03 juin 2006

Un projet pour rien

La dernière intervention de S.Royal sur la sécurité tranche singulièrement avec l’angélisme ou le calcul politicien des « éléphants » du PS. Il est pourtant singulièrement évident que les premières victimes des violences de banlieue sont les habitants de ces quartiers !Et il est tout aussi évident que la politique du logement « ghetto » menée depuis plusieurs décennies a concentré dans ces banlieues une population modeste, à l’écoute des propositions de gauche. Le discours de S.Royal est donc parfaitement ciblé sur un électorat qui se sent abandonné depuis plusieurs années par les socialistes. L’indignation (feinte) des autres candidats socialistes à la candidature n’est que la marque d’un dépit de n’avoir pas su accaparer cet argumentaire pour leur propre compte. À quel titre Monsieur L. Fabius se permet-il de dire que les socialistes ne partagent pas les valeurs de la candidate ? Ses propres valeurs sont-elles inattaquables ? S’offusquer de l’utilisation du mot militaire (car il ne s’agit que de cela) relève de cet angélisme d’apparence qui ne trompe plus personne. Bravo, Madame. C’est un joli coup politique… mais ce n’est qu’un coup politique. Nous vous attendons toujours sur un vrai discours de future présidente. Le projet socialiste ne peut, en aucun cas, être une réponse à cette attente. Ce projet n’est pas un projet présidentiel, mais un projet de gouvernement ce qui n’est absolument pas la même chose. Reprocher par avance à S.Royal de tenir un discours qui ne se retrouve pas dans le projet des socialistes montre que ceux-ci n’ont pas compris ce qu’est un projet présidentiel pour la France. Il est à parier sans risque que ce projet ne sera qu’une liste des courses, c’est-à-dire un catalogue de mesures qui relèvent de la responsabilité d’un gouvernement mais qui ne diront rien sur « l’idée de la France » que se font les candidats.

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