démagogiques, c’est-à-dire ceux qui leur promettent de régler leurs petits problèmes personnels au lieu de servir l’intérêt général. Les électeurs de ce pays, véritables girouettes de conviction, changent systématiquement d’opinion à peine un an après leur vote et se prélassent dans l’invective du « tous pourris ». C’est un pays où le monde de la finance se moque totalement de l’économie réelle du pays et cherche par tous les moyens, même illégaux, d’engranger le maximum d’argent et où la richesse des fainéants se construit sur la dépouille des gens utiles. Un pays où les salariés n’ont aucune mobilité, attachés au petit pavillon de banlieue et qui préfèrent le chômage plutôt que de changer d’entreprise. Ses partis politiques, gangrénés par la guerre de médiocres sous-chefs, restent campés dans une attitude caricaturale d’affrontement et sans aucune efficacité, où la satisfaction des ego supprime la réflexion constructive. Son gouvernement est un gouvernement de la parole qui repousse constamment les décisions opérationnelles urgentes et se cache derrière des slogans et la langue de bois. C’est le seul pays où le Président de la République et le Premier ministre ont pris leur fonction sans avoir la moindre expérience gouvernementale préalable. C’est aussi un pays où le précédent Président de la République a été espionné par son plus proche conseiller et mis sur écoute par la magistrature, où les bureaux de celle-ci sont ornés par un « mur des cons ». C’est un pays où l’industrie est en ruine, l’agriculture en dépérissement et les jeunes sans espoir d’avenir (no future). C’est un pays où de nombreuses communes n’ont aucun candidat pour les prochaines élections municipales. Les média de ce pays s’amusent à une course à l’échalote pour être celui qui sortira le dernier scandale à la mode politique. Ces média sont, en permanence, encombrées par des soi-disant politologues ou experts dont la logorrhée est systématiquement contredite par les faits. C’est un pays dont les dépenses, en pourcentage du PIB, sont aussi importantes qu’en Suède et en Norvège, mais où la pauvreté a pris des proportions considérables et dont les trottoirs sont envahis par les SDF dont 450 sont morts dans la rue l’année dernière et où plus de dix millions de personnes ont renoncé aux soins, pendant que les patrons de banques s’octroient des salaires considérables. C’est un pays où les banques, les grandes entreprises, les professionnels du sport et du spectacle, les citoyens les plus riches se bousculent pour camoufler leur richesse dans les paradis fiscaux et changent de nationalité, pendant que la très grande majorité des citoyens souffre d’une pression fiscale constamment en hausse et d’un marché de l’emploi en constante dégradation. C’est un pays en lent mais inexorable déclin. Quel est ce pays ? Mais c’est la France !

28 février 2014

Paroles, paroles !

