23 mai 2007

Vive la vie !

L’Australie meurt de soif, l’Amérique meurt de graisse, la Chine meurt de vieillesse, l’Irak meurt de folie meurtrière, le Moyen-Orient meurt de guerre civile, la Russie meurt de peur, l’Algérie meurt d’assoupissement, l’Afghanistan meurt drogué, le Nunavut meurt de chaleur, l’Europe meurt d’ennui, l’Afrique meurt de faim, de maladie et de corruption, la Malaisie et la Corée du Nord meurent d’effroi, la mer meurt de réchauffement, la Terre meurt de pollution.

16 mai 2007

Le Parti Socialiste a perdu le Nord

A peine Nicolas Sarkozy a-t-il été élu que les caciques du Parti Socialistes sont montés au créneau pour dénoncer l’Etat UMP monopolisant tous les pouvoirs et réclament à grands cris une future cohabitation, afin – disent-ils – d’équilibrer les pouvoirs, après l’avoir condamné fortement lorsqu’ils ont inversé le calendrier électoral en 1995 pour assurer au Président de la République une Assemblée Nationale cohérente. Que n’ont-t-ils reproché à Jacques Chirac de n’avoir pas tenu compte de la constitution des 80% des électeurs ayant voté pour lui en 2002 et d’avoir gouverné uniquement avec des affidés de l’UMP ! Et voilà que le nouveau Président de la République cherche à intégrer dans son futur gouvernement des membres de l’opposition ! Aussitôt des voix s’élèvent au Parti Socialiste (Hollande, Fabius et Guigou entre autres, et il y en aura d’autres bientôt) pour condamner ce procédé au nom de la « logique » des partis et de traiter – à mots couverts – de félons les socialistes qui acceptent d’intégrer le gouvernement!! Finalement, les socialistes reprochent à Nicolas Sarkozy de faire ce qu’ils reprochaient à Jacques Chirac de n’avoir pas fait. Décidément, rien ne fera changer ce Parti en perdition qui ne recule devant aucune contradiction dans ses discours au nom d’une idéologie aujourd’hui dépassée. Il existe de grandes chances pour que cela le mène à l’implosion… qui complètera la disparition du Parti Communiste, des Verts et de l’UDF ! Le paysage politique est décidément en plein bouleversement. Espérons que ce sera pour le plus grand bien de la Nation.

13 mai 2007

Amérique et énergie

L’aventure américaine de l’Irak trouve son réel prétexte dans l’opportunité que les américains ont perçue de mettre la main sur le pétrole iraquien. Implantés en Arabie Saoudite et dans les Emirats arabes depuis la guerre du Koweït, ils renforcent de façon considérable leur main-mise sur les ressources énergétiques et pétrolifères de la planète en envahissant l’Irak. Mais cela ne suffit pas à l’administration Bush. Sans que les médias n’en parlent vraiment, les américains s’implantent peu à peu dans tous les pays africains possédant des ressources énergétiques (Algérie, Niger, Nigéria, Gabon, Libye, etc…) où ils se trouvent, d’ailleurs, en concurrence avec la Chine. Quelle meilleure justification que la lutte anti-terroriste pour s’implanter dans un pays étranger ? Les attentats récents dans les pays du Maghreb, particulièrement en Algérie, vont accélérer l’implantation américaine et leur main-mise sur le gaz et le pétrole algériens. Le conflit politique permanent entre l’administration Bush et le Vénézuéla n’a pas d’autre explication que la convoitise américaine sur le pétrole d’Hugo Chavez. Gardant « sous le boisseau » leurs propres ressources énergétiques, les USA mettent, petit à petit, la main sur celles de la planète. Dans cette entreprise, les terroristes sont les alliés objectifs de l’Administration Bush et du lobby pétrolier américain.

07 mai 2007

Monsieur le Président,

Vous venez d’accéder au pouvoir suprême en France. Vous allez exercer ce pouvoir pendant cinq ans. Pendant votre campagne électorale, vous n’avez cessé d’insister sur la nécessité de rénover le jeu politique. Pour un Français comme tous les autres, rénover la politique ne veut dire qu’une seule chose : respecter ses promesses électorales. En dehors des jeux de partis, qui ne vont pas manquer afin de porter à l’Assemblée Nationale une majorité qui vous soutienne, la seule attente du peuple, comme à chaque élection, est le respect des engagements. En respectant les votres, vous rénoverez effectivement la manière de faire de la politique. Dans le cas contraire, il est à craindre que l’élan civique dont le peuple a fait preuve lors de cette campagne, et dont il attend d’être payé en retour, soit mort pour longtemps et que l’homme politique perde sa crédibilité sans espoir de retour. Votre responsabilité est donc grande car, finalement, il s’agit de la vie ou de la mort de la démocratie républicaine. Et le risque est grand, Monsieur le Président : vous avez tellement promis !

Paresseuse, la France ?

