14 janvier 2009

Ce qui vous attend !!

Le temps est une notion pleine d’ambiguïté et de mystère. Sa nature, sa naissance sont autant de questions sans réponse pour les physiciens. Étroitement imbriqué avec les dimensions d’espace dans l’espace-temps qui est le nôtre, sa particularité de n’avoir qu’une direction le rend étrange. Les physiciens utilisent le concept de temps pour décrire le monde, encore que leur temps est assez particulier puisqu’il est réversible, ce qui leur permet de le manipuler de la même façon que les coordonnées spatiales. Mais nous-même en sommes le jouet. Nous subissons le passage d’un temps physique alors que nous ressentons un écoulement différent d’un temps psychique avec un décalage de plus en plus grand entre ces deux concepts. Le temps physique est un voyou ; il passe pendant qu’on a le dos tourné. Depuis un siècle, l’espérance de vie augmente de façon considérable et le sentiment du vieillissement devient de plus en plus ténu. Le décalage entre le réel et le ressenti s’accroît et nous avons l’impression d’être adolescent au mitant de la vie et de devenir majeur lorsque nous sommes déjà vieux et que les souvenirs deviennent plus nombreux que les projets. Ce décalage se paye avec le sentiment grandissant et nostalgique de n’avoir pas su mesurer correctement la valeur des évènements passés au moment où ils se sont produits. De plus, l’âge physique sait se rappeler à notre attention en nous accablant de multiples déboires comme les acouphènes et les ASB, la vue qui baisse et la DMLA, l’arthrose et l’abandon de la course avant celle de la marche, le diabète, le cholestérol et l’hypertension, les dents douloureuses, les nuits perturbées par l’hypnagogisme et de plus en plus courtes et les jours de plus en plus fatigants, les AVC, l’impuissance inquiétante, la mémoire qui flanche et les noms qui s’effacent, le souffle qui s’accourcit, le cœur qui fatigue, l’alopécie sournoise, l’abasie, l’astasie, l’adipsie, l’anosmie ou l’agueusie, sans oublier l'apopathodiaphulatophobie … Ces incidents de la vie mature et les handicaps dont ils sont la cause rendent encore plus démesuré et décourageant l’écart ressenti entre le physique et le psychique. Peut-être faut-il attendre de perdre la mémoire pour retrouver l’apaisement ?

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