Le chômage est sûrement un des problèmes essentiels de la France. Tous les politiques, tous les syndicalistes en parlent. En se focalisant quasi-exclusivement sur ce seul aspect des nombreuses difficultés nationales, le gouvernement met en œuvre des solutions qui ne résolvent pas le fond du problème. En effet, c’est cette vision rétrécie qui a conduit à chercher à tout prix à diminuer le taux de chômage en créant artificiellement des « emplois aidés », c’est-à-dire des emplois essentiellement de type non-marchand qui ne participent donc pas à l’enrichissement ou au désendettement du pays. De plus, ce sont des emplois essentiellement provisoires, la majorité des bénéficiaires se retrouvant au chômage à la fin de leur contrat à durée déterminée. Si, comme il semble le faire depuis très peu de temps, le gouvernement s’efforce, non pas de diminuer le chômage, mais de créer des emplois productifs, c’est-à-dire dans le secteur concurrentiel, alors les mesures à prendre sont de nature totalement différente. Pour réussir dans cette voie, il faut aider les entreprises, plus que les individus. Ce sont elles qui, finalement, créent les emplois productifs. Pour créer des emplois nouveaux, l’entreprise a besoin d’investir ; donc besoin d’avoir des profits qu’elle peut affecter aux investissements. S’insurger contre les profits des entreprises, comme on l’entend souvent de la part des partis politiques de gauche est un non-sens économique. Le profit va : 1- à la rémunération des actionnaires (paiement du risque) ; 2 – aux impôts, c’est-à-dire à l’Etat ; 3 – aux investissements. Les actionnaires doivent avoir le sens du collectif et du long terme, ce qui n’est malheureusement pas le cas des fonds d’investissements qui recherchent une rentabilité immédiate et maximale de leurs actions. L’Etat, à la recherche désespérée de moyens financiers, est tenté en permanence de surimposer les entreprises, ce qui est électoralement plus facile que d’augmenter les impôts des citoyens. Les investissements ne sont pas toujours orientés vers le développement de l’entreprise et servent parfois au rachat des actions par l’entreprise elle-même pour revaloriser ces dernières, ce qui est une opération purement boursière et qui ne relance pas l’économie. L’investissement dépendant des profits, ceux-ci dépendent de la compétitivité de l’entreprise et de la croissance des économies mondiale et nationale. C’est-à-dire de l’avenir. On ne peut donc demander à l’entreprise de s’engager sur la création d’un nombre défini d’emplois, qui ne peut rester qu’un objectif, TOUTES CHOSES EGALES PAR AILLEURS, et qui peut prétendre que rien ne changera dans le monde ? Demande-t-on d’ailleurs aux syndicats de s’engager à ne pas faire grève durant quelques années ? La seule contrepartie que l’on peut demander aux entreprises est des engagements de moyens mais sûrement pas de résultats. Tout ce qui peut accroitre les bénéfices constitue donc un levier pour permettre les investissements. Ainsi, les mesures qui diminuent la pression fiscale sur les entreprises sont bonnes pour l’investissement (nécessaires mais non suffisantes). A tout cela, il faut deux conditions. La première est que les intentions gouvernementales ne restent pas au niveau du vocabulaire. On peut être méfiant sur ce point. Après avoir mis en avant le choc de compétitivité, le choc de simplification, voilà aujourd’hui le pacte de responsabilité. Qualifier une intention n’a jamais fait une action. Il faut sortir du gouvernement de la parole. La seconde est que les syndicats, obnubilés par un engagement ferme des entreprises sur la création d’un nombre d’emplois fixé d’avance, comprennent que la création d’emplois dans une entreprise dépend de la conjoncture économique qui, elle-même, ne dépend pas uniquement de la volonté gouvernementale et que, donc, la création d’emplois ne peut être qu’un objectif.