Lorsque l’on cherche des justifications dans les chiffres, on trouve toujours ceux qui vous conviennent ! La « paresse » des Français n’a jamais été un thème de la campagne, ni chez Sarkozy ni chez Royal. Par contre, le problème est la « quantité » de travail fournie par la France, d’une part parce que le nombre de chômeurs est trop élevé, d’autre part parce que le nombre d’heures travaillées est insuffisant (temps de travail faible, âge de la retraite avancé, nombre de retraités de plus en plus important). Mes propres sources de chiffres donnent les indications suivantes : en 2005, le temps de travail annuel s’établit à 617 h. en France, 677 h. en Allemagne, 736 h. en Espagne, 801 h. en Angleterre, 865 h. aux USA. On constate que les 40% d’écart entre la France et les USA correspondent exactement aux 40% d’écart entre les PIB par habitant de ces deux pays. En 1980, la France se situait au 5ème rang pour le PIB/habitant et au 17ème rang en 2005 (source OCDE). La croissance se mesure par la variation annuelle du PIB. Dans l’ensemble des pays occidentaux, seuls l’Italie et le Portugal ont une croissance inférieure à celle de la France (2,1% en 2005) (source INSEE).
On entend partout (en particulier chez les syndicats) que la productivité française est la meilleure du monde et qu’elle permet « d’absorber » les 35 heures. Nous venons de voir que la production totale est trop faible. Quant à la productivité horaire (quantité de travail fournie par heure et par travailleur), on trouve dans la littérature économique, les chiffres suivants :
Productivité horaire = 19,34 $ soit le 7ème rang des pays développés(Norvège : 28,15$).
Quant à l’antienne du « patrons tous pourris », en dehors de la démagogie grossière qu’elle porte, cette affirmation oublie le fait que la plus grande part de la production française et de l’emploi est due aux PME/TPE et que la très grande majorité des patrons de ces entreprises est compétente, intègre, et … en difficulté. Enfin, les grandes entreprises (du CAC 40) sont des entreprises qui réussissent sur le marché mondial et qui font, pour la majorité d’entre elles, la plus grande part de leur chiffre d’affaires en dehors de la France. Par contre, il est vrai de dire que ces entreprises perdent des parts de marché, ce qui signifie que « l’offre » n’est pas adaptée et qu’elle est moins performante que celle des concurrents. La France a donc deux problèmes majeurs : une production globalement insuffisante, une offre inadaptée (investissements et recherche insuffisants). Les Français ne sont pas paresseux : ils n’ont pas « inventé » les 35 heures dues à des technocrates idéologues parvenus au gouvernement. Par contre, globalement, la France est paresseuse et dépassée (ringarde ?).

02 mai 2007

Émile de Girardin, connais pas !

Qui connaît Emile de Girardin ? Homme politique du XIXème siècle, créateur du premier journal politique grand public, député de Bourges puis de Paris, il décréta une maxime qui est restée célèbre : « Gouverner, c’est prévoir ».
Qui a dit : « La meilleure façon de perdre une élection est de penser à ce que l’on fera après » ? Quel homme politique contemporain a dit cela ? Sûrement quelqu’un qui a oublié Emile de Girardin. Ou quelqu’un qui n’a pas vraiment envie de prendre le pouvoir ? De façon surprenante, il s’agit de DSK pressenti par S. Royal comme son futur Premier Ministre en cas de victoire aux élections présidentielles. Réfléchir à une stratégie et aux moyens de trouver la voie de sortie de l’impasse économique, industrielle, sociale, éducative dans laquelle la France est plongée, lui paraît prématuré à moins de 3 mois de l’entrée en action du futur gouvernement. S’agit-il d’une manière infantile de croiser les doigts pour conjurer le sort ? Ou son esprit est-il totalement accaparé par la recherche du meilleur moyen de discréditer l’adversaire de S.Royal au détriment d’une réflexion de fond sur la gouvernance de la France ? La tactique politicienne est-elle plus importante que la Politique ? Je crois plutôt que, comme d’autres, DSK y pense tous les matins en se rasant …

26 avril 2007

Cuisine, cuisine …

Le premier tour des élections présidentielles s’est articulé sur l’idée de rupture avec les errements politiques du passé, que se soit à gauche, à droite ou au centre (rappelez-vous la rupture, l’ordre juste). Tous les candidats ont dit avoir jeter aux orties les combines politiques des années passées, ont juré sans vergogne qu’ils étaient porteurs d’une nouvelle virginité politique et d’une morale incorruptible en la matière. Sûrement, ces discours ont emporté l’adhésion d’un nombre important d’électeurs, circonspects sur la sincérité des hommes politiques actuels, espérant un nouvel état d’esprit emprunt de transparence.
Mais, voilà !! Le premier tour des élections présidentielles est à peine terminé que l’on assiste au démarchage éhonté des deux candidats restant en lice vers les électeurs ayant porté leur préférence sur le candidat « centriste » ainsi que vers leurs extrêmes réciproques. L’un multiplie les références à tous les grands esprits politiques de l’histoire, faisant fi de leur appartenance, et marchande les futurs postes de députés, l’autre promet des portefeuilles ministériels conditionnés par la soumission et le ralliement. Ils utilisent tous les deux abondamment le mot de « rénovation » en lieu et place de celui de « racolage » sans que cela ne trompe personne. Chassez le naturel, il revient au galop !! La classe politique française n’est décidément pas prête au changement (et pourtant, les candidats ont usé et abusé de ce mot durant leur campagne !) et les discours restent des outils purement marketing et publicitaires. Heureusement, pour nous consoler, le leader du parti centriste se lance dans une grande entreprise : il remplace le parti « Union pour la Démocratie Française » par un tout nouveau parti « le Parti démocrate » ! Quel bouleversement !!

