15 octobre 2008

Non-sens et contresens

Durant ma lointaine adolescence, mon cauchemar se cristallisait sur les versions et les thèmes latins. Je dois bien avouer que je n’étais pas particulièrement brillant dans cette discipline … jusqu’au jour où une chance invraisemblable m’a permis de découvrir, derrière le tablier d’une vieille cheminée dans une petite chambre sous les combles de la maison de mes parents, la totalité des traductions des textes latins !! Ma joie n’avait d’égal que l’étonnement de mon professeur de latin devant mes soudains progrès. Malheureusement, il restait à affronter ce qui s’appelait à l’époque des compositions, c’est-à-dire des examens en cours d’année scolaire. Lors de la remise des corrections, je voyais dans la marge, soulignés d’un trait rageur à l’encre rouge, les signes mystérieux ns ou cs. J’ai fini par comprendre que ns signifiait non-sens et cs contresens. Mais, longtemps je me suis demandé quelle était la différence entre un non-sens et un contresens. Eh bien, aujourd’hui, je crois que j’ai enfin trouvé l’explication lumineuse qui permet à tous ceux qui sont traversés par un doute de comprendre enfin la différence. Lors du vote des députés sur le texte gouvernemental portant sur les mesures financières visant à rétablir la circulation monétaire entre organismes financiers et avec les emprunteurs, les communistes ont voté contre, les socialistes se sont abstenus. Voilà l’explication attendue. Le vote négatif des communistes exprime une opinion, erronée certes, mais assumée qui s’appuie sur une interprétation erronée des évènements et des mesures envisagées. Il s’agit là d’un contresens manifeste. Par contre, l’abstention des socialistes ne se justifie en aucun cas, même si ces derniers s’embourbent dans des explications confuses énoncées par des bonneteurs et qui cachent, en fait, des choix de postures en vue de leur prochain congrès et du choix de leur futur Premier Secrétaire. Se tromper d’objectif et privilégier des tactiques qui s’engluent dans les lises des ambitions personnelles sur l’intérêt général du pays est un véritable non-sens. Décidément, le Parti Socialiste a perdu, avec la disparition de F. Mitterrand, le seul homme d’État existant dans leurs rangs.

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