04 juillet 2008

Pornographie médiatique

L’épisode Ingrid Bétancourt démontre, une fois de plus, l’extraordinaire manque de retenue des médias en face d’évènements qui provoquent, à juste titre, l’émotion publique. Que se soit pour des évènements dramatiques comme le World Trade Center ou la guerre du Koweit, ou que se soit pour des évènements plus réjouissants comme la libération d’otages. On a assisté, ces derniers jours, à des émissions de télévision de deux heures sur le sujet alors qu’aucune information sérieuse n’était encore connue et qui n’étaient donc que du remplissage et de la manipulation émotionnelle. La course à l’audience provoque toutes les déviances, même les plus obscènes. On a même eu le privilège d’entendre des émissions de trente minutes pour savoir si, à l’occasion de la libération d’Ingrid Bétancourt, les médias n’en faisaient pas trop ! N’ayant plus rien à dire, on discute du discours ! Il faut bien faire durer l’impact de l’évènement pour préserver l’audience ! A la recherche du sensationnel, il s'est même trouvé un journaliste d'une chaine publique pour évoquer l'hypothèse que nous étions soumis à un large complot, l'otage ayant été libéré depuis quelques temps et secrètement afin de pouvoir mettre en scène les images de sa libération ! Il ne s’agit plus là d’information mais d’une espèce de pornographie médiatique bien plus nocive que la publicité à la télévision.

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