08 février 2012

L’enseignement en classes préparatoires

Le journal Le Monde a fait paraître un article portant sur les classes préparatoires aux Grandes Ecoles. Cet article était accompagné de témoignages de professeurs de ces classes tout-à-fait particulières. Je dois dire mon étonnement en lisant ce que disaient ces enseignants expliquant leur attention et leur soutien aux élèves dans l’épreuve difficile que représentent ces deux années de préparation aux concours d’admission. Ayant passé deux ans dans ces classes dans un grand lycée parisien au tout début des années soixante, ce n’est pas du tout le souvenir que j’ai gardé du comportement des professeurs de l’époque. Imbibés d’un ego démesuré, ces hommes (en majorité) et femmes considéraient leurs élèves au mieux comme les simples individus d’un troupeau sans âme, souvent comme de véritables souffre-douleur. Seuls les meilleurs d’entre nous pouvaient escompter quelques considérations, tous les autres servant de faire-valoir. Et lorsque vous aviez le malheur de venir d’une petite ville de la province profonde comme moi, le mépris s’ajoutait à la gamme de vexations permanentes. « Vous venez d’où, déjà ? ». Combien de fois ai-je entendu cette phrase lors de ce qui s’appelait « les colles », sorte d’examens hebdomadaires échelonnés tout au long de l’année. L’angoisse, parfois même la peur, était permanente. Heureusement, je n’ai passé que deux ans dans ces classes préparatoires de Math-sup et Math-spé (la Taupe). Quel ne fut pas mon étonnement, lorsque ma réussite à un concours d’une grande école d’ingénieurs a été connue, de voir ces mêmes professeurs qui m’avaient tant méprisé pendant deux longues années, se répandre soudain en louanges tout aussi excessives qu’avait été leur agressivité antérieure. Oui, décidément, en lisant les commentaires des professeurs d’aujourd’hui, je me dis que les faits ont bien changés et que, peut-être, l’humanité est devenue une qualité nouvelle du corps enseignant de ces classes particulières.

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