05 décembre 2009

Diafoirus économique

Décidémeft, la science économique est bien la science des illusionnistes, de ceux qui vous obligent à regarder ailleurs pour ne pas voir la réalité. De plus, quel que soit le problème évoqué, on entend des experts tenants de théories tout à fait contradictoires, exposer leur point de vue avec une égale conviction. L’exemple le plus récent est celui de la régulation du monde de la finance. Toute une partie de la gente des experts économiques soutient logiquement la nécessité de réformer les mauvaises habitudes des acteurs financiers. Cela semble le bon sens même. Mais voilà qu’une école de pensée particulière soutient le contraire, au prétexte que la régulation est inutile car elle ne peut s’appliquer que sur les conséquences d’une crise passée et ne peut donc prévenir une crise future car les acteurs financiers auront toujours assez d’imagination pour trouver les moyens de contourner cette régulation. L’imagination des fraudeurs étant sans limites, il est inutile de chercher les moyens de réguler leurs activités ! Il n’y a, cependant, pas besoin d’être un expert économique pour savoir que si rien ne vient contrecarrer les pratiques condamnables et irresponsables qui ont plongé la planète dans une crise dont nous n’avons pas encore vécu le pire, les acteurs financiers et les banques vont continuer dans leurs aberrations. C’est le simple bon sens qui semble manquer à certains économistes. Le même bon sens tendrait à dire que, non seulement la régulation est absolument nécessaire pour que la morale réinvestisse le milieu financier, mais que ce qui a été fait jusqu’à aujourd’hui est totalement insuffisant. Les décisions prises actuellement ne sont qu’un écran de fumée pour faire croire que les gouvernements ont pris les choses en main. La preuve en est que les banques ont repris leurs activités, sans aucun changement, et continuent de mettre sur le marché des produits dits structurés tout aussi dangereux que leurs prédécesseurs. Grâce à ces produits, elles ont recommencé à gagner énormément d’argent, en profitant du fait que des prêts à taux pratiquement nuls leur ont été accordés par les banques centrales pour sortir de leurs difficultés et qu’elle investissent ces prêts dans des produits dangereux proposés sur le marché. Il est temps que la régulation soit contraignante et que les moyens de contrôle soient importants. Lorsque le conseil d’administration d’une banque anglaise, sauvée in extremis de la faillite par l’injection de plusieurs dizaines de milliards de Livres versées par le contribuable anglais, menace de démissionner parce qu’il craint l’action du nouveau commissaire européen du marché intérieur, on reste confondu devant l’incroyable immoralité de ce milieu. Raison de plus pour l’encadrer au plus près.

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