05 décembre 2011

Incompétence

Le discours de Toulon du Président de la République a, sans surprise, suscité des commentaires fabriqués avant même que le discours ne soit prononcé, tellement ils sont convenus et d’un niveau confondant de bêtise, allant jusqu’à l’outrance pour certains d’entre eux. Nous devons choisir entre la nullité des critiques du Front National, la polémique virulente et un peu ridicule du Front de Gauche, les critiques imbéciles des Socialistes qui ergotent sur le fait de savoir si les discours du Président sont ceux d’un candidat ou d’un président, les louanges sans nuances de la majorité alors que n’est explicitée aucune action concrète. Tout cela montre une immaturité grave du monde politique qui prétend nous gouverner. Cette immaturité a plongé le monde dans une série de crises, plus graves les unes que les autres. Après la crise financière née de l’incompétence criminelle des responsables politiques américains, la crise économique est survenue de façon inévitable, puis la crise de la dette, enfin les crises sociales qui naissent un peu partout dans le monde. La cause principale de ces crises successives est, en réalité, une crise de compétence des responsables politiques occidentaux dont nous avons vu de multiples manifestations : • Aux USA, l’impuissance du gouvernement à empêcher le lobby financier d’endetter, au-delà du supportable, le citoyen américain en provoquant le scandale resté impuni des « subprimes » qui a plongé le monde entier dans une crise majeure ; l’affrontement stérile et borné des Républicains et des Démocrates empêchant de sortir les USA de la crise mondiale dont ils sont les initiateurs. • En Espagne, une folie immobilière avec une spéculation effrénée s’est développé pendant plusieurs années sans que le gouvernement ne fasse quoi que se soit pour éviter une bulle dont les effets catastrophiques se voit aujourd’hui. • En Grèce, l’Etat a vécu dans le mensonge et la falsification des comptes publics pendant des années pour profiter des largesses européennes et tromper sans vergogne le contribuable européen. • En Italie, la gouvernance a sombré dans le ridicule et entraîné le pays dans une crise majeure tout en gérant le pays pour son seul bénéfice personnel, comme on peut le voir dans certains pays africains. • En Allemagne, l’impossibilité des gouvernants à dépasser leur crainte nationaliste et leur hésitation mortifère à prendre des décisions a ainsi laissé à la crise le temps de s’aggraver ; leur réticence obstinée à dépasser le seul strict contrôle monétaire et à élargir le rôle de la BCE au-delà de la simple lutte contre l’inflation a fait le bonheur des spéculateurs. Faire de la modification des traités européens un préalable à toute action laisse ainsi tout le temps nécessaire à la crise pour s’aggraver. Et le temps qui passe permet aux crises sociales de se développer à travers les pays européens. • En Belgique, le comble du ridicule a été atteint, les politiques laissant le pays sans gouvernement pendant un an et demi pour des raisons ethniques et séparatistes • La Chine utilise le dumping monétaire au détriment du monde entier pour diminuer les effets d’une consommation intérieure insuffisante à cause d’une pauvreté largement répandue, et doper ses exportations par l’exploitation de sa main d’œuvre, la mauvaise qualité de ses fabrications et le pillage systématique des brevets internationaux. • La plupart des pays africains sont gouvernés par des potentats qui font une voix royale à la corruption et la prévarication, et qui confondent leur intérêt personnel avec la gestion du pays. • A cette triste liste s’ajoutent tous les dictateurs et les potentats, nombreux à travers la planète, qu’ils soient africains, russe, chinois, vénézuélien ou yéménite. • La France n’est pas en reste. C’est un pays qui vit au-dessus de ses moyens depuis un demi-siècle avec des budgets systématiquement en déficit, créant ainsi une dette abyssale dont le remboursement est laissé à la charge des générations futures. Plus préoccupés par leur réélection que par l’intérêt national, les hommes politiques se complaisent dans des controverses stériles et souvent d’une stupidité confondante. Le comble est atteint lorsque certains politiques de l’opposition s’aventurent dans une germanophobie injustifiée en utilisant des termes inadmissibles pour de pures raisons électoralistes. La Droite agite la peur de l’immigré, la Gauche celle de l’Allemand. Dans les discours actuels des politiques, qui parle de l’Europe et de son avenir ? L’incompétence des politiques a pour miroir celle des économistes qui nous abreuvent à longueur de temps d’explications autant péremptoires que contradictoires, oubliant qu’aucun d’entre eux n’a été capable de prévoir la crise dans laquelle l’Europe se débat. Pourtant, il n’est pas très difficile de prévoir qu’un modèle de croissance basé presqu’exclusivement sur la consommation et, donc, sur un endettement privé qui s’ajoute à un endettement public utilisé pour le seul fonctionnement de l’administration et du « modèle » social, ne peut que conduire à une impasse. Après la crise financière, la crise économique, la crise sociale, nous subissons aujourd’hui les effets de la crise des compétences des responsables politiques. Au secours !

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