15 février 2014

Les grandes oreilles

Depuis Maxwell, on sait que tout champ électrique crée un champ magnétique (et réciproquement). C’est le phénomène de base utilisé pour mettre en œuvre les écoutes téléphoniques. Les progrès techniques ont été considérables dans ce domaine et, aujourd’hui, tout champ électromagnétique, toute onde électromagnétique, est susceptible d’être intercepté. La NSA a mis en place le programme PRISM (base de données) pour recueillir et analyser les données fournies (ou piratées ?) par les sociétés Internet basées aux USA, pratiquement les seules existantes. Elle a conclue des accords avec les sociétés Microsoft, Google, Yahoo!, Facebook, Paltalk, Youtube, Skype, AOL, Apple. Ce programme a été mis en place après le vote du Protect America Act en 2007, sous la présidence de G.W. Bush. En plus du programme de récupération des données, la NSA a mis au point des méthodes de contournement des cryptages des communications sur Internet. Ce programme vient compléter le système ECHELON qui permet aux USA de surveiller et d’intercepter les communications passant par satellites et par tout moyen utilisant les ondes. Les bits d’informations qui circulent dans les câbles sous-marins sont écoutés et piratés par des installations d’écoute. A côté de cet ensemble d’écoutes, « Big Brother » apparaît comme un petit amateur. La planète entière est maintenant sous écoute quel que soit le mode d’utilisation de communications et d’échanges électroniques. Aujourd’hui, dès que vous communiquez, vous courez le risque d’être surveillé, espionné, écouté. Lorsque vous utilisez Google ou Yahoo!, les grandes oreilles peuvent savoir quelles recherches sur quel sujet vous avez entreprises et combien de fois, pouvant faire naître une suspicion sur vos centres d’intérêt. Lorsque vous envoyez des messages en utilisant Gmail, les grandes oreilles sont capables de connaître vos contacts et la nature de vos échanges, l’utilisation de GoogleMap leur permet de surveiller vos déplacements et leurs fréquences. Il en est de même si vous utilisez un réseau comme Facebook, Twitter ou Linkedin ou si vous utilisez des outils de communication comme Skype. Vous révélez à ceux qui vous écoutent vos contacts, vos centres d’intérêts, la fréquence de vos échanges, les relations professionnelles que vous entretenez, vos responsabilités et compétences ainsi que celles de vos correspondants. Le smartphone est l’outil idéal pour la surveillance exercée par les grandes oreilles, permettant de surveiller vos messages, votre localisation et vos déplacements grâce à l’application GPS embarquée. C’est la mésaventure subie par A. Merkel, paradigme de ce qui se passe pour vous. Bien entendu, vous n’êtes pas systématiquement écouté mais les données transmises par vos échanges sont collectées et analysées par des outils de type data mining qui fonctionnent par recherche de mots clé. Malheur à vous si un ou plusieurs de ces mots clé se retrouvent dans vos échanges. Si vos déplacements vous conduisent à proximité de quelque individu déjà identifié comme suspect, vous voilà catalogué de même. Rien de ce que vous faites n’est étranger à la NSA, quoiqu’en dise B. Obama. A tout cela, s’ajoute la surveillance des multiples caméras et le traçage des utilisations des cartes électroniques de toutes natures. Dormez tranquilles, citoyens, vous êtes surveillés.

08 février 2014

Réactionnaires

L’intégrisme n’est pas l’apanage des musulmans, les catholiques ont le leur et l’ont démontré lors de leur dernière manifestation. Un intégrisme est une application stricte, même si elle est dévoyée, des préceptes religieux et ceci indépendamment de l’évolution de la société. L’intégrisme fige la société dans un carcan de croyances et de postures édictées une fois pour toute et reste sourd aux besoins légitimes d’une société en changement. Les français qui ont défilé dans la « manifestation pour tous » pour protester contre une loi visant à mettre en harmonie les textes législatifs et les demandes d’une société en pleine évolution sur un certain nombre de sujets touchant la famille, sont la manifestation d’un intégrisme catholique qui a peu de différences avec l’intégrisme musulman. Les mots d’ordre sont éclairants : « les enfants sont des cobayes ! » et « on veut effacer les différences (de sexe) » sont totalement étrangers au projet de loi sur la famille. Que prévoyait cette loi ? Simplement de prendre en compte un certain nombre de problèmes qui traversent aujourd’hui la société française et qui restent à ce jour hors du contexte juridique. Il s’agissait de délibérer sur le droit de garde dans le cas des divorces conflictuels, du statut des beaux-parents dans les familles reconstituées, de simplifier la procédure d’adoption. Aucun de ces trois sujets ne fait mention de la PMA et encore moins de la GPA, objets de la colères de contempteurs catholiques du gouvernement. Cette loi visait uniquement à combler des vides dans l’éducation des enfants créés par des évolutions sociétales irréversibles. Quand à la rumeur de la diffusion de la théorie du genre dans les établissements scolaires, elle relève tout simplement de la théorie du complot. Jamais il n’a été envisagé d’enseigner une théorie qui consiste à affirmer que l’on nait mâle ou femelle et que l’on devient homme ou femme en fonction de l’éducation et de l’environnement. L’ « ABCD » de l’égalité consiste uniquement à lutter dès l’enfance contre les tendances aux comportements sexistes et les stéréotypes pour conforter l’évidence de l’égalité des sexes dans la société. Les adversaires de cette action éducative confondent (volontairement ?) l’égalité et la similitude. Faut-il avoir l’hypocrisie suintant par tous les pores de la peau pour prétendre que l’on enseigne aux enfants l’art de se masturber ! Il est alors incompréhensible que le gouvernement ait décidé de renvoyer aux calendes le vote de cette loi sur l’évolution de la famille, sauf pour des raisons purement politiciennes et électoralistes dues à la proximité des prochaines élections municipales. Cette droite française réactionnaire ressemble de plus en plus au Tea-Party américain, groupe qui a complètement mis sous influence le parti Républicain et dont on voit chaque jour les néfastes conséquences. Il est à craindre que le recul du gouvernement, à l’image du Tea-Party, incite ces intégristes à remettre bientôt en cause des avancées sociétales come l’IVG ou la loi Leonetti. La « manif pour tous », la honteuse journée de « retrait de l’école », les bonnets rouges, la montée des extrêmes de droite comme de gauche, la contestation systématique de toute action gouvernementale, le sectarisme grandissant de l’opposition politique, les dysfonctionnements de la majorité actuelle, tout cela répand comme une odeur nauséabonde sur le pays.

