06 avril 2008

Sport et politique

« Il ne faut pas mélanger le sport et la politique ». Voilà un slogan que l’on entend à l’envi depuis la polémique sur la participation aux jeux olympiques de Pékin. Ce slogan est une absurdité absolue. En quoi le sport serait-il à traiter différemment de l’industrie ou du commerce ou de tout autre sujet de société ? On dit qu’il est impossible de priver les sportifs de ces jeux en raison des entraînements et des sacrifices qu’ils supportent depuis plusieurs années en vue de cette manifestation. En quoi cette privation est-elle plus insupportable que celle des salariés d’une entreprise qui perd un marché important à cause de la politique ? La politique est l’art de gérer les citoyens et les sportifs n’en sont évidemment pas exclus. La politique doit s’occuper du sport. D’ailleurs, lorsqu’il faut établir le budget du ministère chargé des sports, il est bien admis que la politique s’occupe des sportifs … pour trouver que le budget est insuffisant ! Il est assez remarquable que ceux qui utilisent ce slogan sont ceux qui n’ont pas la conscience très nette et qui préfèrent que l’on ne regarde pas de trop près les conséquences de la politique, justement. Il n'en reste pas moins que les attitudes revendicatrices envers ces futurs jeux sont, pour le moins, ambigües. Quelle serait, en effet, la signification d’un refus de participer à une quelconque cérémonie d’ouverture des jeux olympiques au nom de la défense des droits de l’homme et de renforcer les contacts pour obtenir l’achat de nos Airbus ou de nos centrales atomiques au nom de la « real politic » ? C’est le comble de l’hypocrisie. Il n’y a pas un pays qui renoncera à ses futurs marchés avec la Chine au nom des droits de l’homme. Et pourtant, la Chine est une dictature sanguinaire et sans pitié. Ce qui apparaît à l’évidence, c’est que les jeux olympiques chinois deviennent un moyen commode de se donner bonne conscience. La polémique actuelle n’est qu’un jeu d’ombres.

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