24 avril 2007

Finalement ….

L’écheveau des problèmes de la France est tellement complexe qu’il semble indémêlable ; le chômage, le pouvoir d’achat, le déficit des comptes de la Sécurité Sociale, la dette publique, le financement des retraites, les délocalisations industrielles, l’hôpital public, l’enseignement supérieur, le dialogue avec les partenaires sociaux, l’énergie, la compétitivité industrielle, la place de la France en Europe, la politique agricole, la pollution environnementale, le fonctionnement des institutions, le train de vie de l’Etat, la recherche fondamentale et appliquée, l’état des prisons, le fonctionnement de la justice, le niveau de l’investissement productif, le rapport Euro/Dollar, les services publics, la représentativité syndicale, etc, etc …Devant des problèmes à résoudre aussi nombreux, me revient en mémoire la réflexion de Charles De Gaulle : je vais au-devant d’une situation compliquée avec des idées simples. Simplifions donc !
De même que l’épicier du coin ne peut pas s’enrichir en achetant ses propres produits, pour qu’un pays s’enrichisse globalement il n’y a pas d’alternative au fait de gagner des parts de marché dans le monde. Or, actuellement, la France recule dans tous les domaines par rapport à ses compétiteurs internationaux. Cela a une conséquence immédiate c’est que la France s’appauvrit ce qui se traduit par l’augmentation de la dette et une augmentation du chômage. Cela a une cause, c’est que l’offre française est inadaptée, insuffisante et trop coûteuse. Inadaptée, car la recherche et l’investissement ne sont pas à la hauteur du nécessaire, ce qui entraîne une offre beaucoup moins attractive et performante que celle des concurrents. Insuffisante, parce que la France ne travaille pas assez du fait d’un chômage élevé et d’un temps consacré au travail trop limité (les 35 heures, l’âge de la retraite, l’utilisation abusive de la retraite anticipée) et parce que les incitations à l’investissement productif sont pratiquement inexistantes. Trop coûteuse car le coût du travail est trop élevé, les charges pesant sur les entreprises sur lesquelles repose la compétitivité internationale étant trop importantes. Améliorer la position de la France dans le monde lui permettrait en outre de retrouver la place qu’elle a perdue en Europe. Finalement, le diagnostic est assez simple, ce qui ne veut pas dire que le remède soit aisé à mettre en œuvre car il demandera beaucoup de courage et de sacrifices. Voilà ce qui devrait, normalement, être au centre du second tour de l’élection présidentielle. Est-ce si sûr ?

22 avril 2007

Petits intérêts particuliers

Tous les candidats à l’élection présidentielle mettent, dans leurs priorités (ou dans leur catalogue de ventes), le développement de la recherche. Voilà ce qui devrait gagner l’unanimité de la population et des partis politiques. Il n’y a pas d’autre issue pour les pays occidentaux que de rechercher leur différenciation par rapport aux pays EPD (en plein développement) comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Brésil, etc…, dans le développement d’activités à très haute valeur ajoutée. C’est-à-dire que la recherche fondamentale et appliquée devient une obligation. L’Etat, conscient de ce fait, a le projet de développer le plateau scientifique et universitaire de Saclay pour y favoriser la création de 100.000 emplois dédiés à la recherche. On aurait pu espérer un consensus populaire sur ce projet. Il n’en est rien. Immédiatement, les associations locales et leurs élus ainsi que le parti des Verts s’opposent à ce projet au prétexte de préserver leur tranquillité. Certes, 100.000 emplois demandent de créer des infrastructures, des logements, des accès. La crainte des occupants locaux est compréhensible, en tout cas pardonnable à défaut d’être légitime. Mais cela démontre à l’évidence, l’inanité du concept de démocratie participative. L’intérêt particulier peut, comme dans cet exemple, être absolument contraire à l’intérêt général. Le rôle majeur (essentiel) du politique est de savoir, dans tous les cas, donner la priorité à l’intérêt général sur l’intérêt particulier et corporatiste. Encore faut-il que le politique ait une idée précise de l’intérêt général et qu’il ne le confonde pas avec son intérêt électoral.

