03 juillet 2009

L’impasse mortelle

En panne de convictions, le Parti Socialiste entonne, une fois de plus, le couplet du projet. Rien n’est plus urgent que de construire un projet, là est l’unique voie du salut ! Charles De Gaulle pourrait s’esclaffer : « On peut toujour sauter sur sa chaise comme un cabri en disant le projet, le projet, le projet, cela ne sert à rien et cela ne mène à rien ! ». Le PS est très exactement dans cette situation. Mais le problème profond est qu’il n’a aucune idée de ce que pourrait bien être ce fameux projet. Il est tellement en panne d’idées que l’on voit même quelque personnalité socialiste évoquer, sans riere, des « primaires du projet » ! Faute d’idées, il faut aller chercher celles des autres. Cela rappelle fâcheusement la « démocratie participative » d’un certain désir d’avenir. En fait de désir d’avenir, il s’agit surtout du désir irréfragable des ambitions personnelles d’une pléthore de candidats à la candidature ! En suivant obstinément ce chemin, le PS s’engage immanquablement dans une impasse. Hélas !
L’adhésion d’un peuple, ou de la majorité de celui-ci, ne peut se faire qu’autour d’un homme imprégné de convictions personnelles qui ne varient pas au gré des évènements et qui ne relèvent pas simplement de slogans accrocheurs, et incarnant sa vision de la société. Mais ceci suppose que cette vision soit le fruit d’une profonde et longue réflexion et d’un travail totalement personnel qui cherchent leurs racines non seulement dans l’histoire mais aussi dans le parcours personnel. Il ne peut, en aucun cas, s’agir d’une vision collective construite en raboutant des idées éparses comme les pièces d’un puzzle, en espérant obtenir par miracle une image cohérente et significative. Il en a été ainsi pour tous les présidents de la Vème République, y compris pour le Président actuel. Le Parti n’est qu’une « machine de guerre » électorale au service du candidat, il ne peut en aucun cas être le maître à penser de celui-là. Faute d’identifier un tel homme en son sein, qui s’imposerait comme une évidence, les ambitions personnelles se déchaînent et se combattent dans une guerre mortifère entraînant tout le Parti sur un chemin sans issue. Le projet, posé comme un préalable, n’est en fait qu’un alibi pour étouffer l’émergence d’un vrai leader.

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