21 août 2009

Il est temps

Je reviens sur les réflexions sur le temps que j’ai développées le 21 Octobre 2008. Nous vivons apparemment au sein d’un monde à quatre dimensions (merci Mr. Einstein !) qu’on appelle l’espace-temps. Ce concept décrit le monde comme un espace construit à partir de trois coordonnées d’espace et d’une coordonnée particulière que l’on appelle le temps. Nous percevons parfaitement (et nous comprenons) l’existence des coordonnées d’espace à travers nos mouvements et déplacements. Nous disposons librement de ces trois dimensions ; elles nous appartiennent en quelque sorte. Que se passerait-il si une de ces trois coordonnées venait à disparaître ? Notre monde à trois dimensions (dont nous-même) deviendrait un monde plat sur lequel nous serions condamnés à ramper, comme une bactérie sur un « plan » de table. Supprimons encore une dimension. Le monde se réduit alors à un « fil » sur lequel nous ne sommes tristement plus capables que de faire des allers et retours monotones. Ces situations sont absurdes, mais nous parvenons facilement à les conceptualiser et à les imaginer. Mais qu’en est-il du temps ? Tout d’abord, le temps ne nous appartient pas. Nous ne pouvons pas user librement de cette coordonnée, contrairement aux coordonnées spatiales. Ensuite, que se passerait-t-il si le temps venait à disparaître ? Nous irions alors vers l’Apocalypse ! En effet, tout mouvement n’existe que si le temps existe. C’est ce que nous démontrent les lois de la Nature et de la Relativité Générale (encore merci Albert !). Donc, si le temps venait à disparaître, le monde s’immobiliserait à tout jamais. Plus encore, tout processus, quel qu’il soit, ne se déroule que dans le temps puisqu’il n’est qu’une succession d’évènements. Donc, non seulement tout s’immobilise, mais tout processus s’arrête. Or, la conscience ne vient à l’homme que grâce aux processus physico-chimiques existant dans notre cerveau. Ainsi la disparition du temps entraîne celle de la conscience. Nous n’aurions aucune conscience de l’Apocalypse. La vie n’existerait tout simplement plus puisque tout processus vital s’arrêterait. Cela veut-il dire que le monde disparaîtrait ? Un monde sans vie ni conscience peut-il exister ? Un monde de matière figée ? Il est très difficile de conceptualiser ce monde, tellement le temps imprègne notre vie. Ce monde à quatre dimensions est né au cours d’un phénomène singulier que l’on appelle, à tort, le big-bang. A tort, car il n’y a jamais eu de « bang ». A tort également, car l’Univers est né avant le big-bang. Quelques milliardièmes de milliardièmes de milliardièmes de seconde auparavant (10-35 seconde) certes, mais avant quand même. Au point « zéro », rien n’existait. Ni l’espace ni le temps. Or, il a bien fallu qu’un processus, qui nous échappe, se déroule depuis ce point « zéro » jusqu’au moment du big-bang, c’est-à-dire débute, alors que le temps n’existait pas. Il est donc nécessaire que le temps ait été « créé » à ce moment initial fondamental ou qu’une physique inconnue y déroule ses lois. Il y a là un premier mystère d’une insondable profondeur. En même temps que le temps (!), a été créée une « bulle » d’espace en expansion inflationnaire. Si nous arrivons à conceptualiser cette bulle, il est beaucoup plus difficile de répondre à la question : dans quoi cette bulle était-elle en expansion ? La réponse est : dans rien ! C’est un second mystère tout aussi insondable que celui ci-dessus. Enfin (last but not the least !), pourquoi ce point zéro ? Pourquoi quelque chose plutôt que rien (Leibniz) ? C’est une question à jamais sans réponse car les lois de la Nature n’ont plus lieu dans les conditions physiques de ce point zéro et sont donc incapables d’apporter la moindre explication. Nous ne saurons jamais pourquoi nous sommes là.

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