02 février 2014

Polémique stérile

Lorsque l’impérieuse obligation de servir l’intérêt général s’efface devant la défense d’intérêts partisans, le discours des responsables politiques se fait caricature et duplicité. Ces derniers déclinent alors un discours souvent rudimentaire consistant à caricaturer à outrance leur raisonnement dans le seul but d’accentuer la fracture qui sépare majorité et opposition. Il en est ainsi pour l’économie. Traditionnellement, la gauche et les syndicats donnent une préférence sans nuance pour une politique de la demande tandis que la droite soutient que, seule, une politique de l’offre a un sens. Or, la réalité est plus complexe que cette dichotomie simpliste : l’offre crée la demande versus la demande crée l’offre. La symétrie de cette proposition n’est qu’apparente. Les tenants de la demande soutiennent qu’une augmentation du pouvoir d’achat, essentiellement par l’augmentation des salaires ou la diminution des impôts, crée une demande supplémentaire dont la conséquence est une augmentation de l’offre et de la production, donc une diminution du chômage. Les sectateurs de l’offre salvatrice soutiennent au contraire que c’est celle-ci qui engendre la demande au seul motif que, sans offre, il ne peut y avoir de demande. En y regardant d’un peu plus près, on s’aperçoit que les choses ne sont pas aussi simples. On peut, en effet, décomposer la demande globale en demande de services et en demande de produits manufacturés ou non. Dans une situation économiquement difficile et où la charge de l’impôt est (trop) importante, les consommateurs se tournent préférentiellement vers les produits les moins chers. Or, la mondialisation des échanges met à leur portée des produits en provenance des pays en voie de développement, (beaucoup) moins chers que les produits nationaux et sur lesquels se portent naturellement leur préférence (c’est du moins le cas des classes sociales les moins favorisées, donc les plus nombreuses). Ce faisant, cette augmentation de la demande se fait au détriment de la balance commerciale et donc du déficit et de la dette, pour profiter presque exclusivement aux économies étrangères. La réduction du chômage attendue ne peut être que réduite, voire négligeable. Quant à l’offre, son efficacité se mesure à sa capacité à trouver un marché. On peut alors distinguer une offre dont la compétitivité est fondée sur le prix, une autre essentiellement axée sur la qualité et l’innovation. La compétitivité par les prix ressemble à une politique de la demande, conduisant à une augmentation apparente du pouvoir d’achat. Elle a l’avantage d’un effet immédiat mais elle se heurte à la concurrence des produits étrangers moins chers et provoquant une réduction des marges. La compétitivité par l’innovation est beaucoup plus longue à mettre en œuvre car elle passe par des investissements dont les effets éventuels ne peuvent se faire sentir qu’à moyen terme. La condition nécessaire (mais non suffisante) pour que cette innovation existe est que les entreprises aient les moyens d’investir, c’est-à-dire qu’elles dégagent des marges suffisantes. Il y a, cependant, des exceptions à cette contrainte de temps comme l’exemple du téléphone portable le démontre. Cette offre n’a pas été suscitée par une demande inexistante avant l’apparition de ce produit. Par contre, véritable innovation, elle a créée immédiatement une demande nouvelle et importante qui s’est portée sur les produits manufacturés, malheureusement essentiellement étrangers, mais a également créée une offre locale de services chez les opérateurs de télécommunication qui ont trouvé ainsi une clientèle pratiquement captive. Encore faut-il que les consommateurs aient le pouvoir d’achat suffisant pour acquérir ces nouveaux produits et services. Cela montre bien qu’il n’est pas possible, entre la demande et l’offre, de négliger l’un au détriment de l’autre. Les diatribes politiques et syndicales se focalisant exclusivement sur un seul aspect du problème plongent le pays dans une polémique stérile. Une politique de la demande est indispensable pour améliorer le sort des plus démunis, une politique de l’offre est importante pour donner la possibilité d’investir aux entreprises, seules capables de créer des emplois marchands et de réduire le chômage. Plus important encore que d’éviter de tomber dans une dichotomie néfaste et stérile, il faudrait que le discours syndical change de nature et cesse d’instiller dans le monde des travailleurs l’idée mortifère que les chefs d’entreprises sont tous des voyous et des profiteurs. La confiance est une nécessité absolue au fonctionnement correct d’une économie et elle doit exister, non seulement chez les patrons, mais également chez les consommateurs et les salariés. Pour cela, les syndicats devraient changer leur paradigme et cultiver une attitude de recherche du compromis au lieu du culte du soupçon et du conflit. Tout le monde s’en porterait mieux.

