01 décembre 2009

Le discours politique

On ne peut qu’être frappé par la simplification, voire le simplisme, et par la répétitivité du discours politique, construit à partir de formules usées jusqu’à la corde à force d’être répétées (la logique comptable, la politique du chiffre, changer le projet de société, dans ce pays, il faut être en capacité, ce que veulent – ou ne veulent plus – les Français, il faut faire bouger les lignes, etc …). Dès qu’un homme politique, quelle que soit son appartenance, prend la parole, nous connaissons d’avance les grandes lignes et le ton général de son discours, les formules qu’il va utiliser. Pourquoi ce schématisme réducteur, quelles en sont les raisons ? Il existe une petite quinzaine de partis politiques (depuis le NPA d’extrême gauche jusqu’au FN d’extrême droite) mais on identifie facilement trois types de discours politiques seulement : le discours sectaire des extrêmes fait essentiellement d’anathèmes et de provocations, le discours de l’opposition construit sur la seule contestation systématique du pouvoir, le discours de la majorité réduit à l’apologie chattemite, voire la justification sommaire, des actions gouvernementales et présidentielles. Chaque type de discours est construit à partir d’idées figées une fois pour toutes, agrémentées d’expressions préfabriquées. Quinze partis et trois types de discours donnent la preuve de cette simplification du propos politique. Il n’y a pratiquement aucune différence entre les discours d’un député vert et d’un socialiste, entre ceux d’un député UMP et du Nouveau Centre. La polémique remplace le débat d’idées. Il est légitime de se poser la question de savoir quelle est la cause de cet appauvrissement du discours. L’homme politique a en charge la vie de la cité et de ses processus de régulation. Or les problèmes de la cité sont d’une technicité et d’une complexité croissantes qui sont la cause d’une difficulté d’appréhension dans un cadre qui s’élargit et se mondialise, où la multiplicité des groupes est elle-même croissante (partis politiques, associations, clubs de réflexion et « think tanks », …). De plus, l’information immédiate et mondialisée, la pression permanente des médias, imposent à l’homme politique une réaction immédiate sans avoir le temps d’une analyse sérieuse. Il devient de plus en plus difficile pour cet homme politique de maîtriser tous les aspects de la vie économique et sociale du pays. Faute de cette maîtrise, ce dernier a de plus en plus de mal à formuler des idées qui, non seulement, abordent l’ensemble des problèmes dans toute leur complexité, mais qui puissent être exposées clairement au citoyen dont la démocratie impose l’intervention. Le citoyen n’a, quant à lui, ni le temps ni la capacité intellectuelle de comprendre et d’assimiler la complexité du monde. Faute de développer des idées et devant la difficulté d’expliquer et de se faire comprendre, l’homme politique aligne ainsi les anecdotes dans un exercice de « storytelling » et se limite aux critiques simplistes. Il est plus simple et plus facile, plutôt que de présenter une analyse débouchant sur une idée originale, de se contenter de qualifier une initiative d’opportuniste à cause de la proximité d’une élection, argument facile car, compte tenu des nombreuses élections, européennes, régionales, cantonales, législatives, présidentielles, on est toujours proche d’une élection. Il est plus aisé de se cantonner à des critiques sur la personne plutôt que de participer à un véritable débat d’idées. Ainsi, l’homme politique a tendance à tenir un discours à la fois catégoriel pour obtenir plus facilement l’adhésion de son auditoire, et en même temps très général et se réduisant à des critiques doctrinaires pour éviter de s’aliéner d’éventuels soutiens. Nous sommes dans l’ère du superficiel et de l’immédiat et un monde qui ne réfléchit plus est un mode sans âme.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

I rarely write comments, but i did some searching and
wound up here "Le discours politique". And I do have 2 questions for you if you tend not to mind.
Is it only me or does it look like a few of the comments come across as if they are coming
from brain dead folks? :-P And, if you are writing on additional sites, I would like
to follow everything fresh you have to post.
Would you list of the complete urls of all your communal pages like your twitter feed, Facebook page or linkedin profile?


my website ... view

Anonyme a dit…

I think that everything published made a bunch of sense.
But, what about this? suppose you wrote a catchier title?
I ain't suggesting your content isn't solid.
, however what if you added a title that grabbed a person's attention? I mean "Le discours politique" is kinda vanilla. You might peek at Yahoo's front page and
watch how they create post headlines to get people interested.

You might add a video or a picture or two to grab people excited about what you've got to say. Just my opinion, it could make your blog a little livelier.

Feel free to surf to my webpage screen next