05 mars 2008

Démocratie et mensonges

Depuis que l’homme n’est plus seul sur Terre, il a cherché à tromper son voisin. L’art de la guerre consiste à prendre l’adversaire à revers, c’est-à-dire à lui faire croire à une manœuvre qui n’existera pas et à le surprendre avec une autre qu’il n’attendait pas. L’art du commerce consiste à faire croire au client que l’on est meilleur que son concurrent avec des arguments qui font peu de cas de la vérité et de la transparence. Le marketing et la publicité consistent à manipuler le futur consommateur avec de fausses vérités et des apparences trompeuses. L’art religieux consiste à demander de croire sans rien démontrer. L’art de la politique consiste à faire rêver les électeurs avec une description de l’avenir que tous les acteurs savent pertinemment fallacieuse. La démocratie, dont la pierre de fondation est l’élection, n’échappe pas à ce péché originel humain et s’avère malade des manœuvres cherchant à fausser le verdict populaire par de multiples manipulations de l’opinion. L’esprit moutonnier de l’homme, la peur de la singularité, la lâcheté ambiante et universelle, crée un vrai boulevard à toutes ces manipulations. Ce qui vient de se passer en France et en Russie, ce qui se passe aux USA, en sont une démonstration étonnante. En écoutant les discours électoraux des candidats américains à la présidence, on a énormément de mal à identifier ce qui constitue leurs convictions profondes au sein de propos faits de généralités compassionnelles. La majorité des dépenses de campagne sont de nature marketing et les candidats régurgitent des discours élaborés par des soi-disant spécialistes du marketing et de la manipulation. En examinant ce qui s’est passé en Russie, on ne peut pas oublier les assassinats et les empoisonnements, la grossière manœuvre politique mettant au pouvoir un fantoche servant de paravent à l’ancien dictateur. En analysant les élections françaises, on s’aperçoit rapidement que la rigueur politique a été allégrement remplacée par la recherche de l’émotion populiste et manipulatrice par les deux principaux candidats. La démocratie s’appuyant sur le vote des électeurs, l’homme est ainsi fait que plutôt que de convaincre, il cherche à tromper et à manipuler. Churchill avait raison : la démocratie est le pire des systèmes, à défaut de tous les autres.

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