11 juin 2009

La mort est-elle au bout du chemin ?

La déroute du Parti Socialiste, une de plus, semble n’être une surprise que pour les socialistes. Il suffit de réfléchir un tout petit peu pour comprendre que ce parti est complètement dépassé par les impératifs de l’époque actuelle. Ils sont toujours avec une vision de la société et de la Nation qui relève d’une philosophie du siècle dernier. Les références à Léon Blum ou à Jaurès sont de références effectives alors qu’elles ne devraient être qu’historiques. Le monde s’est arrêté pour le Parti Socialiste aux années 1920. Après leur défaite aux élections européennes, on entend les socialistes rabâcher, une fois de plus, qu’ils vont se réunir pour discuter de la refondation de leur programme ! La signification profonde de cet aveu est que ce Parti n’a plus aucune vision nationale de l’avenir du pays. La question qui se pose à eux est de savoir si une vision, comme celle que De Gaulle ou Mitterrand avaient de la France, se construit dans des assemblées de militants, voire dans des réunions dites de démocratie participative. Il n’est jamais rien sorti de ce genre de forum, sinon une cacophonie dont on ne peut rien conclure sauf une sacro-sainte synthèse inodore et sans saveur. Le Parti Socialiste n’a pas assimilé deux principes fondamentaux : un pays ne s’enrichit que s’il gagne plus qu’il ne dépense et une vision d’avenir national s’incarne dans un leader naturel. Aujourd’hui, il n’a ni l’un ni l’autre. Certes, la rénovation du « projet » est importante, mais alors il faut prendre cette rénovation au sérieux et ne pas la confondre avec une liste de courses établie rapidement, en quelques jours, sur un coin de table, comme le Parti l’a fait plusieurs fois, pressé qu’il était de répondre à la critique justifiée de son manque de propositions. Aujourd’hui, la France est en face de trois défis : la protection sociale (la sociologie de la population a changé et les besoins de protection ont considérablement augmenté), le changement climatique et la protection de l’environnement, l’Europe politique et le leadership au sein des institutions européennes. Pour faire face à ces trois défis, il n’y a qu’un seul moteur, la croissance. Pour pouvoir mettre en œuvre une politique sociale de redistribution efficace, encore faut-il avoir quelque chose à répartir et ne pas se contenter de vivre à crédit en creusant, chaque jour, une dette qui compromet dangereusement l’avenir des générations futures. Et, enfin, pour faire tourner le moteur, il n’y a plus qu’un seul carburant : l’innovation. C’est sur ces trois défis, sur le fonctionnement du moteur et l’accès au carburant innovation que l’on attend, en vain, depuis des années un vrai leader du Parti Socialiste qui sache s’imposer et faire taire les ambitions personnelles et mortifères de tous les vieux caciques qui l’encombre. Ceux-ci n’ont, aujourd’hui, pas d’autre objectif que d’étouffer dans l’œuf toute naissance éventuelle d’un vrai leader qui pourrait mettre en danger leur propre ambition. Tant que le fonctionnement interne du Parti favorisera cette pratique, lentement mais sûrement, il avance vers sa disparition.

Aucun commentaire: