28 février 2008

L’agriculture biologique, une utopie ?

En 1900, la Terre supportait 1,9 milliard de ses enfants, elle en supporte 6,3 milliards aujourd’hui et elle en aura 9,5 milliards à la fin du XXIème siècle. Les experts démographes prédisent que ce chiffre de 9,5 milliards sera un maximum. En est-on vraiment sûr ? Peut-être. Il n’en reste pas moins vrai que l’agriculture se trouve confrontée à un défi : celui de nourrir cette population, en constante augmentation pendant encore quatre vingts ans au moins. En face de cette évolution démographique, la Terre propose et les hommes disposent d’une surface cultivable limitée, qui semblerait même en régression constante à la suite de la diminution de la population d’agriculteurs et de l’urbanisation des surfaces. La France a perdu, entre 1992 et 2002, plus de 700.000 hectares au profit de sols bâtis, de surfaces d’agrément, des routes et parkings, et des surfaces revenues à l’état naturel. Il semble donc qu’il faille rendre de plus en plus efficace une agriculture sur laquelle repose un tel défi. La diminution des rendements semble condamnée par la simple logique consistant à nourrir de plus en plus d’humains sur une surface cultivable non extensible. Pour maintenir l’efficacité agricole il faut choisir la plante qui pousse en éliminant les autres (les herbicides), il faut nourrir la plante qui pousse (les engrais), il faut écarter les prédateurs (les pesticides) et les maladies (les fongicides). L’agriculture dite biologique a peu de place devant ce constat. Il se superpose le problème de l’eau. Les nappes phréatiques se détériorent, les sècheresses se multiplient à la suite du réchauffement climatique. L’eau des rivières en été est due à la fonte des neiges et des glaciers qui s’accélère, phénomène qui court nécessairement vers une limite conduisant à la pénurie. Les disparitions de la mer d’Aral et du lac Tchad sont deux témoins de cette pénurie grandissante. La fonte des grands glaciers et des calottes glaciaires provoquera une montée des océans qui va encore restreindre les zones cultivables en front de mer. Cette diminution des surfaces sera, un temps, compensée par le dégel des pergélisols qui deviendront cultivables. Mais il restera nécessaire de s’orienter vers des plantes peu consommatrices d’eau ou de pratiquer des manipulations génétiques pour rendre ces mêmes plantes moins hydrophiles. Augmenter les rendements avec de moins en moins d’eau semble donner aux OGM de belles perspectives. Surtout si l’on demande à l’agriculture non seulement de nourrir les humains mais également de faire tourner leurs moteurs !

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