16 avril 2007

Le supermarché électoral

À huit jours à peine des élections présidentielles, environ la moitié du corps électoral hésite encore sur le choix d’un candidat. Situation tout à fait particulière et nouvelle dont on peut se demander ce qu’elle signifie. Une raison pourrait être que, en dehors des « petits candidats », les « programmes » des candidats significatifs se différencient si peu que les électeurs perçoivent difficilement les différences et n’arrivent pas à fixer leur choix. Une deuxième raison peut être la suivante : les programmes des candidats ont sombré dans le détail
des actions opérationnelles en promettant une détaxe ici, un contrat particulier là, une aide spécifique ici et là, oubliant le fait qu’un projet présidentiel n’est pas un programme de gouvernement. Or, les actions de gouvernement n’ont jamais provoqué le rêve des électeurs car il n’y a pas de place à l’attente et l’espoir dans une décision gouvernementale dont l’application est immédiate. Par contre, un projet présidentiel devrait créer les conditions du rêve et de l’espérance en construisant et proposant une vision de l’avenir qui suscite l’intérêt et l’impatience de la majorité du peuple. Ce n’est pas le cas de la campagne actuelle. Le concept de « démocratie participative », dont tous les candidats se sont plus ou moins inspirés en accédant à toutes les demandes corporatistes, a entraîné ceux-ci dans les profondeurs de la démagogie. Or la démagogie ne fait que caresser le peuple dans le sens « du poil » en lui promettant de satisfaire ses besoins individuels et égoïstes. Ce qui explique que la campagne n’a abordé aucun des thèmes suivants : l’international (l’Iran, la Corée du Nord, l’Irak, l’Afghanistan, le Vénézuéla, le Darfour et l’Afrique, les relations atlantiques), l’Europe (quelle Europe pour demain ?), les orientations de la recherche et de l’enseignement supérieur, l’avenir de la Sécurité Sociale, l’avenir énergétique. Vraisemblablement conscients de cette dérive, peut-être même initiateurs réfléchis du discours démagogique, les candidats tentent, de façon dérisoire, de trouver de temps en temps des thèmes de campagne qui surprennent les électeurs. Alors ils parlent du drapeau, du gène de la pédophilie ou de la suppression de l’ENA ! Quel décalage avec le choix de l’énergie nucléaire civile et militaire par Charles De Gaulle ou la suppression de la peine de mort par François Mitterrand ! Ce mauvais positionnement du discours des candidats (de tous les candidats) est le signe de la disparition des hommes (ou des femmes) politiques d’envergure. La société se banalise en s’uniformisant et, à force de vouloir tout transformer en marchandise, il ne reste plus que des camelots.

