06 décembre 2009

Les minarets

À la suite d’un référendum d’initiative populaire, les Suisses vont modifier leur Constitution pour interdire la construction de minarets sur leur territoire. Il n’échappe à personne, sauf aux extrémistes et aux racistes, que cette disposition exhale un fort relent de xénophobie, de crainte de l’autre, d’exclusion. Près de 60% des Suisses ont voté positivement pour cette disposition. Cela démontre d’une manière exemplaire que « Vox Populi, vox Satani ». En d’autre terme, c’est la démonstration du danger inhérent à la démocratie dite participative ou d’opinion chère à certain ténor du Parti Socialiste. Le référendum d’initiative populaire porte en lui le virus de la démagogie et du populisme. Lorsque le peuple est consulté directement, il ne peut l’être que lorsque la réponse demandée est simple, voire simpliste. Pour cela, la question doit être elle-même d’une extrême simplicité. Or, l’élaboration d’une loi est toujours d’une très grande complexité. C’est la raison fondamentale pour laquelle la société a inventé la démocratie représentative pour faire appel, en principe, à des compétences suffisantes pour cette élaboration avec l’espoir – souvent déçu, il faut bien le constater – qu’elle sera exempte de tout corporatisme étroit. De plus, lorsque les députés votent une loi, il existe un contre-pouvoir qui s’appelle le Conseil Constitutionnel. Par contre, il n’y a aucun contre-pouvoir au référendum d’initiative populaire, ce qui ouvre la voie à toutes les dérives comme le montre le cas des minarets suisses. Souhaitons que la démocratie participative ne reste qu’une utopie sans lendemain.

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