23 janvier 2012

Les syndicats français

Tout le monde sait que les syndicats français, en dehors d’eux-mêmes, ne représentent pratiquement que les salariés et fonctionnaires des entreprises publiques, telles que la SNCF, EDF et GDF, SeaFrance qui n’est qu’une filiale de la SNCF, la RATP, la SNCM, … Le comportement de ces syndicats est en totale opposition avec celui des syndicats allemands. Les premiers choisissent systématiquement la confrontation en s’appuyant sur des revendications et des protestations extrêmement démagogiques qui, en fin de compte, se résument à réclamer des augmentations de salaire et des embauches supplémentaires. « Plus de moyens » est le leitmotiv de tous les syndicats, incapables de formuler des propositions qui prennent en compte l’environnement économique et ses difficultés. Il est, certes, dans la raison d’être des syndicats de défendre les intérêts des salariés, mais lorsque leurs exigences se retournent contre ces derniers en provoquant la disparition complète de l’entreprise, on reste confondu. C’est ce qui vient de se passer avec SeaFrance où l’obstination du syndicat local, plutôt que d’accepter une solution partielle de reprise de l’entreprise, a abouti au licenciement de la totalité des salariés. Les syndicats allemands, quant à eux, jouent systématiquement la carte de la conciliation, de la recherche de l’intérêt général, de la cogestion, de la pédagogie, et ne recourent qu’exceptionnellement à la confrontation. Le recours systématique à la grève est une spécificité des syndicats français. Un jour viendra où une étude sera faite sur ce qu’a couté réellement au pays une telle attitude. Mais il y a plus grave. La SNCF, EDF, SNCM, SeaFrance, la RATP, toutes ces entreprises d’état ont connu des dérives du fonctionnement des syndicats. Rappelons-nous les nombreux blocages du port de Marseille dont le résultat est son déclassement international, les armateurs préférant rallier les ports de Gènes ou de Rotterdam plutôt que de courir le risque de voir leurs cargos immobilisés pendant des jours dans les eaux marseillaises. Comment comprendre et accepter qu’un poste de docker à Marseille se transmette de père en fils, grâce à la carte d’adhésion à la CGT ? Comment a-t-on pu accepter qu’un syndicat se livre à des actes de piraterie en mer, en arraisonnant des bateaux de voyageurs et en prenant ses passagers en otages, comme cela s’est pratiqué en 2005 par la CGT-Marseille ? Les comportements délictueux ne sont pas une exception, dans ces syndicats corporatistes. Une enquête est actuellement en cours à Calais où l’on soupçonne la CFDT de détournements et d’enrichissements personnels des syndicalistes, ce qui serait une des causes des difficultés de SeaFrance, provoquant au bout du compte sa faillite en imposant à l’entreprise plus de 200 salariés par navire. Rappelons-nous également l’enquête menée par la justice sur le financement et l’utilisation des fonds du CCAS de l’EDF. Comment comprendre que les malversations syndicales ne soient jamais condamnées ? Pourquoi la direction de la SNCF n’est-elle pas intervenue pour faire cesser les comportements délictueux des syndicats au sein de sa filiale ? Pourquoi le rapport Péruchot traitant de l’examen des comptes des Comités d’entreprise a-t-il été mis rapidement au placard ? Doit-on croire que les patrons et l’Etat marchandent la paix sociale dans l’entreprise en acceptant les comportements délictueux des syndicats ? La culture des syndicats français date de 1884 ! La vérité impose de dire que l’on constate que les syndicats changent peu à peu, sauf les extrémistes comme le syndicat SUD. Mais ce changement est beaucoup trop lent dans l’état de crise où se trouve l’Europe entière et la France en particulier. Il n’ait que d’écouter le discours syndical au sujet du sommet dit social organisé par le Président de la République. Trop tard, trop court, trop peu préparé, ce sommet n’aboutira à rien, sauf à quelques mesurettes. C’est, malheureusement, ce que souhaitent les syndicats, arc-boutés sur le refus d’un nouveau financement de la Sécurité Sociale et sur l’augmentation des effectifs et des salaires de la fonction publique.

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