02 avril 2010

Grèves illicites

Les syndicats ont déclenché une grève à la SNCF dont le motif est le refus des projets de réorganisation de l’entreprise. Ils ont également déclenché une grève à la SNCM dont le motif est le refus de la concurrence italienne sur les lignes maritimes vers la Corse. Deux exemples qui démontrent une dérive du comportement syndical français qui, au nom de la défense des intérêts des salariés, s’oppose de manière illégitime au rôle fondamental du management dans le premier cas, à la liberté d’entreprendre en Europe dans le second cas. Ce que l’on attend du management d’une entreprise est d’analyser, pratiquement chaque jour, l’évolution de son environnement concurrentiel pour adapter son fonctionnement afin d’être plus efficace que ses concurrents et pour, au bout du compte, préserver ses emplois. C’est ce que fait le management de la SNCF depuis toujours. C’est, en effet, en examinant le marché aérien métropolitain qu’elle a lancé un vaste programme d’études et de mise en œuvre de trains à grande vitesse avec le succès que l’on connaît. Le Fret est, peu à peu, devenu incapable de répondre aux besoins des clients industriels de la SNCF parce que manquant de fiabilité, de rapidité, de souplesse. Les syndicats se sont toujours farouchement opposés aux réorganisations nécessaires du Fret, ce qui a pour conséquence de faire perdre, depuis des années, des parts de marché à ce dernier, aujourd’hui au profit des transporteurs routiers, bientôt au profit de concurrents directs européens. Aujourd’hui, les syndicats s’opposent, une fois de plus, aux projets organisationnels de la SNCF et déclenche une grève parfaitement illégitime. La grève de la SNCM est encore plus révoltante car elle veut s’opposer au droit fondamental d’entreprise. L’Europe des affaires et des entreprises est une réalité. Tout entrepreneur a le droit d’exercer ses activités n’importe où, dans l’espace européen. Il est donc naturel, légitime et légal qu’un entrepreneur maritime italien cherche à exercer son activité en méditerranée en général et entre la France et la Corse en particulier. Refuser cette concurrence est parfaitement contradictoire avec la liberté d’entreprendre et s’appelle du protectionnisme. La grève de la SNCM, dont l’objet est de protester contre la concurrence italienne, est donc une stupidité parfaitement réactionnaire. Il est vrai que la CGT-Marseille n’en est pas à son premier forfait, s’étant opposé à la concurrence de Corsica Ferries en utilisant la piraterie maritime en 2005. Décidément, il serait temps que les syndicats français fassent leur révolution culturelle. Bien entendu, ces deux grèves n’ont rien à voir avec celles des salariés qui protestent à juste titre contre des délocalisations sauvages qui sacrifient sans vergogne leur emploi et leur vie comme s’ils étaient de vulgaires marchandises.

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