18 décembre 2011

Interrogations

Le climat oppressant qui sévit actuellement pousse à se poser quelques questions pour essayer d’en comprendre les raisons. Sans être exhaustif, en voici quelques une. Un principe fondamental de toute discipline est le principe de causalité : tout événement a une cause. Essayons d’appliquer ce principe aux évènements que nous subissons depuis plusieurs mois maintenant. • Le fait le plus visible aux yeux de tous est l’augmentation continue du chômage ainsi que les protestations citoyennes qui se sont manifestées dans plusieurs pays européens. Ces faits sont le signe incontestable d’une crise sociale qui s’approfondit de jour en jour. Quelle est la cause de cet état de fait ? Il tombe sous le sens que la cause principale en est la crise économique qui devient mondiale. Les manifestations de cette crise sont les faillites d’entreprises et les licenciements qui, chaque jour, sont annoncés. Les causes de cette crise économique ? La menace d’un « credit crunch » qui raréfie le crédit et tue l’investissement, les politiques d’austérité mises en œuvre un peu partout dans les pays occidentaux qui menacent le pouvoir d’achat et provoquent une baisse , parfois spectaculaire, de la demande. La cause de ces politiques d’austérité ? La crise financière, bien sûr, qui assèche la circulation monétaire et met en péril la survie des institutions bancaires. Et quelle est la cause de cette mise en danger ? Elle est facile à identifier : la spéculation féroce et sans scrupule sur les dettes souveraines, facilitée par la dérégulation des marchés des capitaux et la mise en place par les organismes financiers eux-mêmes de la titrisation qui a fait perdre toute notion de responsabilités aux acteurs de ces marchés. Et, finalement, quelle est la cause ultime de cette spéculation mortifère ? Elle est nécessairement politique et due à la mauvaise gouvernance des hommes politiques qui nous gouvernent. Nous vivons une crise politique dont la cause majeure est l’incompétence des gouvernants depuis trente ans ! • Chaque jour, nous entendons des soi-disant experts économiques nous expliquer les raisons de la crise sociétale que nous subissons, avec un aplomb qui tente d’escamoter leurs propres contradictions. On voit donc que ces experts se trompent et se contredisent en avançant de façon péremptoire des analyses contradictoires, subjectives et défectueuses. Les conséquences de cette incompétence sont finalement de peu d’importance, ne portant atteinte qu’à la réputation des auteurs de ces analyses. Il en est tout autrement pour les agences de notation dont les verdicts ont un effet immédiat sur l’économie. Pourquoi les analyses des experts de ces agences seraient-elles plus crédibles que celles des économistes de métier ? Pourquoi leur donner une telle importance alors qu’il n’y a aucune raison pour qu’elles soient plus crédibles que les autres ? Fortes de l’importance exagérée qu’on leur donne, voilà que ces agences se permettent de sortir de leur domaine spécifique et s’immiscent dans la vie politique des nations. Que l’on se rappelle la justification de la dégradation de la note des USA qui était le « blocage de la vie politique », due à l’obstruction obstinée des Républicains devant les propositions économico-sociales des Démocrates. Quelle est la légitimité des ces agences pour porter de tels jugements ? Leur intrusion dans la politique a déjà eu des conséquences considérables : mise à l’écart des gouvernants en Grèce, en Italie, en Espagne. • Pourquoi les agences de notation sont-elles actuellement si complaisantes avec les pays anglo-saxons, alors que la situation économique et/ou financière est beaucoup plus dégradée comme aux USA ou en Grande-Bretagne ? Serait-ce parce qu’elles sont américaines ? On peut le croire. • Pourquoi les réunions des responsables politiques européens se multiplient-elles sans produire aucun résultat concret et se concluent uniquement par des discours rodomonts. L’incompétence politique, qui plonge ses racines dans l’égoïsme nationaliste et les préoccupations électoralistes de court-terme, est, finalement, la seule cause de l’état déplorable du monde actuel. • Pourquoi tous les hommes se plaignent des conséquences des faits dont ils chérissent les causes ?

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