13 février 2015

Réseaux miroirs

La nature ne cesse de nous étonner. Les particules élémentaires de la physique quantique possèdent une étrange propriété qui se nomme l’intrication. Lorsque deux particules sont émises en même temps par un même dispositif, ces deux particules se comportent comme un objet unique. Toute modification sur l’une d’elle entraine une modification sur l’autre, quelle que soit la distance entre les deux particules. Cette modification étant instantanée, elle exclut la circulation d’une information qui se devrait se déplacer à une vitesse infinie et qui violerait alors la loi de la Relativité Restreinte. Les deux particules, au lieu d’avoir chacune une fonction d’onde spécifique, possèdent une fonction d’onde commune. La conséquence en est une sorte d’étrange téléportation. Rien d’équivalent ne s’observe dans notre monde macroscopique. On ne sait pas très bien, aujourd’hui, expliquer comment les lois de la physique subatomique se transforment en celles de la physique ordinaire, celle que nous vivons, et pourquoi l’intrication n’existe plus. Or, voilà que l’on a découvert en 1996 une étrange propriété du cerveau : l’existence de ce que l’on appelle « les réseaux miroirs ». Lorsque quelqu’un exécute une action devant un observateur, il active des neurones situés dans une région précise de son cerveau. Les mêmes neurones s’activent dans le cerveau de l’observateur sans qu’il exécute pour autant les mêmes gestes. Ces réseaux permettent à l’observateur de saisir l’intention de l’observé AVANT l’exécution du geste avec un décalage de 3 à 6 secondes. Ces neurones particuliers permettent de projeter une représentation de l’action, que celle-ci ait lieu ou non, de saisir l’intention avant l’exécution. Cela ressemble à une interaction entre les deux cerveaux, une sorte d’intrication temporaire. On ne peut qu’être frappé par la similitude avec l’intrication des particules élémentaires. Le fonctionnement des réseaux miroirs est différent des neurones impliqués, par exemple, dans la compréhension orale qui s’activent chez l’auditeur 3 à 4 secondes APRES la production du son par le conteur. Ces réseaux miroirs, permettant de saisir l’intention avant l’action sont à la base de l’empathie. L’impression de comprendre son interlocuteur avant même qu’il ne se soit exprimé. Le sentiment de comprendre ce qui se passe dans l’esprit de son interlocuteur. Décidément, la nature est pleine de profonds mystères.

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