14 décembre 2014

L’écologie extrémiste

La France vit depuis1848 en démocratie représentative. Le peuple délègue à des élus le droit de décider à la majorité des membres de l’assemblée de ces mêmes élus. Ceci est la règle fondamentale du fonctionnement démocratique français. Or, au sein d’un monde qui voit fleurir l’individualisme, le corporatisme et la violence, nous assistons à des remises en causes de ce fonctionnement de plus en plus fréquentes au nom d’une soi-disant écologie. C’est le cas de l’aéroport de Nantes, de la mise en place des portiques écotaxe, du barrage de Sivens, de la construction d’un Central Parc à Roybon (Isère), du tunnel du Val du Mont Rose, de la ligne TGV Lyon-Turin, et d’autres … Dans tous ces cas, une majorité d’élus a voté démocratiquement un projet et l’a adopté. Mais la réalisation de ces projets se heurte à la contestation violente de groupes hétéroclites de citoyens qui refusent d’accepter le choix démocratique au nom de la défense de leur vision de l’écologie et de l’environnement. Leurs violences empêchent la réalisation de ces projets, attendus par une majorité de citoyens concernés. Il y a là un déni démocratique. Les contingences actuelles que sont le chômage, la montée des extrêmes, la croissance insuffisante pour faire vivre une population de plus en plus nombreuse et de plus en plus pauvre, au lieu de créer une volonté commune d’en sortir, exacerbent les conflits qui s’enlisent dans le dogmatisme et sombrent dans la violence. La démocratie est la grande perdante. « Quand les blés sont sous la grêle, Fou qui fait le délicat, Fou qui songe à ses querelles, Au cœur du commun combat » dit Aragon dans un de ses poèmes (Celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait pas). Aujourd’hui, la tornade de grêle c’est la profonde crise économique dans laquelle s’enfonce, chaque jour davantage, le pays. Fous sont ceux qui utilisent la violence pour s’opposer à la démocratie, voire à la République. Ces actes sont doublement coupables. Coupables d’être anti-démocratiques et coupables d’être violents. La violence s’insinue dans la société à tous les niveaux et le pays glisse dangereusement vers un radicalisme mortifère. Si, par malheur, l’aéroport de Nantes et la ligne Lyon-Turin sont abandonnés, les portiques écotaxe enlevés, le barrage de Sivens rayé de la carte, le site de Central Parc rendu à la forêt, le tunnel du Mont Rose reporté sine die, alors la violence apparaitra comme justifiée aux yeux de ceux qui l’emploient et elle sera de plus en plus fréquente. La société sera alors de plus en plus en danger. L’individualisme égoïste et la violence anti-démocratique sont les ingrédients d’une décomposition sociétale. Les barbares ne sont plus à nos portes, ils sont déjà entrés.

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