11 octobre 2009

F.M.

La récente « affaire » Frédéric Mitterrand, aussi soudaine qu’éphémère, suscite, pour le moins, un certain nombre de questions. La liste qui suit n’est pas exhaustive, mais les contempteurs, prompts à la vindicte, auraient été bien inspirés de se les poser avant d’exprimer leur indignation.

• Tout d’abord, parmi tous ceux qui ont exprimé une indignation vraie ou feinte, combien ont lu le livre de Frédéric Mitterrand, « La mauvaise vie » ?
• Pourquoi faire ressurgir des faits qui ont eu lieu il y a près de 40 ans, mettant en cause des adultes prostitués (payés et consentants), et racontés dans un livre à succès publié il y a 4 ans ? Lorsque François Mitterrand était président de La République, tout le monde avait « oublié » que, quarante ans auparavant, il avait été décoré de la Francisque.
• Peut-on croire, un seul instant, à la sincérité de l’indignation du Front National ? Le livre ne contient aucune apologie du tourisme sexuel, bien au contraire, ni de la pédophilie qui n’est absolument pas le sujet du livre. Il ne s’agit, bien évidemment, que d’essayer de récupérer, parmi les électeurs de l’UMP, ceux d’entre eux qui ont quitté de F.N. lors des dernières élections. Près de la disparition, les managers du F.N. sont prêts à toutes les démagogies et les diffamations pour tenter de survivre.
• Il est plus difficile de répondre à la question de savoir quelle a pu être la motivation réelle des « quadras » du P.S. à enfourcher aussi promptement le cheval du F.N. ! Imprudence ou désir infrangible de se démarquer de la prudence des éléphants ?
• Condamne-t-on l’homosexualité d’une figure politique emblématique pour de basses raisons électorales ?
• Quelle différence y a-t-il entre payer les services d’un(e) prostitué(e) à Bangkok ou Rue Saint Denis à Paris ? Combien y a-t-il de parlementaires qui ont (ou qui feront) appel aux services d’une péripatéticienne ?
• Se laisser porter par l’intime conviction sans rechercher des preuves objectives a conduit aux désastres d’Outreau et de Bruay en Artois.

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