05 mars 2007

Europe, où es-tu ? …suite

Il me paraît nécessaire de compléter mon précédent article sur Airbus, après les propos de Jean-Marie Le Pen sur le sujet. Lorsque je déplore que des considérations politiques aient été prises au détriment de l’efficacité logistique et managériale de l’entreprise, je ne veux évidemment pas dire que Airbus n’aurait jamais dû être cette belle aventure Européenne. Il est bien normal que chaque pays ayant participé à la naissance de cette entreprise participe à son fonctionnement. Il est bien normal que chaque pays trouve dans ce projet des opportunités d’améliorer sa propre situation industrielle et de l’emploi. Mais les impératifs industriels sont incontournables et les oublier (ou faire semblant) ne peut déboucher que sur des difficultés majeures. Le nouveau management s’en est d’ailleurs rendu compte immédiatement, puisque son plan de réorganisation prévoit un certain nombre de regroupements industriels pour supprimer des contraintes logistiques coûteuses et une incohérence de management. C’est pourquoi il a choisi de transférer en Allemagne la totalité de la fabrication du nouvel A320 et de regrouper à Toulouse un certain nombre d’opérations touchant au futur A380. La nécessité de réduire les coûts de fabrication se trouve derrière les choix du management actuel, ce qui est une condition de survie en face de Boeing qui a fait ces choix depuis quelques années et dont la situation économique s’est considérablement améliorée. Il est temps que Airbus en fasse autant. Le rôle de l’Etat-actionnaire n’est pas de rechercher des compromis purement politiques et nationaux, mais de veiller à ce que les choix du management soient toujours tournés vers l’efficacité industrielle et que les conséquences sociales de ces choix soient prises en compte.

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