04 juillet 2009

Jade Goody, vous connaissez ?

Jade Goody, vous connaissez ? C’est une création et une créature de la télé-réalité anglosaxone et qui est décédée le 22 Mars en direct sur le petit écran. La télévision, toujours à la recherche du sordide, parce que c’est finalement le Graal du public, a accepté de filmer pour un million d’Euros la mort de cette fille atteinte d’un cancer foudroyant de l’utérus dont elle a appris l’existence en direct durant une émission de télévision et qui l’a emportée en un mois. Pour cette somme, destinée à faire vivre ses enfants, elle a autorisé la télévision anglaise à la filmer vingt-quatre heures sur vingt-quatre jusqu’à son décès. On atteint là le summum de l’ignoble dans lequel a sombré la société occidentale. Tout se monnaye, tout peut être « marchandiser », y compris la mort. Devant un tel scandale, ce n’est pas tellement cette malheureuse qui est à condamner, mais une société qui a accepté cette sinistre mise en scène et n’a pas permis à cette femme de trouver un autre moyen d’assurer la vie de ses enfants. Les médias ne se contentent pas de courir derrière les fantasmes de leurs clients, mais ils façonnent pernicieusement les esprits en supprimant, peu à peu, toute retenue et en faisant du voyeurisme le parangon du spectacle. Il faut bien dire que le terrain est favorable : qui n’a vu des foules de curieux vicieux s’arrêter sur les routes uniquement pour regarder un accident ? Comment expliquer autrement la longévité du scandale télévisuel que constituent les émissions de Jean-Claude Delarue donnant à voir la misère humaine dans ce qu’elle a de plus sordide ? Peut-être la société actuelle a-t-elle tellement peur de la mort qu’elle recherche un exorcisme dans le spectacle de ceux qui meurent ? À côté de l’horrible mise en scène de la mort en direct, les violences des séries américaines ne sont que des bluettes !

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