29 août 2007

Politique de la demande, une illusion ?

Tout le monde sait qu’il existe un choix majeur en économie, lorsqu’il s’agit de réaliser une relance : faire une politique de l’offre ou une politique de la demande. Une politique de l’offre consiste à mettre en œuvre des mesures en direction des entreprises. Une politique de la demande consiste à relancer le pouvoir d’achat des consommateurs. Lorsque le pays est endetté (au-delà du raisonnable), une politique de la demande comporte un certain nombre de risques. Le raisonnement classique, celui que tient aujourd’hui le gouvernement, est le suivant : Une réduction d’impôts entraîne une augmentation du revenu des ménages donc du pouvoir d’achat. La demande augmente entraînant une augmentation de la production donc du PIB. Mais en économie, il n’existe que des boucles. Ainsi, l’augmentation de la demande peut entraîner une hausse des prix qui entraîne une hausse des salaires, donc une augmentation des coûts de production et une diminution de la rentabilité. Pour rétablir celle-ci, les prix augmentent et la demande diminue. De plus, si les prix des produits nationaux augmentent, les articles importés deviennent plus compétitifs et la demande entraîne alors une augmentation des importations. Les articles fabriqués en France deviennent, par contre plus chers et les exportations diminuent. La dette augmente. C’est un peu comme si un individu consacrait une part de plus en plus importante de son salaire aux dépenses du ménage sans que son salaire n’augmente. Il lui sera forcément nécessaire de s’endetter.
La seule vérité incontournable est que la crise française perdurera tant que sa balance commerciale restera déficitaire. Et cela impose aux entreprises de se remettre en question, l’offre de l’industrie française sur le marché mondial étant moins attractive que celle des autres pays industrialisés. Il faut donc des investissements et … du temps. Une politique de relance de la demande est une politique du court terme alors qu’une politique de l’offre est axée sur le long terme. Or, le court terme est beaucoup plus sensible aux aléas de la conjoncture et des circonstances. Ce qui est inquiétant est que les mesures du gouvernement sont essentiellement orientées vers une relance de la demande.

2 commentaires:

Anonyme a dit…
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