10 janvier 2008

La violence du monde qui nous attend

La violence physique est inhérente à l’homme, elle est consubstantielle de son être même. A travers toute son histoire, l’Europe a grandi dans la violence. Le vingtième siècle n’a pas été avare de démonstrations de violence dépassant l’imagination. Les millions de morts de la guerre de 1914-1918, les millions de morts de la Shoa et de la guerre 1939-1945 ont été les produits monstrueux de cette violence. Elle a été le produit d’une volonté hégémonique politique, organisée par des hommes qui ont cherché à installer sur une partie de la planète un terrorisme d’Etat. Les invasions et les croisades ne sont pas autre chose. À la fin de la dernière guerre, les Etats Européens ont tenté de s’organiser pour éviter le renouvellement de telles violences guerrières. Et il faut bien constater que l’Europe connaît la paix depuis plus de cinquante ans. Aujourd’hui, l’horizon s’obscurcit d’une menace d’un nouveau type de violence venant s’ajouter à celle due au terrorisme, succédané de la violence guerrière : la violence économique dans laquelle les armes guerrières sont remplacées par les matières premières. Les deux exemples suivants en sont la démonstration. La Russie est une puissance énergétique plus importante que l’Arabie Saoudite grâce aux réserves de gaz et de pétrole, entre autres, qu’elle possède. Cette puissance « énergétique » est utilisée par la Russie pour mettre en œuvre une politique « de chantage » vis-à-vis des Etats qui étaient sous sa domination au temps de l’URSS, voire vis-à-vis de l’Europe, afin de servir une volonté de puissance. « L’arme énergétique » devient plus dissuasive et plus opératoire que l’arme nucléaire. Les pressions politiques que la Russie exercera sur ses interlocuteurs iront croissant avec la course aux approvisionnements dans laquelle les états développés et en voie de développement vont se trouver plongés avec la raréfaction progressive des ressources. Cette course va pousser les pays comme la Chine, et bientôt comme l’Inde, à utiliser n’importe quels moyens pour accéder à ces ressources. L’éthique, la morale, l’application des règles utilisées jusqu’à aujourd’hui par les pays dits civilisés, vont voler en éclats dans un monde où rien ne sera interdit pour sécuriser les approvisionnements en énergie. Le chantage va, dans ce cas également, devenir une arme d’Etat. La Chine a déjà commencé à utiliser une telle politique sur le continent africain où elle alimente la corruption pour arriver à ses fins.Les USA,premier pollueur de la planète et poussés par un égoïsme national élevé, rejettent le protocole de Kyoto et refusent tout effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre sans vouloir tenir compte des effets catastrophiques déjà perceptibles dans les pays du Sud, ce qui est une violence exercée envers ces populations.

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