21 janvier 2014

Théorie du complot

La théorie du complot n’est pas une nouveauté. Elle existe au moins depuis le XVIIe siècle au sein de la Couronne Britannique. Un siècle plus tard, la Révolution française, d’après l’Abbé Barruel qui lance la rumeur, n’était que le fruit d’une conspiration antichrétienne. Les protocoles de Sion, apparus au début du XXe siècle, l’homme sur la Lune, les trainées de condensation des moteurs des avions à réaction, l’extraterrestre de Roswell sont autant de sujets qui ont donné lieu à des rumeurs de complots. Plus près de nous, le drame terroriste du 11 Novembre 2001 a également suscité l’idée qu’il s’agissait d’un complot. Dès 2002, Thierry Meyssan a publié « L’Effroyable Imposture », suivi par d’autres auteurs, pour qui les attentats auraient servi de prétexte à l’administration Bush pour modifier la politique intérieure et extérieure des USA et pour faire accepter aux Américains la guerre en Irak et en Afghanistan. Certains, aujourd’hui, diffuse l’idée que les hommes politiques français sont le jouet d’une société secrète appelée « Le Siècle » qui a son homologue aux USA, « La French American Foundation ». Le dernier avatar du complot universel est personnalisé par monsieur Dieudonné M’Bala M’Bala qui instille peu à peu l’idée, qui n’est pas neuve, que les juifs se sont organisés pour diriger le monde. Si l’on cherche à classifier ces théories, on peut en distinguer deux types : les théories racistes et les théories de prise de pouvoir. Les premières tentent d’accréditer l’idée que l’Etat officiel est au service de minorités qui cherchent à prendre le contrôle de la nation blanche et généralement chrétienne. Les secondes cherchent à faire croire que de riches et puissantes organisations internationales, secrètes ou non, tentent d’imposer un nouvel ordre mondial. Le danger actuel de ces théories du complot est leur diffusion immédiate sur Internet qui agrandit considérablement le nombre des sectateurs de celles-ci. Il est plus facile de diffuser une fausse information que d’en arrêter les effets, ce qui explique que ces théories perdurent très longtemps après leur apparition. Il en est de même pour les lanceurs d’alertes. Le savoir est aujourd’hui parcellisé à cause du développement scientifique dont la complexité grandissante empêche de maitriser la totalité des savoirs. Cette parcellisation a pour conséquence immédiate que la véracité objective d’une alerte est de plus en plus douteuse. C’est le cas actuellement des soi-disant effets des antennes de téléphones portables. Conscient de la difficulté d’être complètement objectifs, les lanceurs d’alerte font, de plus en plus souvent, appel au principe de précaution qui n’est que l’aveu d’une connaissance très incomplète du problème. C’est ainsi que l’on fait, de plus en plus, appel à ce principe (nucléaire, ondes radio, OGM, nanotechnologies, cellules souches, gaz de schistes, …) ce qui le rend dangereux pour la recherche, l’innovation, le progrès, l’économie. Ainsi donc, la dangerosité de ce principe en appelle à sa propre suppression.

