07 septembre 2013

L’honneur perdu de l’Occident

Les peuples occidentaux, en décidant préférable de ne rien faire, ont perdu ce qu’il leur restait comme honneur. Les palinodies politiques auxquelles nous avons assistées avec consternation ont durablement interdit aux pays occidentaux de parler des droits de l’homme avec la moindre crédibilité. Accepter sans réagir les agissements du pire boucher actuel de la planète, Bachar al-Assad, à égalité avec Hitler, c’est donner aux futurs criminels une impunité qu’il sera impossible de combattre. Hitler a gazé les Juifs, Bachar al-Assad a gazé des enfants et des bébés. Où est l’horreur ? Où est l’honneur perdu des Occidentaux, enlisés dans leur couardise égoïste et égocentriste ? Il se peut que le Congrès américain s’oriente vers un vote positif pour une intervention. Mais dans combien de temps ? Plus le temps passe et plus cette intervention devient problématique. Ne rien faire en face d’une violation des traités internationaux ouvrira aux Iraniens un boulevard vers le développement de l’arme nucléaire, sans le risque d’une quelconque rétorsion. Les massacres de populations civiles par des dictateurs à l’hubris démesuré resteront pour longtemps sans punition. Le terrorisme se verra également doté d’une impunité presque totale, conforté par la pusillanimité des occidentaux et des pays arabes. Mettre en avant la petite fiole de Colin Powell dans la guerre d’Irak n’est qu’une argutie nauséabonde car cela sous-entend que les preuves rapportées sur l’utilisation d’armes chimiques sont également des mensonges. Qui, de bonne foi, peut défendre un tel point de vue ? Cherchez-vous une preuve irréfutable de l’hypocrisie humaine ? La bourse se porte mieux depuis que l’intervention en Syrie est abandonnée !! Un obscur secrétaire du parti socialiste, timide voix de son maitre, a comparé l’attitude des non-interventionnistes avec l’esprit de Munich, soulevant l’indignation simulée et ridicule de l’opposition. Or, qu’est-ce que Munich, si ce n’est la reculade de l’Europe devant les risques d’une confrontation avec le pire tyran que l’humanité ait connu. L’Europe a abandonné la Tchécoslovaquie comme elle abandonne aujourd’hui la Syrie. Nous sommes bien en face d’un comportement identique. Les démocraties fonctionnent avec des lois et des principes, les dictatures n’en ont pas. Voilà pourquoi la Russie et la Chine sont deux dictatures, dont la première approvisionne l’armée syrienne en gaz de combat. Ainsi, objectivement et par couardise, les occidentaux se rangent derrière deux dictateurs qui veulent, à tout prix, sauver un tyran sanguinaire, le premier par pure vengeance de son humiliation pendant l’intervention en Libye, le second pour refuser toute intervention extérieure dans la politique d’un pays de peur que le monde se préoccupe soudain des droits de l’homme piétinés sans vergogne en Chine. De son coté, la majorité des Français, comme des occidentaux, refuse toute intervention militaire, préférant se battre pour leurs points de retraite plutôt que de s’engager pour sauver la vie des enfants syriens. Ils oublient allègrement que la France est membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU dont la mission essentielle et exigeante est de garantir la paix et les droits de l’homme dans le monde. Nous assistons à la mort du droit d’intervention pour raisons humanitaires et à l’impuissance grandissante de l’ONU qui devient réellement un « machin » inutile. Pourquoi faut-il tant de temps pour apporter les preuves objectives du gazage à l’ONU devant la Russie, ce dont absolument personne ne doute, et mettre ainsi Vladimir Poutine au pied du mur ? Si ce dernier refuse toujours d’intervenir, il apparaitra, aux yeux du monde, comme un allié objectif d’un criminel contre l’humanité. Peut-être alors hésitera-t-il à s’entêter dans une attitude qui heurte la raison.

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