25 mars 2009

Hypocrisie ou ignorance ?

Le carnet de commande d’une entreprise est une prévision d’activité pour les mois à venir. Lorsque ce même carnet montre une chute de 20 à 40% de l’activité prévisionnelle, que croyez-vous que le chef d’entreprise doive faire ? Gouverner, dit-on, c’est prévoir. Avec un carnet de commande en chute libre, il est donc du devoir de ce chef d’entreprise d’en prévoir les conséquences. La pire attitude serait de ne rien faire, ce qui conduirait infailliblement l’entreprise à la faillite. La prévision porte donc sur la mise en adéquation de l’outil de production avec le futur carnet de commande. Or le re-dimensionnement de l’outil de production a obligatoirement des répercussions sur les emplois. C’est pourquoi il n’est pas surprenant qu’une entreprise faisant des bénéfices en 2008 mais ayant un carnet de commandes 2009 en forte régression prévoit des licenciements en 2009. Ceux qui s’insurgent contre cela en criant haut et fort qu’une entreprise qui fait des bénéfices n’a pas le droit de licencier montrent tout simplement qu’ils ne connaissent rien à la gestion d’entreprise. Lorsque « ceux-là » sont des hommes politiques ou des syndicalistes, la situation devient grave. Les économistes et les prévisionnistes de tous crins et de tous bords annoncent chaque jour des prévisions de plus en plus pessimistes pour cette année, allant jusqu’à une diminution de 2 à 3% du PIB national, ce qui représente une baisse d’activité annuelle de 45 milliards d’Euros. Comment, dans ces conditions, les chefs d’entreprises ne prévoiraient-ils pas une réduction inéluctable du nombre de leurs salariés ? Qu’ont-ils d’autre comme variable d’ajustement ? Certes, ils pourraient réduire tous les salaires de 5% à 20% selon les secteurs! Qui l’accepterait ? Alors, que les hommes politiques et les syndicalistes cessent de tenir un discours qui ne peut que tromper le peuple et acceptent le fait qu’une entreprise ayant fait des bénéfices en 2008 prévoit des licenciements en 2009. Gouverner c’est prévoir. Les entrepreneurs le font, les politiques devraient le faire ! Encore faut-il que les patrons des grands groupes retrouvent le chemin de la morale et cessent de s’octroyer, par des moyens divers et variés, des émoluments scandaleux qui entretiennent un état d’esprit général défavorable à l’ensemble des entreprises. Et un pays qui n’aime pas ses entreprises prend le chemin de la récession et de la crise sociale.

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