07 avril 2007

2025 n’est pas si loin

Je me lève sans allumer la lumière et me dirige grâce à la faible lueur de la rue qui entre chez moi. L’électricité est devenue beaucoup trop chère pour ne pas chercher tous les moyens de s’en passer. Je passe au cabinet de toilette où j’ai, depuis longtemps, remplacé mon rasoir électrique par un rasoir mécanique, pour la même raison. Je n’utilise plus de lotions et mon savon est un gros cube de savon de Marseille qui me sert également pour me laver les dents. Le goût est repoussant, mais il n’y a pas le choix car les dentifrices synthétiques sont interdits.
Pour déjeuner, un jus de fruit et un café en poudre avec de l’eau chauffée au gaz. En avalant mon café, j’écoute les informations. Les conflits, nés de la raréfaction de l’eau en Afrique, au Moyen-Orient, dans les Balkans, en Amérique du Sud, s’amplifient et accentuent les mouvements de population. Le prix du pétrole atteint un nouveau sommet à 250 € le baril de brent. Une manifestation monstre, rassemblant 300.000 personnes excédées, a eu lieu à Toulouse pour la défense des retraites et des salaires et qui s’est terminée par des heurts violents avec la police ; on dénombre 6 morts et plusieurs dizaines de blessés. En Indonésie, un ouragan a dévasté l’île de Java en faisant 5.000 morts. Le dernier ours blanc est mort. La sécheresse, qui sévit dans le midi de la France, s’accentue et décime le bétail. On envisage de créer des élevages de dromadaires pour en faire des animaux de bât et, pourquoi pas, des animaux de boucherie. Je ne peux m’empêcher de faire la grimace. Heureusement que j’ai déménagé, il y a 10 ans maintenant, pour m’installer à Boulogne-sur-mer à cause de la montée du niveau de la mer sur les rivages du Sud-Ouest ! Les prix du logement ont tellement augmenté que je ne pourrais plus le faire aujourd’hui. Bref, les nouvelles ne sont pas plus mauvaises aujourd’hui qu’hier.
Je quitte mon domicile, où les ascenseurs ne fonctionnent plus pour cause d’économies d’énergie et où les appartements du rez-de-chaussée sont réservés par la loi aux handicapés, et je me rends à l’arrêt du bus. Je n’attends pas trop longtemps, car les bus, fonctionnant au biocarburant, ont été multipliés pour compenser l’interdiction de l’utilisation des véhicules particuliers. Mais ils sont toujours bondés et l’inconfort du transport est pénible mais sans alternative. Nous sommes en Février. La température est clémente, mais le vent est violent. Espérons que cela ne va pas se transformer en tempête comme la semaine dernière. Les dégâts ont été importants et de nombreux palmiers des Champs-Élysées ont été déracinés.
En arrivant au bureau, je décline mon identité comme d’habitude par une reconnaissance d’empreintes digitales. L’insécurité ayant fortement progressé, des mesures ont été prises dans tous les établissements et les bureaux pour éviter l’intrusion d’inconnus. Je m’installe à la table qui m’a été réservée pour aujourd’hui et je branche mon ordinateur afin d’accéder à mes dossiers, le papier étant devenu une denrée rare à cause de la raréfaction des forêts. Depuis deux ans, la climatisation a été arrêtée, sauf pour le local des ordinateurs, pour être remplacée par une simple ventilation. Lorsque la température extérieure est importante, cette ventilation crée plus de désagrément que de confort. Je passe une grande partie de la matinée à envoyer des relances de paiement à des clients qui tardent à honorer leurs dettes, situation courante dans une économie qui s’essouffle. Je me connecte par Internet au siège social de la société qui est délocalisé depuis cinq ans maintenant à Shanghai. Je télécharge les éléments de formation continue que je dois acquérir pendant la semaine. La société à laquelle j’appartiens conçoit et vend des contrats d’assurance. Aujourd’hui tout le monde s’assure sur tout ce qu’il veut : chômage, santé, retraite, durabilité et dysfonctionnement des équipements, vieillesse, voyages, loisirs, vol, incendie, don d’organes, etc…Les compagnies d’assurances sont devenues des entreprises multinationales parmi les plus importantes. La formation que je dois assimiler consiste à comprendre le contenu et les processus de vente des nouveaux contrats d’assurance fréquemment proposés sur le marché. À midi, je déjeune au restaurant d’entreprise. Le choix est limité. Un certain nombre de plats ont disparu : le poisson, trop rare et trop cher, les frites qui consomment trop d’énergie pour leur cuisson, certains fruits comme les fruits rouges qui supportent mal les dérèglements climatiques, les fromages de pâte cuite, les préparations à base de maïs parce que trop consommateur d’eau, etc … Je me contente d’un plat de purée avec jambon. L’après-midi, je dois passer une visite médicale du travail, car l’Etat surveille de près l’extension de maladies anciennes qui ont fait leur réapparition depuis une dizaine d’années, comme la malaria et le paludisme. Le travail s’arrête à 17 heures en hiver et à 20 heures en été pour éviter d’avoir à utiliser la lumière électrique dans les immeubles de bureaux et les usines. Ce soir, je pars donc de bonne heure et je reprends un autobus bondé pour retourner chez moi. En arrivant, il faut que je fasse ma déclaration d’impôts. L’impôt sur le revenu a fortement diminué, non seulement parce que je gagne moins qu’il y a quelques années, mais surtout parce que l’impôt lui-même a globalement diminué. Par contre les taxes sur l’eau, l’électricité, l’enlèvement des ordures, le gaz, les carburants, ont augmenté considérablement, tellement que le total de mes impôts ne cesse d’augmenter, même si mes revenus stagnent. Je suis obligé d’économiser sur les loisirs et les vacances pour m’en sortir. Les prélèvements sociaux ont également augmenté pour faire face à la recrudescence des maladies dites « tropicales » apportées par des insectes qui se multiplient à cause du réchauffement du climat sur toute la planète et à cause du vieillissement important de la population.

30 mars 2007

Irresponsables, vous avez dit irresponsables ?

Un voyageur sans titre de transport est interpellé à la gare du Nord par un contrôleur de la SNCF. Ce voyageur est un individu de 35 ans, bien connu des services de police, coupable depuis de nombreuses années de vols avec violence et sous le coup d’un avis de reconduite à la frontière. Il résiste avec une extrême violence à l’interpellation de l’agent public et se met à hurler sur le quai de la gare. Immédiatement, sans chercher à se renseigner et encore moins à comprendre, une foule de 300 personnes environ prend le parti de l’individu ce qui impose à l’agent public de faire appel à la police. Alors que celle-ci arrive sur les lieux, les téléphones portables et les SMS servent alors à rameuter les casseurs qui, en provenance des banlieues accessibles par la gare du Nord, sont toujours en nombre sur les lieux. La réaction de la foule laisse pantois et démontre à quel point celle-ci est pour le moins imbécile sinon dangereuse. Cela montre l’inanité de la « démocratie participative » qui veut faire confiance à une foule décervelée. On sait pourtant depuis deux mille ans que la foule choisit toujours de crier « Libérez Barrabas ! ».
Plutôt que de chercher à calmer les esprits, tous les politiques, en particulier les candidats à la présidence, et de nombreux journalistes se sont précipités sur l’événement avec des commentaires plus démagogiques les uns que les autres afin de faire prospérer leurs petits intérêts électoraux. L’irresponsabilité est partagée.
Le déchargement d’un bateau transporteur de gaz liquéfié exige un savoir-faire particulier. Ce savoir-faire existe parmi les collaborateurs de Gaz de France qui, sa responsabilité étant engagée lors des opérations de ce type, entend l’utiliser sur le terminal gazier du port de Marseille. La charge de travail représentée par cette activité sur le port est d’environ mille heures de travail par an, c’est-à-dire un poste de travail. Environ soixante dix employés du port et affiliés à la CGT refusent, pour d’obscures raisons, de laisser cette activité à la charge de GDF et organisent une grève qui bloque totalement l’activité du terminal d’hydrocarbures. C’est-à-dire qu’une poignée d’irresponsables, soutenus par le secrétariat général de la CGT, empêche le travail de 96% des dockers, oblige des dizaines de pétroliers à attendre au large, met en difficulté l’activité de nombreuses entreprises et coûte à la société plusieurs centaines de millions d’Euros. Tout cela pour un poste de travail ! Il est vrai que la CGT du port de Marseille s’est déjà illustrée dans un certain nombre de cas douteux…
Décidemment, ce n’est pas le bon sens qui règne, encore moins le sens de l’intérêt général. L’irresponsabilité totale fait flores.

