08 décembre 2009

Parallaxe

Un consensus ou une majorité d’idée ne fait pas nécessairement une vérité. La vie politique nous le démontre à longueur de temps. Il en est de même dans tous les champs de la pensée, y compris la pensée scientifique. Il est arrivé de nombreuses fois que la grande majorité des scientifiques refusent d’accepter une théorie nouvelle jusqu’à ce que l’évidence s’impose, ce qui peut prendre plusieurs siècles. Ainsi, Démocrite, philosophe de la Grèce Antique, propose l’hypothèse atomiste qui restera controversée jusqu’à la fin du XIX siècle. Lorsque Copernic propose l’héliocentrisme en 1512, ses idées seront rejetées jusqu’à la fin du XVII siècle par l’ensemble de la communauté scientifique et, naturellement, religieuse celle-ci étant toujours en retard d’un train sur l’évolution de la pensée. Alfred Wegener a proposé au début du XX siècle la théorie de la dérive des continents qui fut tout d’abord tournée en ridicule par la communauté scientifique jusque dans les années 1950. Au cours des années 1890, un chercheur américain fit l'autopsie d'une feuille d'épinard, mais sa secrétaire fit une erreur de frappe et l'épinard fut crédité d'une dose irréaliste de fer . Des scientifiques allemands ont tenté de rétablir la vérité en 1930, mais se fut en vain. En 1933, les dessinateurs Dave et Max Fleischer ont transformé l'épinard en potion magique pour Popeye et toutes les mères de famille croient encore aujourd’hui aux effets bénéfiques des épinards grâce à un apport en fer illusoire.
La climatologie est une science neuve qui utilise essentiellement des outils de modélisation car elle utilise des périodes de temps qui dépassent très largement de temps humain et se rapprochent des temps géologiques. Trente ans lui sont nécessaires pour un équivalent d’une minute de vie humaine. Elle construit donc des modèles dont la validité ne peut être totalement certaine car ces modèles ne font que traduire, sous une forme différente, les hypothèses sur lesquelles ils sont construits. L’unanimité quasi totale actuelle des scientifiques sur les causes du réchauffement climatique est peut-être une erreur comme le fut l’unanimité sur le géocentrisme, sur la continuité de la matière, sur la non-mobilité des continents. Pratiquement tous les phénomènes physiques sont complexes et les causes de leurs processus sont multiples. Il en est de même pour le climat (gaz à effets de serre tels le gaz carbonique, le méthane, la vapeur d’eau, etc…, couverture nuageuse, albédo, rythmes solaires, éruptions volcaniques, variations du champ magnétique, interactions avec l’océan, circulation circum-terrestre des courants océaniques, etc…). Un peu de recul serait nécessaire pour éviter qu’un aveuglement détourne l’attention sur d’autres priorités comme celle de l’eau, de la faim dans le monde, de la bio-diversité dégradée, de la pollution grandissante, de la diminution des ressources fossiles. Copenhague est sûrement nécessaire, mais n’est certes pas suffisant car le diagnostique n’est pas certain.

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