15 mai 2010

Des topinambours dans nos assiettes !

La dette publique mondiale atteint, à l’heure actuelle, la somme effarante de 38.000 milliards de dollars ! La dette française, quant à elle, atteint 2.130 milliards de dollars. Elle va bientôt atteindre 100% du PIB national. Et, tous les autres pays européens sont à la même enseigne. L’euro est attaqué et se déprécie chaque jour. Les spéculateurs ont déclaré la guerre à la zone Euro. Bref, nous sommes au bord d’un précipice dont il est impossible de voir le fond. Et que se passe-t-il ? Lorsque la Commission Européenne, étrangement silencieuse depuis le début de la crise financière, suggère enfin de mettre en place un mécanisme de collaboration budgétaire, tous les responsables politiques, toutes tendances confondues, crient, comme des vierges effarouchées, au viol de la souveraineté nationale, ceux-là même qui nous expliquaient que toutes nos difficultés proviennent de l’inexistence d’un gouvernement économique européen ! Lorsque les gouvernements se trouvent dans l’obligation d’envisager la possibilité éventuelle de, peut-être, mettre en œuvre quelques mesures d’économies, tous les syndicats et la majorité des hommes politiques s’insurgent devant ces mesures. Les mots mêmes leur font peur, les politiques s’interdisant d’employer le terme de « rigueur » et les syndicats faisant des poussées de fièvre en entendant ce mot. Pourquoi une telle attitude irresponsable ? À cause de préoccupations uniquement électorales. Les ambitions électorales suppriment aux responsables politiques et syndicaux la capacité de raisonner à moyen terme, c’est-à-dire pour l’intérêt général. Comme ces mêmes responsables imaginent que la démagogie est le seul discours que peut entendre la majorité des citoyens, il ne faut pas d’étonner de voir les attitudes et les discours populistes faire flores. Depuis la fin des « trente glorieuses », cette attitude nous a conduit dans la situation dramatique où nous sommes aujourd’hui. Cela fait presque quarante ans que le monde dit développé vit au-dessus de ses moyens, c’est-à-dire qu’il dépense plus qu’il ne crée et qu’il couvre son déficit par l’emprunt. Nous sommes aujourd’hui sommés de rendre des comptes. Et cela sera douloureux pour tous. L’économie mondiale est devenue un véritable casino, dont les bourses sont les tables de jeux, où les spéculateurs (les banquiers et les responsables de fonds spéculatifs anglo-saxons) sont systématiquement gagnants et les contribuables systématiquement perdants. C’est ainsi que les citoyens grecs paient durement aujourd’hui les résultats du jeu malsain et immoral que la banque américaine Goldman Sachs a joué avec leur gouvernement. Une dernière idée : le monde occidental s’est développé sans vergogne au détriment du reste de la planète et ce à quoi nous assistons maintenant n’est que le début d’un nécessaire réajustement. La France vit depuis des années avec un modèle économique basé sur la consommation (antienne des politiques de gauche et des syndicats), elle-même aidée par une redistribution sociale financée par la dette. Ainsi, un effort important de désendettement conduit inévitablement à une restriction de la consommation. Attendons-nous donc à enfiler un pull-over plutôt que d’ouvrir un radiateur, à fondre les bouts de savon usagés pour reconstituer un savon neuf, à voir dans nos assiettes rutabagas, salsifis et autres topinambours !

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