18 mars 2007

L’air de la campagne

Charles De Gaulle, Georges Pompidou, Valery Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, les cinq présidents de la Vème République. Une vraie grandeur et un vrai sens de la Nation et de l’Etat ont caractérisé ces présidences. Le garagiste Sarkozy, sœur Ségolène, Frère Bayrou, les trois candidats d’une République qui ne sera plus jamais la même. Les temps changent. Si je vous dis : populiste, violente, destructrice, superficielle, « raz la moquette », de quoi pensez-vous que je parle ? Je vous parle de la campagne présidentielle, bien sûr, vue par les intellectuels français. Et ils n’ont pas vraiment tort. Lorsque De Gaulle parlait de la place de la France dans le Monde et des moyens de conforter sa position, lorsque Pompidou décrivait les voies d’une modernisation accélérée du pays, lorsque Giscard d’Estaing évoquait la nécessaire évolution des règles de fonctionnement de la société française et de l’Europe, lorsque Mitterrand choisissait d’imposer la suppression de la peine de mort, ils montraient tous qu’ils avaient une véritable vision de l’avenir. Aujourd’hui, nous assistons à l’évocation des recettes d’un livre culinaire, à l’incantation compassionnelle, à une philosophie vertueuse et aérienne. Il faut bien reconnaître que Chirac a ouvert la voie lors de sa campagne sur « la fracture sociale ». Déjà, les cent et une propositions de Mitterrand étaient suspectes. La dérive vers une politique de camelot était engagée. Aujourd’hui, nous sommes vraiment au milieu du marché. Aux yeux des candidats à la Présidence, nous ne sommes plus des citoyens mais des consommateurs qu’il faut allécher en leur faisant croire que la pommade populiste les soignera de tous leurs maux. Au lieu du grand orchestre de la Nation, nous avons droit à l’accordéon des catégories. La Java populiste a remplacé la valse de Vienne « d’une certaine idée de la France ».

05 mars 2007

Europe, où es-tu ? …suite

Il me paraît nécessaire de compléter mon précédent article sur Airbus, après les propos de Jean-Marie Le Pen sur le sujet. Lorsque je déplore que des considérations politiques aient été prises au détriment de l’efficacité logistique et managériale de l’entreprise, je ne veux évidemment pas dire que Airbus n’aurait jamais dû être cette belle aventure Européenne. Il est bien normal que chaque pays ayant participé à la naissance de cette entreprise participe à son fonctionnement. Il est bien normal que chaque pays trouve dans ce projet des opportunités d’améliorer sa propre situation industrielle et de l’emploi. Mais les impératifs industriels sont incontournables et les oublier (ou faire semblant) ne peut déboucher que sur des difficultés majeures. Le nouveau management s’en est d’ailleurs rendu compte immédiatement, puisque son plan de réorganisation prévoit un certain nombre de regroupements industriels pour supprimer des contraintes logistiques coûteuses et une incohérence de management. C’est pourquoi il a choisi de transférer en Allemagne la totalité de la fabrication du nouvel A320 et de regrouper à Toulouse un certain nombre d’opérations touchant au futur A380. La nécessité de réduire les coûts de fabrication se trouve derrière les choix du management actuel, ce qui est une condition de survie en face de Boeing qui a fait ces choix depuis quelques années et dont la situation économique s’est considérablement améliorée. Il est temps que Airbus en fasse autant. Le rôle de l’Etat-actionnaire n’est pas de rechercher des compromis purement politiques et nationaux, mais de veiller à ce que les choix du management soient toujours tournés vers l’efficacité industrielle et que les conséquences sociales de ces choix soient prises en compte.

04 mars 2007

Europe, où es-tu ?

