15 juillet 2011

Marseille à la dérive

C’était le fleuron des ports français. C’est maintenant une zone de non-droit. Les règlements de comptes dans le milieu du grand banditisme sont devenus tellement fréquents qu’ils sont devenus banals. On mitraille dans les cafés, on assassine dans la rue. La banlieue marseillaise sombre dans la délinquance généralisée et dans le commerce de la drogue. Les vols à main armée et aux distributeurs bancaires, le braquage des commerçants sont devenus une banalité quotidienne (en moyenne, 26 agressions par jour). Les trains sont attaqués et vandalisés comme au Far-West. Les syndicats se sont livrés à la piraterie maritime. La corruption, le clanisme et le clientélisme sont devenus les règles de gestion de la ville. Les pots-de-vin rythment la passation des marchés. Le trafic règle la vie des prisons grâce à la corruption des surveillants. L’insécurité règne dans les établissements scolaires. L’activité du port décline irrémédiablement à cause des grèves incessantes et injustifiées. Les bateaux se détournent vers Hambourg ou Anvers car le surcoût du déplacement est beaucoup moins élevé que celui d’une attente sans fin de leur déchargement. Le fonctionnement du Conseil Général est pour le moins douteux, pratiquant l’intimidation et un usage obscur de l’argent public, tandis que la mairie reste impuissante devant une délinquance galopante. Le chômage devient endémique. Le communautarisme grandit. Comment un gouvernement national et ses représentants locaux peuvent-ils admettre de telles dérives ? Comment peut-on admettre qu’il existe une grande ville qui devienne peu à peu le Chicago français ? Qui s’en indigne ? Que fait-on ? Pourquoi cette passivité ?

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