17 novembre 2008

De la nécessité du leader

Le Parti Socialiste vient de nous offrir le spectacle que l’on redoutait, à savoir une pantalonnade tragi-comique. Éventuel prodrome de son éclatement, le congrès de Reims a été le champ clos où se sont affrontées des ambitions égoïstes et effrénées, où se sont multipliés complots et intrigues. Le processus propre au Parti Socialiste qui se définit essentiellement par le dépôt de motions dont l’une est censée recueillir une majorité de voix s’est enrayé en mettant les trois motions principales pratiquement à égalité sans atteindre la majorité. Comment aurait-il pu en être autrement lorsque les différences entre ces motions se mesurent à l’aune de l’épaisseur d’un papier de cigarette ? Les seules différences visibles ont porté sur le ton des discours, allant de l'envolée évangélique à la vindicte gauchiste en passant par l’indignation feinte. Qu’est-ce que cela montre ? Que le Parti Socialiste est peut-être riche de personnalités mais qu’il est en manque cruel d’un leader. Si celui-ci avait existé, même en présence de motions quasiment identiques, son seul nom aurait suffi à recueillir la majorité des votants. La Vème République impose sa logique qui veut que le futur secrétaire du Parti devienne, quoi que l’on ait entendu dire par des éléphants vieillissants dans leurs tentatives d’éliminer telle ou telle personnalité jugée gênante, le candidat naturel à la Présidence de la République. Imagine-t-on l’un des candidats actuels au Secrétariat du Parti occuper la fonction suprême ? Quoique minoritaire au congrès qui l’a porté au Secrétariat du Parti, F. Mitterrand s’est imposé comme le seul présidentiable du Parti … et tout le monde s’est finalement rangé derrière lui. Qui, aujourd’hui, peut prétendre à cela au sein du Parti ? Absolument personne. Ce Parti est, certes, riche de personnalités, mais ne possède aucun homme ou femme ayant l’envergure d’un chef d’État. Qui peut imaginer la France dirigée par une mystique maternisante et, donc, infantilisante et faisant le faux-sens historique de rattacher le socialisme à la Révolution de 1789 ou par une pasionaria des 35 heures aux accents des mineurs de Carmaux et qui se trompe de siècle ? On en frémit d’avance !!

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