Il y a 6 mois, j’écrivais ici un petit article intitulé « l’Europe est moribonde ». L’épopée Airbus est l’illustration de cette mise à mort. Cette entreprise a été citée par tous les hommes politiques comme l’exemple d’une coopération européenne réussie. Les uns pour démontrer que la seule façon de faire progresser l’Europe était de lancer des projets industriels communs, les autres pour démontrer que lorsque l’Europe se mobilise, le succès est au rendez-vous. Une fois de plus, les politiques ont regardé la réalité du monde avec les lunettes déformantes de leur idéologie. Il ne faut pourtant pas être un grand expert pour deviner qu’une entreprise multinationale gérée avec, en priorité, des considérations politiques orientées vers la satisfaction des vanités et des égoïsmes nationaux ne peut pas fonctionner correctement. Dès qu’apparaît la moindre difficulté, les prises de décisions indispensables sont reléguées au placard des fanfaronnades nationales et des réactions syndicales. Les entreprises qui délocalisent une partie de leurs activités font des choix réfléchis qui prennent en compte l’efficacité globale et non pas la susceptibilité des acteurs. Il est évident qu’une entreprise qui multiplie à l’excès les difficultés logistiques uniquement pour satisfaire les susceptibilités nationales s’expose à de graves problèmes. Comment imaginer que l’on peut construire avec efficacité un produit aussi complexe qu’un avion lorsque l’on éparpille la fabrication aux quatre coins de l’Europe sur plus de vingt cinq sites différents afin que chacun en ait sa petite part ? Imagine-t-on une entreprise répartissant sur l’ensemble du territoire français la fabrication des différentes pièces d’un moulin à café uniquement pour satisfaire les préoccupations électorales des maires et autres députés ? Aggravant encore la situation, la décision managériale est elle-même répartie !! Peut-on imaginer un schéma de management plus absurde ? Et que voit-on se produire devant les difficultés actuelles ? Plutôt que d’être guidés uniquement par des considérations d’efficacité, les responsables – industriels et politiques – mettent en avant une « juste répartition » des efforts ! Ce n’est pas la « juste » répartition qui compte, mais son efficacité industrielle. Je crains que le bout du tunnel ne soit encore loin pour Airbus. Il ne faut pas s’étonner outre mesure que l’Allemagne ne fasse pas preuve de plus d’européisme que les Français. Après tout, la France est devenu un « petit » pays européen depuis que les arrivistes, les réactionnaires et les égoïstes onnt refusé, pour de mauvaises raisons, de participer à l’avènement d’une Europe politique. Maintenant, en pleine campagne présidentielle, nous allons voir tous les populismes et les opportunismes se déchaîner, j’en fais le pari. Ne doit-on pas s’étonner que certains des candidats préfèrent prendre leurs informations auprès des syndicats plutôt qu’auprès des managers de l’entreprise ? Pauvre France !!

01 mars 2007

Religion et évolution

Depuis moins de 10 millions d’années, l’évolution s’impose au genre humain et trace le chemin de son devenir. C’est cette évolution qui a transformé le grand singe en être sociable puis en être pensant et parlant au fur et à mesure de la complexification neuronale. Avec le langage est venu le temps de l’explication. Dès lors que l’homme fut en possession de la parole, il a essayé d’expliquer le monde dans lequel il vivait et de trouver une raison à toute chose pour ne pas mourir de peur. C’est ainsi qu’est née la nécessité de reporter sur les manifestations de « divinités » multiples et variées l’explication des évènements naturels incompréhensibles. L’explication rassure. Ce qui est incompréhensible panique. Il est donc rapidement devenu nécessaire de créer une mythologie permettant d’expliquer l’inexplicable. Dès que l’évolution a permis l’apparition du raisonnement, la nécessité d’expliquer créait la croyance qui devenait ainsi inévitable. C’est là l’origine de toutes les religions. L’humanité s’est diversifiée et il est donc normal que les religions soient diverses. Des groupes humains, plus ou moins isolés les uns des autres, ont développé leurs propres croyances, chacune d’elles étant supposée être l’explication du monde. Sont alors apparus des individus qui se sont présentés comme les intermédiaires nécessaires entre les hommes et les divinités, eux seuls étant capables d’avoir un dialogue avec ces dernières. Ainsi se sont constituées et formalisées des structures et des hiérarchies qui ont pris en charge la ritualisation et la diffusion de ces croyances. Celles-ci ont pris le nom de religion (étymologie incertaine) dans les sociétés occidentales. L’apparition des religions s’est ainsi accompagnée de la création des rites qui ne sont que la manifestation d’une soumission aux divinités de celles-ci. Le rite est, en quelque sorte, le langage spécifique utilisé pour accéder aux dieux. L’homme, ayant acquis la parole, a découvert l’échange et la communication avec ses semblables. Les rites religieux sont devenus rapidement nécessaires pour communiquer également avec les diverses divinités. Dans les sociétés primitives, on ne peut pas parler objectivement de « religion », les rites sacrés étant intimement mêlés à la vie quotidienne. La séparation du sacré et du quotidien est l’apanage des sociétés modernes. C’est d’ailleurs cette séparation qui a permis la laïcisation. Aujourd’hui, l’explication du monde, dans les civilisations occidentales, passe par la science. Il ne faut donc pas s’étonner que ces sociétés aient, de moins en moins, besoin des religions.

