03 juillet 2011

Réplique Magnitude 9.1 (suite)

Le rebondissement de « l’affaire » DSK est plein d’enseignements. En effet, la première constatation est que le cirque médiatique de l’arrestation de DSK auquel le monde entier a assisté montre à l’évidence la collusion entre la justice, la police et les medias américains, ce qui met à mal l’idée d’une justice sereine, objective et indépendante. Plus soucieux de sa prochaine élection, le procureur new-yorkais a négligé la prudence élémentaire d’une enquête préalable minimale. La recherche du succès personnel lui a fait oublier le désastre immense provoqué par cette mise en scène médiatique dans la vie d’un homme, d’une famille et jusque dans la vie politique d’un pays étranger. En France également, l’affaire d’Outreau a montré le danger de prendre un témoignage sans aucun recul. La deuxième constatation est la recherche à tout prix du « scoop » qui a aveuglé les médias américains et français. Il est très instructif de rapprocher les gros titres de certains journaux lorsque l’affaire a éclaté et ceux d’aujourd’hui. Aucun recul, aucune analyse, aucune interrogation, uniquement la recherche du sensationnel. Comment peut-on comprendre que l’on arrête un homme dans les conditions spectaculaires que nous avons vues, le jeter sans ménagement dans la pire des prisons avant même de s’interroger sur la crédibilité de l’accusation ? Avec le recul des faits, on peut s’interroger sur la manipulation de cette foule de femmes de ménages hurlant « honte à vous » sur le passage de DSK. Mais personne ne s’est posé ces questions de bon sens. Il est à craindre aujourd’hui que le même emballement s’empare des médias pour condamner sans réflexion aucune la plaignante et, après l’avoir présentée comme une femme simple et honnête, travailleuse, victime innocente de la férocité masculine, qu’elles se repaissent dans la condamnation sans nuance.
L’emportement des associations féministes, aux premiers jours de la condamnation de DSK, est également le symptôme de préjugés simplificateurs et de comportements qui, au bout du compte, ne servent pas la juste cause que ces associations veulent défendre. L’indignation qu’elles ont montrée à la suite des déclarations, dont certaines étaient peut-être maladroites, de certains hommes politiques ou journalistes est davantage une preuve de sectarisme que d’engagement. Si DSK est libéré, on peut s’attendre à ce qu’il règle des comptes … et il aura raison !

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