01 janvier 2010

Un impossible bilan

La première décennie du premier siècle du troisième millénaire se termine. Peut-on en faire un bilan ? Peut-on identifier une évolution de la condition humaine qui démontre un progrès dans quelque domaine que se soit ? La première évidence est que la violence est devenue la marque de fabrique de cette décennie. Les foyers de violence se sont multipliés : Chine (ouigours, tibétains), Pakistan, Afghanistan et Irak (terrorisme et guerre), Iran (dictature sanguinaire, crimes d’État), Philippines (assassinats d’État), Palestine et Israel (crimes de guerre et contre l’humanité), Zimbabwe et Ouzbékistan (dictatures mégalomaniaques), Niger (coup d’État sanguinaire), Nigeria et Mauritanie (terrorisme), Rwanda et Burundi (guerres tribales), Colombie (terrorisme), Tchétchénie (crime d’État), Somalie (terrorisme et anarchie meurtrière), Yémen (terrorisme), Soudan (génocide), Corée du Nord (dictature sanguinaire), etc … À cette violence d’État s’ajoute celle, plus secrète, de la violence du capitalisme mondialisé. Les graves atteintes à la vie de populations locales font flores dans les grandes entreprises multinationales : déforestations dévastatrices (industries du bois et du papier, industries agro-alimentaires), graves pollutions (industries pétrolières et chimiques), désertification halieutique (industries de la pêche), pollutions radiatives (industries nucléaires), disparition des cultures vivrières des pays pauvres (industries agro-alimentaires), détournement des fleuves et assèchements (responsabilité d’État). N’oublions pas la violence sociétale, celle qui s’exprime dans les agressions armées et les saccages de banlieues, dans les suicides de travailleurs poussés au désespoir dans leur entreprise, dans la mise au chômage brutale des salariés d’entreprises qui se délocalisent ou qui font faillite à cause du comportement immoral du monde financier. Que penser de ce que ressentent les populations qui voient leurs terres disparaître dans la mer dont le niveau progresse irrémédiablement et dont le seul avenir est de devenir des réfugiés climatiques ? N’oublions pas, non plus, l’extrême violence que représentent les enfants prostitués, les enfants soldats, les enfants abandonnés dans les rues des mégapoles. Et peut-on passer sous silence l’agression violente que constituent , pour les cinq millions de pauvres qui essaient de survivre en France, les émoluments extravagants de certains acteurs financiers ou chefs d’entreprise, voire de simples footballeurs ? L’origine commune de toutes ces violences est double : l’argent et la soif de pouvoir. Ne serait-ce pas là le véritable propre de l’homme ?

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