22 novembre 2007

Dérive

Un simple rappel : le fascisme se définit comme la dictature d’un parti unique, fut-il minoritaire, dont la méthode de gestion est le corporatisme. Un parti minoritaire qui impose ses vues corporatistes, cela ne vous rappelle rien ? Une minorité d’étudiants qui empêchent le fonctionnement normal de l’enseignement supérieur pour obtenir une garantie de devenir fonctionnaires, une catégorie particulière de cheminots et de conducteurs de métro qui empêchent le fonctionnement du pays tout entier pour préserver des privilèges sociaux, voilà deux exemples qui satisfont complètement à la définition précédente. Comment ne pas être frappé par le fait de voir et d’entendre les syndicats s’enflammer lorsqu’une entreprise licencie une partie de son personnel et de constater que ces mêmes syndicats sont parfaitement indifférents à la faillite de nombreuses petites entreprises due à l’arrêt de travail organisé par eux-mêmes. À quoi sert « la défense du service public » si elle entraîne la perte de travail pour un certain nombre de citoyens ? Où est passée la démocratie lorsqu’une minorité d’étudiants réfute le vote d’une majorité d’entre eux ? Comment appelle-t-on le fait de remplacer la démocratie par la manipulation ? Comment appelle-t-on la remise en cause d’une loi adoptée par le Parlement ? Manifestement, grandit dangereusement une dérive du comportement citoyen qui ébranle les fondements même de la démocratie représentative. La démocratie est fragile mais irremplaçable. À travers le monde, des hommes et des femmes ont perdu leur vie ou leur liberté pour la défendre. Elle ne survit que par l’adhésion sans faille des citoyens ; elle n’a pas d’autres réels moyens de se défendre contre des agressions. C’est pourquoi toute atteinte à son fonctionnement, là où elle existe, est un acte extrêmement grave.

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