28 mars 2009

Perseverare diabolicum

La loi est un ensemble de règles obligatoires établies par l'autorité d'une société, sanctionnée par la force publique et qui organisent les relations entre les hommes de cette société. C’est ainsi que les Tables de la Loi, où sont inscrits les Dix Commandements, organisent les relations entre les Chrétiens. La morale, quant à elle, est un ensemble de principes, de règles de conduite relatives au bien et au mal, de devoirs et de valeurs qu'une société se donne et qui s'imposent autant à la conscience individuelle qu'à la conscience collective. Lorsque l’on compare ces deux définitions, il apparaît que la morale a son existence propre sans que la loi n’ait à intervenir. La loi n’existe donc que lorsque la conscience s’affadit et lorsque la société est sans morale. Ainsi, lorsque des individus profèrent des insultes racistes ou négationnistes, ils piétinent la morale et les valeurs d’un humanisme nécessaire. C’est pourquoi la loi est intervenue pour interdire de tels comportements publics afin qu’une sanction puisse être prise. Lorsque la morale est absente, la loi vient combler le manque. Le microcosme financier a plongé le monde entier dans une crise si profonde que personne aujourd’hui ne sait ni quand ni comment en sortir et qui a déjà fait des millions de victimes. Le système financier est indispensable au fonctionnement de l’économie, donc à la vie de tous.Les responsables des États ont été contraints d’intervenir pour sauver les organismes financiers de la faillite. Ces mêmes organismes sont, en quelque sorte, coupables d’une tentative de meurtre sur le monde économique et d’un comportement amoral. Comme beaucoup de voyous pris « la main dans le sac » et qui nient l’évidence, on voit se multiplier des comportements de managers des organismes financiers qui, contempteurs de la morale, l’insultent en « oubliant » le désastre qu’ils ont provoqué. Les parachutes dorés, les retraites chapeaux, les bonus et les primes, les stock-options continuent de faire flores dans le monde des entreprises sous perfusion publique. L’indignation naît lorsque la morale est ainsi insultée. La loi devient donc nécessaire, même si légiférer dans le fonctionnement des entreprises peut comporter des dangers. L’État doit donc légiférer fortement dans le domaine des rémunérations de toutes sortes des managers des entreprises ayant reçues des aides publiques et laisser à l’impôt la régulation au sein de toutes les autres entreprises, quitte à prendre le risque d’encourager le déplorable et démagogique penchant des Français à vilipender « les patrons ».

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