13 mars 2009

Dedans ou dehors ?

L’OTAN est né en 1949 après la seconde guerre mondiale, avec le fort assentiment français qui craignait un futur relèvement de l’Allemagne et les menaces du monde communiste organisé autour du Pacte de Varsovie. Peu à peu, cet organisme est devenu un outil à la disposition des Américains pour canaliser, voire influencer les politiques économiques et étrangères des pays occidentaux. Le général De Gaulle, arrivé au pouvoir, a pris la décision de retirer la France de cet organisme. Pour quelles raisons ? Tout d’abord, le général avait lancé la réalisation de la force de frappe nucléaire française et il n’admettait pas, à juste titre, que l’utilisation de cette arme stratégique puisse, d’une manière ou d’une autre, être soumise à l’approbation des USA, ce qui est le cas de l’arme nucléaire britannique. Ensuite le monde s’est trouvé, dans les années 60, soumis à la bipolarisation USA-URSS du fait de la guerre froide. Afin de n’être pas soumis aux contingences de ce bipolarisme, De Gaulle tente de développer une politique originale de multilatéralisme et, en 1966, se retire du commandement intégré de l’OTAN, tout en en restant membre, pour crédibiliser sa politique étrangère. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Son retrait du commandement intégré n’a pas empêché la France de participer à toutes les opérations menées par l’OTAN lorsque cet organisme a fait appel à elle, sans pouvoir participer aux choix du commandement puisqu’elle s’en est retirée : Bosnie, Kosovo, Macédoine, Afghanistan. Il n’y a guère qu’en Irak où la France a pris une position différente. De plus, la participation de l’Allemagne au commandement de l’OTAN n’a pas empêché celle-ci de refuser de participer à la guerre en Irak. Depuis l’effondrement de l’URSS, le bipolarisme a cédé la place à un multilatéralisme de fait, ce que prévoyait le Général De Gaulle. C’est-à-dire qu’une moitié des raisons du retrait de la France a aujourd’hui disparu. Reste l’arme nucléaire française. Là se situe le vrai problème posé par l’éventuelle réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN. Il serait inadmissible que l’utilisation de la force de frappe française ne dépende pas exclusivement du Président de La République Française qui est le chef suprême des armées. Y a-t-il vraiment un risque ? Cela n’est pas crédible.
Mais, au fait, quelle est la mission de l’OTAN aujourd’hui, le Pacte de Varsovie ayant vécu ?

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