24 juillet 2009

Qui doit payer la taxe Carbone ?

Le réchauffement et les dérèglements climatiques sont dus, pour partie, au dioxyde de carbone émis par les activités humaines. Pour essayer de limiter (un peu) les effets de ce réchauffement, le gouvernement français nous concocte une machine fiscale dont l’objet est de taxer l’utilisation des produits émetteurs de ce gaz nocif. C’est-à-dire que le consommateur va payer la lutte contre le réchauffement climatique. Est-ce raisonnable ? Ce n’est pas le paiement d’un impôt supplémentaire qui va réduire l’émission du gaz. L’idée est que cette taxe devrait dissuader le consommateur d’utiliser des produits émetteurs de CO2. Mais encore faudrait-il que le consommateur ait la possibilité d’utiliser des produits alternatifs. Or, pour ne prendre qu’un seul exemple, existe-t-il une alternative réelle à l’utilisation du moteur à explosion ? La voiture électrique ou à l’hydrogène est encore dans les cartons et les expériences existantes n’ont toujours pas les caractéristiques nécessaires pour proposer une alternative crédible. Ainsi, le consommateur va payer le fait que les constructeurs d’automobiles n’ont pas voulu développer à temps une alternative viable à la voiture (et au camion) à essence ou au gasoil. Non seulement, le consommateur paie déjà un impôt carbone au moment de l’achat de son véhicule, mais il va devoir payer en plus son utilisation journalière sans pouvoir faire un choix radicalement différent. Il y a là une profonde injustice qui va sérieusement pénaliser ceux qui n’ont d’autre choix que d’utiliser leur voiture ou leur tracteur pour travailler et vivre tout simplement. Les vrais fautifs sont ceux qui fabriquent ces produits émetteurs de CO2 et non pas ceux qui les utilisent, faute d’alternative. Cet impôt carbone devrait donc être entièrement à la charge de l’industrie. Mais, la crise étant là pour longtemps, taxer l’industrie française risque de la mettre encore plus en difficulté et d’aggraver le chômage. De plus, il semblerait kafkaïen d’avoir aidé l’industrie automobile par des prêts massifs pour reprendre cette aide par une taxe supplémentaire. Il y a donc là une aporie apparente. Le gouvernement a donc choisi la voie la plus facile, celle de faire payer un peu plus le contribuable. La vraie voie consisterait à trouver des règles fiscales obligeant les constructeurs automobiles à proposer très rapidement une alternative réelle au moteur à énergie fossile, aux industriels de capter leurs émissions de carbone. Certes, cela peut demander une dizaine d’années avant de réussir, mais ce délai est-il déraisonnable devant l’évolution du climat ? Est-ce que, dans dix ans, le climat sera très différent de ce qu’il est aujourd’hui ?

Aucun commentaire: