16 décembre 2005

Lettre ouverte à la CGT

Il m’arrive de temps à autre d’écrire aux responsables politiques et syndicaux. La plupart du temps, je reçois une réponse. Celle-ci ne me satisfait pas toujours mais, au moins, elle existe.
J’ai fait parvenir la lettre ci-dessous au secrétaire général de la CGT, il y a deux mois. Elle est restée sans réponse. Il ne peut y avoir que deux raisons à ce silence : ou bien ce que j’écris est vrai et Monsieur le Secrétaire ne trouve pas d’argument justificatif, ou bien ce dernier traite par le mépris ce que ressentent les citoyens.

Monsieur le secrétaire général,

La tragédie de la SNCM a trouvé sa conclusion en fragilisant à l’excès une entreprise qui aura beaucoup de mal à retrouver un fonctionnement normal. Le risque de 2500 chômeurs n’est pas écarté.L’attitude « jusqu’au-boutiste » de la CGT et, en particulier de la CGT Marseille, a conduit à cet état de choses. Les arguments développés par votre organisation au gré du conflit ont été de plus en plus spécieux, voire mensongers. Entendre dire que le privé ne peut remplir une obligation de service public est un énorme mensonge, Air France ou France Télécom étant des preuves irréfutables du contraire. Ignorer les lois et le fonctionnement juridique des sociétés est attentatoire au bon sens. Entendre un responsable syndical dire que le déficit chronique de la SNCM s’explique et se justifie par l’existence de la concurrence est un véritable scandale. Diffamer la concurrence (Corsica Ferries en l’occurrence) en prétendant que les conditions sociales et de travail sont déplorables est un mensonge éhonté et c’est prendre les salariés de cette entreprise concurrente pour des imbéciles (ils n’ont jamais fait grève pour demander la corsification des emplois !). Prétendre que les pavillons de Corsica Ferries sont de complaisance est une diffamation dont, je l’espère, vous aurez à rendre compte. Prétendre l’existence de « magouilles » entre l’Etat et les repreneurs est aussi une diffamation. Dire haut et fort que le contribuable a la charge de renflouer en permanence une entreprise qui a été conduite à deux doigts du dépôt de bilan par des grèves à répétition, des exigences syndicales exorbitantes, une productivité du personnel déplorable du fait d’un personnel pléthorique relève de l’irresponsabilité totale. Taire le fait que les restructurations associées aux diverses recapitalisations de l’Etat n’ont pas été réalisées à cause des pressions syndicales est un mensonge par omission. De plus, comme cerise sur le gâteau, la collusion finale avec une entreprise terroriste corse, le recours à des actes de piratage, ont décrédibilisé à jamais la CGT (n’avez-vous donc pas vu Mr. G. Talamoni siéger avec les marins corses ?). Vous êtes responsable de cette organisation (de démolition), vous êtes donc seul responsable de ce gâchis. C’est un mauvais coup porté au port de Marseille, à la ville de Marseille (où les grèves de la CGT sont innombrables), à la région PACA,à la Corse elle-même et au-delà au pays tout entier. L’histoire vous jugera (ainsi que votre représentant marseillais).

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