09 octobre 2011

Déontologie

La liberté de la presse est une des grandes libertés démocratiques. Elle mérite d’être défendue. Dans une démocratie, tout pouvoir a un contre-pouvoir. La presse, comme la justice, est un contre-pouvoir au pouvoir politique. C’est pourquoi la loi protège les journalistes en les autorisant à ne pas être dans l’obligation de dévoiler les sources de leurs informations. C’est un droit. Mais, à tout droit, doit être associé un devoir. En l’occurrence, le devoir du journaliste est de s’assurer que l’information qu’il obtient de sa source est vraie avant de la publier. Il ne peut se contenter de clamer à ceux qui protestent qu’il a des sources dont il est sûr. Se satisfaire de cette seule justification est insuffisant, voire inacceptable. Car, comment être sûr de l’honnêteté de la source ? Comment être certain que l’information obtenue n’est pas polluée par un contexte trouble propre à la source ? C’est ce qui vient de se passer avec la publication par l’Express d’un article dévoilant une enquête sur Valérie Trierweiler, compagne de François Hollande. La seule justification apportée par le journal est, jusqu’à présent, l’existence de sources jugées sûres par le journaliste. Ceci est manifestement insuffisant. Il est indispensable que l’Express obtienne de ses sources des preuves publiables attestant l’information. À défaut de la publication de ces preuves, l’information sera jugée comme une mauvaise opération de communication dans une période électorale, toujours propice aux rumeurs. Car, ou bien la source ne possède aucune preuve et son information n’a aucune valeur. Ou bien la source est en possession d’une preuve qui n’est pas publiable et, dans ce cas, le journaliste a le devoir de ne rien publier lui-même. Ou bien la source est en possession d’une preuve publiable et le journaliste a le devoir de la rendre publique en même temps que l’information qu’il délivre. La déontologie du journaliste impose la rigueur dans la publication d’une information.

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