19 février 2007

Le temps des cerises

Les deux seuls candidats crédibles de la campagne électorale présidentielle ont publié, l’un comme l’autre, leur catalogue de mesures puisque cela est devenu le passage obligé de toute campagne électorale où l’économie cède le pas au politique, la tactique à la stratégie. Ces mesures, pour l’un comme pour l’autre, ont un coût qui s’établit autour de 35 milliards d’Euros. Les chevau-légers de chaque parti vont s’efforcer de démontrer l’exorbitance et la sous-évaluation des dépenses de « l’autre » tout en affirmant la solidité de leurs propres estimations économiques. Mais, finalement, l’ordre de grandeur est aujourd’hui connu et s’établit pratiquement au même niveau pour les deux parties. La réelle différence tient dans le fait que, pour le candidat de gauche, ce coût provient d’une augmentation des dépenses ; pour le candidat de droite, il provient d’une diminution des impôts.
Par contre, pour trouver les recettes correspondantes, ils se retrouvent tous les deux sur la même recette magique : l’augmentation du pouvoir d’achat entraînera une relance de la consommation et donc un redémarrage de la croissance ; celle-ci génèrera alors les recettes fiscales permettant de financer le programme des promesses. Il y a là une sorte de pétition de principe qui consiste à faire croire qu’en dépensant davantage, chaque citoyen s’enrichit et peut donc dépenser. Ce cercle « vertueux-virtuel » n’est qu’une illusion. Cela veut dire que nous allons assister à une augmentation de la dette publique, déjà exorbitante, et qu’une grande partie des promesses ne sera pas tenue car le principe de réalité va nécessairement s’imposer puisqu’il est incontournable.

13 février 2007

La démocratie participative

TF1 organise une émission où 100 citoyens, censés être un panel représentatif de la société française, posent des questions pendant deux heures à un candidat à l’élection présidentielle. La première émission a eu lieu en présence de N. Sarkozy. Les premières questions ont porté sur l’interdiction de fumer et sur les radars. Au cours des deux heures d’émission, aucune question n’a été posée sur l’Europe, la dette publique, la Chine et les délocalisations. Rien n’a été dit sur la Défense ou l’Education Nationales, sur la politique française en Afrique ou au Moyen-Orient. Chaque intervenant a posé une question en rapport direct avec ses problèmes personnels : le chômeur sur le fonctionnement de l’ANPE, le viticulteur sur les difficultés de la filière, l’homosexuel sur le mariage gay, le chef de PME sur l’ampleur des taxes, etc, … Aucun des participants n’a été capable d’aborder un problème d’intérêt général. Il n’y a rien là de surprenant, un tel comportement étant parfaitement naturel. Pour la très grande majorité, ce qui touche à l’individuel est beaucoup plus important que le général et le collectif. Dans une émission du type de celle de TF1, chaque intervenant ne peut poser qu’une seule question. Il est alors naturel que, dans ses priorités personnelles, l’intervenant choisisse ce qui le touche au plus près. Et à regarder de près, le lointain reste flou. Ségolène Royal insiste, au cours de sa campagne, sur la création de jurys populaires pour évaluer l’action des élus. Sur quels critères ces jurys vont-ils baser leurs « jugements » ? Il n’y a aucune raison pour qu’ils ne fonctionnent pas avec les mêmes réflexes que les citoyens des panels des émissions de TF1, c’est-à-dire en prenant en compte uniquement la satisfaction par la représentation nationale de leurs intérêts personnels ou corporatifs. La démocratie représentative a été « inventée » pour permettre de donner la priorité à l’intérêt collectif sur l’intérêt particulier. Soumettre la représentation nationale au jugement des jurys populaires revient à subordonner l’intérêt collectif aux intérêts particuliers. N’oublions pas que la première loi de la systémique est que l’addition des solutions particulières ne fait jamais une solution collective. Enfin, si le peuple est un acteur prestigieux, n’oublions pas non plus que la foule est stupide et dangereuse.

08 février 2007

La réalité dépasse la fiction

José Bové, candidat à la Présidence de la République, vient de voir confirmée sa condamnation à 4 mois de prison pour fauchage illégal d’OGM. Comme la mise en application de cette peine demande une décision du juge d’application des peines, José Bové n’entrera pas en prison, faisons-en le pari, avant la fin de la campagne électorale. Il est donc parti aussitôt animer son premier meeting électoral… à Aubagne !! Ça ne s’invente pas !!

07 février 2007

Le terrain a bon dos !

Tous les principaux candidats à la Présidence de la République se font une obligation impérative et exigeante d’aller « sur le terrain », « au contact du vrai peuple », « à la rencontre des vrais gens », « à l’écoute des Français ». Or, tous, sont élus depuis très longtemps, ayant fait de la politique leur « job » à vie. Doit-on en conclure qu’ils sont tous devenus sourds dès qu’ils sont devenus parlementaires ? Peut-on penser, ce qui serait plus grave, qu’une fois élus, ils se sont éperdument moqués des problèmes des Français ? Faire de l’écoute du peuple le centre d’une campagne électorale ne peut que signifier que le candidat n’a aucune idée des attentes de celui-là ! Chercher ses idées « auprès du peuple » ne suffit pas aux candidats. La justification de leurs choix se trouve, non pas dans une conviction personnelle construite sur une réflexion et une expérience personnelle, mais sur ce qui se passe dans les pays voisins. C’est à celui qui va chercher ses références dans les pays scandinaves, en Espagne, aux Pays-Bas, au Royaume Uni, aux USA, en Irlande, etc, etc …
Grave, non ?