13 janvier 2014

Liberté, liberté chérie

La Convention Européenne des Droits de l’Homme (1950) précise les libertés individuelles démocratiques. On y trouve le respect de la vie privée, la liberté de pensée et de religion, la liberté d’expression, d’association et de rencontre. L’exercice de ces libertés comporte des devoirs et des responsabilités, constituant leurs limites et impliquant des restrictions et sanctions prévues par la loi Ces limites constituent les mesures démocratiques obligatoires pour la sécurité nationale, la préservation de l’ordre public, la prévention du crime, l’interdiction des discriminations de toutes natures (sexe, race, langue, religion, appartenance à une minorité), la préservation de la vie privée. Ainsi la liberté d’expression se trouve encadrée par plusieurs restrictions constituant des raisons sécuritaires comme l’incitation au crime, l’interdiction des insultes publiques, le négationnisme, la nécessaire protection de l’enfance. Ces restrictions à la liberté d’expression ont permis l’expulsion d’un certain nombre d’imams et de prédicateurs dont les discours extrémistes ont été jugés comme attentatoire à la Déclaration des Droits de l’homme (l’imam Mohammed Hammami, par exemple). Ainsi, l’interdiction du spectacle du sieur Dieudonné M’Bala M’Bala est-elle, sans conteste, licite et légale, en plus d’être simplement morale. Tous ceux qui se sont insurgés devant ce qu’ils appellent une atteinte à la liberté d’expression oublient tout simplement la morale. « On peut rire de n’importe quoi mais pas avec n’importe qui » disait, en son temps, Pierre Desproges. La liberté d’expression sans limites s’appelle permissivité. Il ne peut y avoir de liberté sans restriction sauf à conduire à l’anarchie. On doit rajouter qu’on ne peut pas faire rire n’importe qui avec n’importe quoi. Si vous recherchez une preuve qu’une certaine France raciste existe bel et bien, il suffisait d’aller regarder les foules qui s’agglutinaient aux portes des spectacles du susnommé. Vous y auriez trouvé la génération « Hitler, connais pas » et qui ne connait pas non plus la signification du geste appelé « la quenelle » qui n’est autre que la reproduction du geste nazi contrarié du docteur Folamour dans le film de Stanley Kubrick.

01 janvier 2014

Le passage

Le rituel politique du passage d’une année à l’autre a été scrupuleusement respecté une fois encore. Un discours présidentiel convenu où, d’une année sur l’autre, on retrouve les mêmes termes, les mêmes présentations de bilan, les mêmes promesses. Les réactions des partis politiques sont absolument identiques à ce que l’on attend, des commentaires stéréotypés, sectaires, sans nuances, sans analyses, sans idées. Le véritable drame que vit le pays est qu’il est dirigé par une classe politique sans imagination, sans talent et qui, faute de mieux, se fige dans des attitudes caricaturales qui ne débouchent sur rien. De tout le discours présidentiel de cette année, n’est à retenir que la « promesse » d’une simplification de l’organisation administrative des collectivités locales. Peut-on espérer la disparition des départements et des conseils généraux avec de réelles économies de fonctionnement ? Malheureusement, les promesses n’engagent que ceux qui y croient !