06 octobre 2010

Dérive

La France n’a pas le Président qu’elle mérite. De ceci, la grande majorité des Français est convaincue. Les sondages, les uns après les autres, le confirment à l’envi.
« Surfant » sur cette vague contestataire, les médias, courant après l’audience et utilisant toutes les ficelles du populisme, sombrent aujourd’hui dans la vulgarité. Faisant appel à des « amuseurs » qui s’intitulent humoristes, on entend sur les ondes, on voit à la télévision, on lit dans les journaux des propos dont la provocation tombe dans l’obscénité. C’est ainsi que l’on entend, sur une radio du Service Public, un humoriste (?) répéter plusieurs fois « j’encule Sarkozy », c’est ainsi qu’on laisse sur une chaîne de télévision du Service Public une chroniqueuse (?) s’exclamer « je souhaite voir crever Sarkozy », c’est ainsi que l’on voit des couvertures de périodiques afficher en gros titre « Sarkozy, un voyou ? », c’est ainsi que les journalistes et hommes politiques font assaut de formules affublant N. Sarkozy de tous les défauts du monde et capable de toutes les vilenies. Les analyses politiques se limitent le plus souvent à la critique systématique se résumant souvent à la « petite phrase » qui caresse l’auditoire dans le sens du poil et s’attirant ainsi l’approbation des contempteurs rigolards. Tout cela ressemble à des signaux faibles d’une société à la dérive où la violence se banalise et se répand et où chacun trouve dans le rejet de l’autre les raisons de sa violence. Violence professionnelle où le salarié devient une variable d’ajustement de l’entreprise ; violence économique où la rapacité au gain pousse les financiers à précipiter la ruine de leurs propres clients, violence judiciaire qui disculpe le banquier Société Générale pour condamner le lampiste Kerviel, c’est-à-dire qui punit la conséquence et absout la cause, qui relâche le récidiviste qui, bien entendu, récidive ; violence terroriste, la plus abjecte, aveugle, monstrueuse, animale, exercée par des individus qui ne méritent pas le nom d’hommes. Cette société de la communication isole plus qu’elle ne rapproche, laissant chacun seul en face de ses angoisses dont certains nourrissent leur violence. La société tout entière, civile, politique, médiatique, a un besoin urgent d’une véritable sédation.

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